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Les conséquences d’Internet sur la mémoire humaine

Une étude parue dans la très sérieuse revue scientifique Science, démontre les effets étranges des ordinateurs et notamment d’Internet sur la mémoire humaine.

Une étude parue dans la très sérieuse revue scientifique Science, démontre les effets étranges des ordinateurs et notamment d’Internet sur la mémoire humaine.

Les scientifiques à l’origine de cette étude, dirigés par Betsy Sparrow, professeur assistante de psychologie à l’Université de Columbia, se sont intéressés à la question suivante : les gens se souviennent-ils mieux d’une information qui peut facilement être cherché sur Internet à la manière d’étudiants qui se souviennent plus facilement d’informations sur laquelle ils savent qu’il va y avoir une interro ? Le New York Times analyse les conclusions de l’étude.

Mémoire flemmarde

Dr. Sparrow  et ses collaborateurs, Daniel M. Wegner de Harvard et Jenny Liu  de l’Université du Wisconsin ont mis en place une série d’expériences pour tester la mémoire de participants.  Dans la première les personnes interrogées devaient simplement entrer sur un ordinateur plusieurs phrases énonçant des faits insolites par exemple “L’œil d’une autruche est plus gros que son cerveau”. Une moitié des participants croyait que les informations seraient sauvegardées sur l’ordinateur et l’autre que les informations allaient être effacées après avoir été entrées.

Dans ce contexte les sujets étaient significativement plus nombreux à se souvenir du fait insolite qu’ils avaient entré quand ils ne pensaient pas pouvoir le retrouver plus tard sur l’ordinateur. “Les participants n’ont pas fait l’effort de se souvenir quand ils savaient qu’ils pourraient rechercher l’information plus tard.” d’après les auteurs… on a donc tendance a accepter de laisser l’ordinateur se souvenir pour nous quand on sait qu’il retiendra l’information.

Se souvenir d’une information pour retrouver l’autre

Une autre expérience devait déterminer si le fait de pouvoir retrouver l’information sur l’ordinateur affectait la manière dont les sujets se souvenaient des informations. “Si l’on pose la question de savoir s’il y a des pays avec une seule couleur sur leur drapeau, pense-t-on aux drapeaux ou immédiatement à aller chercher en ligne ?”

Dans ce cas les participants devaient se souvenir à la fois de la phrase qu’ils tapaient et dans lequel de 5 dossiers sur l’ordinateur la phrase était enregistrée. La conclusion de ce test est que les participants se souviennent généralement mieux du dossier où l’information est sauvegardée que de l’information elle même !

Remis dans un contexte de recherche su Internet, ceci tend à prouver que l’on préfère globalement se souvenir de la requête qu’on a tapé dans Google (ou autre) pour trouver une information plutôt que d’enregistrer la réponse à la question qu’on se posait… étrange mécanisme.

L’expérience explore une partie de ce qui est connu comme la “mémoire transactive” soit la mémoire par personne ou ordinateur interposé où l’on fait confiance à notre famille ou amis ou autres pour stocker l’information pour nous… bande de parasites !

“J’adore regarder le baseball”, a dit le Dr. Saprrow, “Mais je sais que mon mari sait tout des joueurs et des statistiques pendant les matchs, donc quand je veux savoir quelque chose je lui demande, et je ne m’embête même pas à me souvenir de la réponse.”

Les effets de l’Internet sur la mémoire sont encore largement inexplorés d’après le Dr. Sparrow qui conclu que ses expériences prouvent que l’Internet est devenu notre “Système de stockage externe principal” et que la mémoire humaine “s’adapte aux nouvelles technologies”.

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Par : Opera
31 commentaires
31 commentaires
  1. Rien de surprenant à mon avis, c’est comme en math. Il est plus facile et efficace de se souvenir de la méthode qui permet de retrouver une formule plutôt que de la formule elle-même (surtout si elle complexe). Une démarche logique est mieux mémorisé que le résultat lui-même qui, sans sa construction, reste abstrait. Du moins c’est ainsi que je le voie et que je fonctionne et jusqu’à présent ça marche bien.

