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Les patrons de RIM BlackBerry passent la main

La rumeur se faisait de plus en plus insistante, et l’annonce est tombée hier : Jim Balsillie and Mike Lazaridis, les patrons historiques de RIM BlackBerry…

La rumeur se faisait de plus en plus insistante, et l’annonce est tombée hier : Jim Balsillie and Mike Lazaridis, les patrons historiques de RIM BlackBerry quittent la direction de l’entreprise. Le duo sera remplacé par Thorsten Heins, d’origine allemande et qui occupait déjà des fonctions de direction au sein du groupe.

Cette démission arrive alors que BlackBerry traverse une période difficile de son histoire. Longtemps présentée comme une superbe success-story et un fleuron de l’industrie high-tech, le pionnier du smartphone en entreprise et de la messagerie professionnelle sécurisée, fondé en par Mike Lazaridis, a subi depuis quelques années les assauts d’une concurrence frontale de la part des autres systèmes d’exploitation mobiles, qui s’invitent eux aussi en entreprise. Ce fut le cas d’abord de Windows Mobile, puis plus récemment de l’iPhone et d’Android, deux OS qui sont de plus en plus plébiscités et demandés par les cadres.

2011, l’année du déclin

Mais c’est surtout l’année 2011 qui révéla les faiblesses de BlackBerry : smartphones dépassés et “ringardisés” par la coucurrence, système d’exploitation qui peine à se renouveler et à innover, échec de la tablette PlayBook, aujourd’hui bradée dans de nombreux réseaux de boutiques d’électronique aux USA, la panne qui a affecté des millions d’utilisateurs à l’automne dernier, et annonce d’une date de sortie repoussée pour BlackBerry 10. La sanction des marchés n’a pas été très tendre : l’action RIM a perdu 73% de sa valeur à la Bourse de New York au cours de l’année écoulée, et son bénéfice pour le troisième trimestre 2011 a plongé de 71% par rapport à la même période de l’année précédente.

Lazaridis reste cependant dans l’entreprise en temps que vice-président du conseil d’administration (et actionnaire important), alors que Balsillie devient administrateur.

Quelques atouts pour rebondir

Tout n’est pas négatif pour autant chez RIM. Le groupe peut encore s’appuyer sur un compte en banque bien fourni, avec une trésorerie disponible de 1,5 milliard de dollars, un endettement presque nul et quelques signes encourageants pour l’avenir : la présentation du PlayBook 2.0 intégrant enfin un système de messagerie et de calendrier autonome, et de BlackBerry 10 lors du dernier CES ont été plutôt bien accueillis, puisque même TechCrunch a placé RIM dans les “gagnants” de l’édition 2012.

Reste à savoir si les clients, dont certains échaudés par tous les faux-pas de RIM, auront la patience d’attendre encore de nombreux mois ou s’ils ne vont pas continuer à regarder du côté de la concurrence. Nous en saurons peut-être un peu plus sur les projets de RIM lors de la conférence BlackBerry Devcon Europe qui se tiendra à Amsterdam début février (j’y serai).

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19 commentaires
19 commentaires
  1. Il était temps, avec les résultats de ces derniers mois, et la pub que c’est faite RIM au passage, il fallait réagir.

    Espérons que leur remplacent saura trouver la place de RIM, leurs produits sont bons et il y a matière à faire de très bonnes choses (BB10 ouvre une multitude de possibilités).

    D’ailleurs, j’aurais une petite question Éric, RIM a racheté QNX et le customise pour ses appareils, mais QNX est très utilisé dans le monde de l’industrie, sais-tu comment ça se passe pour les industriels? Y a-t-il un développement parallèle, pour permettre à la version industrielle de QNX de vivre selon les besoins de l’industrie?

  2. Sait-on si ils quittent rim volontairement ou si ce sont les actionnaires qui ont fait pression ? Si c’est un départ volontaire, cela fait un peu “le capitaine quitte le navire avant le naufrage”, non ?

  3. Jim Balsillie et Mike Lazaridis, démontrent une nouvelle fois que les patrons américains savent réagir rapidement, ne pas s’accrocher à un poste même quand ils sont actionnaires. BlackBerry rebondira ? Ce n’est pas certain. Mais ils ont montré qu’ils acceptaient la loi de l’échec : la sanction.

    1. @Pascal Lejeune : ils ne sont pas américains, mais canadiens (mais c’est juste pour préciser, le Canada anglophone et les US sont très proches culturellement, surtout dans le business)

  4. Et même si c’était volontaire, où est le pb ? Ils font ce qu’ils veulent non ? Ils ont monté une boite de zéro, qui a de la tréso, non déficitaire, qui fait bosser des milliers de personnes et gagnent de l’argent, mais ils ont pas le droit de pouvoir partir quand ils le souhaiteraient ?

    Je ne pense pas que ça soit le cas, mais j’exprimais ma surprise à lire votre réponse.

  5. Loin de moins l’idée de choquer… C’était juste une simple réflexion.

    Dans l’idée, je ne dis pas qu’ils n’ont pas le droit de “quitter le navire”, je dis juste que c’est peut être dommage de le quitter au moment où, peut être, ils auraient pu être les plus utiles…

  6. @Eric: Merci. Au ait, un petit détail, dans les atouts du Playbook 2.0, tu as zappé les appli Android, si ça fonctionne bien c’est très fort, on reproche aux systèmes jeunes d’avoir un catalogue d’applis trop petit, là on ne pourra pas le reprocher.

    @gpenverne: Depuis quelques mois les deux co-fondateurs se sont fait énormément attaquer (a tort ou pas, ça seuls les internes le savent). C’est peut-être mieux, justement, alors que RIM s’apprête à renouveler son système avec des mobile sous BB10 de changer une direction qui ne plaît pas à tout le monde. Ça permet de repartir sur une base complètement neuve.

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