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Malgré les scandales, Samsung peut pleurer son président

Lee Kun-hee est mort à 78 ans, laissant derrière lui une histoire tâchée de scandales, mais résolument congénitale avec le marché de l’électronique.

Samsung Electronics a perdu son président, et l’a annoncé la nuit du samedi 24 au dimanche 25 octobre à Séoul. Lee Kun-hee, qui fut en réalité remplacé par Lee Jae-yong en 2014 suite à une crise cardiaque, a connu un hommage de la part de toute la marque. On y parle d’un « héritage éternel » dans les communiqués, en le citant comme un « véritable visionnaire qui a transformé Samsung ».

Malgré son hospitalisation depuis l’accident et jusqu’à sa mort le 25 octobre, Lee Kun-hee fut au centre de nombreux scandales et troubles quant à la firme, sa richesse, ses procédures et sa politique. Il prit les rênes de Samsung en 1987 après déjà vingt ans dans l’entreprise. Désigné pour le dur rôle d’inverser les courbes et faire retrouver à Samsung sa santé économique, Kun-hee lui en changea les dimensions.

“Chez Samsung, nous chérirons tous sa mémoire »

Le Samsung d’aujourd’hui a effectivement croisé le chemin de Lee Kun-hee. Il en a même tracé l’itinéraire, et il en est le point de départ. Sa disparition a fait rappeler aux médias internationaux une autre histoire que celle d’Apple et de ses différentes personnalités clés. Chez Samsung, l’internationalisation, le centrage sur l’électronique, les smartphones, la durée de vie des produits et la part de 23 % dans le PIB de la Corée du Sud proviennent de ses 28 ans de carrière en tant que président.

Pendant près d’une décennie, la firme est arrivée à rester numéro 1 des ventes de smartphones à travers le monde. Elle a démocratisé Android avant l’arrivée d’une plus grande concurrence sur le marché. Son leadership au sujet des smartphones remonte à 2011 après avoir dépassé Nokia, et fut sans répits ces dernières année avec l’émergence de la concurrence chinoise : Huawei et Xiaomi.

Ces deux marques l’ont d’ailleurs poussé à continuer à réfléchir aux meilleurs smartphones pouvant être conçu, tout en n’oubliant pas de soigner la gamme des produits plus abordables. Loin d’être pour le moins un sans-faute, Samsung pouvait compter sur d’autres produits sur lesquels sa marque écoulait des millions d’exemplaires, à l’image des téléviseurs.

Lee Kun-hee fut donc ce président résolument tourné sur l’international et l’export de centaines de millions de produit. Les concurrents l’ont suivi, et sa stratégie inspire encore. Vivo par exemple, qui se conçoit déjà comme la cinquième marque de smartphone au monde, n’a commencé à investir le marché européen qu’après avoir indiqué qu’ils possédaient suffisamment d’usines pour produire 200 millions de smartphones par an.

« Chez Samsung, nous chérirons tous sa mémoire et sommes reconnaissants du voyage que nous avons partagé avec lui » ajoutait au nom de toute l’équipe le communiqué de presse sud-coréen ce week-end.

Des affaires toujours en cours

Gravitant autour de lui – et donc de Samsung – plusieurs scandales ont tout de même rejoint la carrière de Lee Kun-hee. Six ans avant son accident cardiaque, il fut reconnu coupable de corruption et d’évasion fiscale. Des affaires juridiques qui l’avaient rattrapé bien plus tôt encore, en 1996. Alité dès lors, il fut remplacé par un fils aux dossiers encore plus récents et au centres des troubles.

En 2017, il fut condamné à cinq ans de prison, là encore pour corruption. Mais moins d’un an après, le dossier fut fermé ; l’homme innocenté et libéré. Ses dossiers ne sont pas fermés pour autant, avec différentes affaires par la suite et qui sont officiellement en cours.

Aux côtés de son père à Séoul au moment de son décès, le fils de Lee Kung-hee continuera de l’épauler. Il garde – sauf indication contraire de Samsung ces prochaines semaines – le siège de président qu’il occupe depuis six ans.

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