  2. C’est comme nos favoris, ils contiennent souvent un grand nombre de sites que nous gardons “pour plus tard”. En fait, avec le temps, nous oublions pourquoi les avoir retenus, on finit alors par les virer.
    Pour moi, une infos doit-être utilisée de suite, sinon inutile de la ranger quelque part “au cas où nous en aurions besoin”, car d’une part elle pourrait devenir désuète avec le temps, mais il est plus que fort possible que l’on passe à autre chose ensuite et qu’elle tombe dans l’oublie.

  3. C’est comme ça que je fais pour revenir ici à chaque fois : je me dis que ça un rapport avec les agrumes et à partir de là je cherche dans Google 😀

  4. Effectivement, la découverte de la mémoire transactive est le résultat du développement d’internet et de la manière de consommer le Web.

    Sans le Web point de salut ! Mais est-ce bon pour la mémoire en général de l’homo sapiens ?

  5. Tu vois, ce qui manque sur les commentaires du blog, c’est un bouton “J’aime” comme sur les commentaires de Facebook…

  6. @Franck
    Pour se distinguer des fesse-bouc et autre Google+ il vaudrait mieux avoir un “J’adore !” ou “Je kiffe” (*).
    Cela mettrait en outre en avant notre nature latine (expansive) et/ou multiculturelle.
    db

    (*) Ou encore un “Yeah, Baby, yeah !” pour faire plaisir à notre étudiant chez les grands-bretons.

  7. Tiens, il y a une autre étude à mener voire élargir la présente en tenant compte de la numérisation intensive de l’information.
    Je prends un exemple.
    Lorsque nous étions enfants (je parle pour les gens comme Éric ou moi) les photos étaient rares et les films encore moins. En outre, sur papier c’était un peu pourave.
    En conséquence, se voir en photo, c’était un peu comme consulter un beau livre : on était un peu détaché de l’être représenté sur la photo. Pas vraiment concerné donc.
    Aujourd’hui, les gamins sont multi photographiés, filmés partout, tout le temps, dans toutes les situations.
    La photo, leur représentation fixe ou mobile fait partie de leur univers quotidien.
    Cela a au moins 2 effets :
    – d’une part ils peuvent en venir à corriger un geste ou une attitude qu’ils jugent incorrecte ou inadaptée (comme le font les professionnels de la danse, du sport) ;
    – d’autre part, leur propre histoire étant archivée depuis leur naissance, il peuvent revoir, voire participer à des évènements que leur propre mémoire n’a pas pu imprimer ou a perdu en tout ou partie : le baptême, leur premier anniversaire, l’été à la plage, le premier voyage en avion ou en train, etc.
    Ils peuvent donc en permanence, n’importe quand reparcourir le fil complet de leur vie, savoir ce qu’ils faisaient à tel âge, comment ils étaient, etc.
    Et là, je pense qu’on va assister, dans les années à venir, à une modification sans doute profonde des comportements vis-à-vis de soi et des autres (quand on sait que l’autre peut faire pareil) voire des opinions de soi-même et des autres.

    db

  8. Je ne suis pas d’accord avec la notion de mémoire tel qu’exposé : parle-t’on de perte de mémoire ou de réorganisation des modes de pensée ? Autrefois on nous, demandait, enfin à nos grands parents ou parents de retenir par coeur litterature, poésies, langues mortes, etc. Ceci validait l’obtention d’un diplôme et une réussite sociale. Aujourdhui, les personnes qui sont capables d’appréhender et d’organiser les infos essentielles dans la foultitude de nos réseaux numériques sonti ceux qui réussissent (voir consulting, bloggeurs et autres gourous.du net), en tout cas aux yeux des autres. Et c’est ce que la société exige de nous à present.

