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Les drones de loisirs, têtes de pont de l’espionnage chinois en Occident ?

Une note de service des autorités américaines insinue que le fabricant de drones DJI utiliserait ses machines pour espionner les infrastructures sensibles sur le territoire US. Info ou intox ?

Et si votre drone DJI Phantom, Mavic ou Spark espionnait votre environnement à votre insu, et envoyait les données récoltées en Chine ? C’est l’accusation quelque peu osée qu’avancent les autorités douanières américaines à l’encontre du leader mondial des drones de loisirs, le chinois DJI.

Une note de service (PDF) du bureau de Los Angeles de l’Immigration and Customs Enforcement (I.C.E.), apparemment publiée en août dernier, indique que “la société chinoise DJI Science and Technology fournirait au gouvernement chinois des données sur les infrastructures critiques et les forces de l’ordre américaines”. Le bureau du LA I.C.E. précise également que l’information est fondée sur “des rapports open source et une source fiable au sein de l’industrie des systèmes aériens sans pilote avec un accès de première et d’occasion”.

La note ajoute que DJI s’intéresse particulièrement aux infrastructures comme les chemins de fer et les services publics, les entreprises qui fournissent de l’eau potable et des installations de stockage d’armes. La note va même assez loin dans ses accusations en concluant qu’elle “évalue avec une grande confiance les infrastructures critiques et les organismes d’application de la loi utilisant les systèmes DJI recueillent des renseignements sensibles que le gouvernement chinois pourrait utiliser pour mener des attaques physiques ou cybernétiques contre les États-Unis et sa population”.

D’autre part, il est indiqué que “DJI télécharge automatiquement ces informations dans les systèmes de stockage en nuage situés à Taïwan, en Chine et à Hong Kong, auxquels le gouvernement chinois a très probablement accès. Le bureau I.C.E. pense qu’un gouvernement étranger ayant accès à ces informations pourrait facilement coordonner les attaques physiques ou cyberattaques contre des sites critiques.”

Les drones de loisirs, nouveaux espions : réalité ou pure paranoïa ?

L’accusation selon laquelle DJI se sert de ses drones pour espionner les États-Unis et examiner des installations particulières pour le gouvernement chinois semble cependant assez farfelue, mais elle préoccupe les dirigeants de DJI, puisqu’ils ont dû quand même se fendre d’une déclaration au New York Times pour dire que la note de service “reposait sur des affirmations clairement fausses et trompeuses”.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement américain s’en prend à DJI. En août, une note de service de l’armée américaine ordonnait à ses membres de cesser immédiatement d’utiliser tous les produits DJI pour des raisons de cybersécurité, ce que l’Australian Defense Force a également fait temporairement. Peu de temps après, DJI lançait son mode local de données (Local Data Mode), qui permet aux utilisateurs de couper les drones de toute activité Internet.

Il faut savoir que les drones récents, même les plus légers comme le DJI Spark, sont bardés de technologies qui leur permettent bien sûr de filmer et photographier (leur fonction première). Mais ils sont également dotés de la reconnaissance faciale, de fonctions de suivi et de vol automatisé, et de divers capteurs et radars qui leur permettent de reconnaitre les reliefs, les obstacles, et aussi d’un GPS et d’un compas qui les géolocalisent de façon très précise. D’autres applications (non natives sur les DJI grand public) permettent de faire du mapping topographique en 3D lors d’un simple survol de site, avec là aussi une grande précision puisqu’il est par exemple possible de définir la taille des arbres dans un périmètre ainsi que leur croissance entre deux dates données. Accessoirement, comme c’est le smartphone qui sert de télécommande et de retour vidéo, DJI (mais aussi tous les autres constructeurs) a accès à de nombreuses données sur ce dernier.

De là à imaginer qu’un constructeur comme DJI s’amuserait à récupérer des données pour le gouvernement chinois… La note précise cependant qu’en avril 2016 un porte-parole de DJI avait annoncé lors d’un briefing pour les journalistes chinois et étrangers que la société se conformait aux demandes du gouvernement chinois de remettre les données recueillies en Chine. La même déclaration indiquait que DJI pouvait également fournir des données sur les vols à Hong Kong.

Dans une déclaration officielle sur son site, DJI se défend et contre-attaque : “Les allégations contenues dans cette note sont tellement erronées d’un point de vue factuel que l’ICE devrait envisager de la retirer ou, à tout le moins, de corriger ses affirmations insoutenables.”

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Par : Bitdefender
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