    Ce n’est pas tant, me semble-t-il, le mode présentation de l’information (hiérarchisée, sauvegardée, numériquement accessible de partout) qui infléchit nos capacités que le volume de cette information et l’utilisation qui en est faite. En d’autres termes, l’utilisation de nos aptitudes cérébrales m’apparait tout aussi importante aujourd’hui qu’hier mais effectivement differente. Une étude qui me paraît ainsi incomplète et donc fallacieuse et donc inutile, si ce n’est à promouvoir l’ego social de ce Docteur. (existe-t-il une version complète et en vo accessible de cette étude ?)

  9. Le cerveau humain est tellement méconnu encore que ça me semble tout à fait plausible. Je pense d’ailleurs qu’il nous réverve de belles découvertes pour l’avenir !

  10. Sujet très intéressant qui demande à être étayé par davantage de recherches!
    A force de compter sur la mémoire collective que représente Internet, ne risque t-on pas de voir notre mémoire individuelle régresser?
    Et pour finir, que risquons nous à se fier avec trop de confiance à la mémoire technologique, qui elle même peut être faussée par idéologie par exemple?

    Je dis une chose…. M.E.F.I.A.N.C.E 😉

  11. Dans le temps, je dois être un peu plus âgé que la plupart d’entre vous, on connaissait tous les numéros de téléphone par coeur… Aujourd’hui, on ne fait pas l’effort de les retenir puisque nous les avons en mémoire sur tous nos matériels fixes ou mobiles, ce n’est pas pour ça qu’on n’a plus de mémoire. On fait tout simplement une sélection “naturelle” de ce qu’il faut retenir et de ce qu’il n’est pas indispensable de retenir. Dans cet ordre d’idée, il est évident qu’internet ne peut provoquer une mutation aussi rapide de notre cerveau. Nous mémorisons toujours ce qui nous intéresse dans l’immensité des connaissances aujourd’hui mises à notre disposition et que nous ne pouvons naturellement pas toutes mémoriser.

  12. Un chien préfère-t-il se rappeler quel taille, age à l’os qu’il a enterré ? ou l’endroit où il l’a enterré.

    Je pense qu’on a le même mécanisme que les humains et Internet.

    Plus facile de se rappeler de l’endroit où est enterré l’information, que de se rappeler de ses caractéristiques. Normale non ? plus facile de faire un fichier de contact plutôt que de se rappeler de chacun d’eux…

  13. @Tous (ou presque) oui c’est sur ça parait relativement logique que l’humain ne s’enquiquine pas a apprendre tout un tas de trucs inutiles alors qu’il peut facilement trouver les infos sur internet… là où c’est un peu flippant je trouve c’est que du coup ça créer un dépendance très forte comme le disais @Alain un bon exemple est les numéro de téléphone pour me citer en exemple de bêtise je me suis retrouvé il y a quelques semaines sans batterie et sans chargeur à Paris devant la porte de l’immeuble d’un ami dont le code d’entrée était enregistré sur mon portable et son numéro aussi… j’avais l’air fin 😉

  14. De mon côté je trouve que c’est quand même très pratique. Comme disait l’un des commentaires plus haut, on cherche tout ce l’on a besoin à un moment donné et ensuite on oublie. Je trouve ça beaucoup plus sain que de devoir retenir quelque chose de peur de ne plus pouvoir le retrouver ensuite.

    Par contre c’est vrai que sans Internet, sans mobile, sans toutes les infos stockées, on régresserait un peu, le temps de tout retrouver de nouveau. C’est pourquoi je pense qu’il est important de sauvegarder les infos dont on aurait besoin plusieurs fois (numéros de de tél les plus importants sur téléphone et papier par exemple :P).

  15. C’est malheureusement une tendance qui ne fera que s’accroitre au fur et à mesure que la mobilité se développera (notamment avec les tablettes).

    D’ailleurs, c’est déjà le cas avec le téléphone puisque bon nombre de personnes ne prennent plus la peine de retenir des numéros de téléphone portable…

  16. J’avais déjà constaté ce phénomène avec le cinéma, je ne me rappel pas forcement d’un vieux film ni des détails de l’histoire mais par contre je sais si j’ai aimé ou pas, je pense que ça veut surtout dire que la mémoire va vers la facilité et non dans le détail, surtout pour des informations que l’on peut considérer comme non essentielles.

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