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Les start-ups doivent-elles partir en région ?

Partons à la découverte des écosystèmes start-ups en région, l’occasion de voir une myriade d’initiatives qui peuvent convaincre les entrepreneurs de lancer leur start-up en province plutôt qu’à Paris.

Quand nous parlons de start-ups, d’incubateurs ou d’accélérateurs sur Presse-Citron, il s’avère souvent que ceux-ci sont situés dans la région parisienne. Mais si l’Ile-de-France reste le centre névralgique de l’économie numérique française, il ne faudra jamais oublier que les régions françaises regorgent d’initiatives et de ressources pour aider au développement de leurs écosystèmes de start-ups.

Pour découvrir le visage de l’écosystème start-up en province, nous nous associons aujourd’hui au cabinet de recrutement web Urban Linker, qui a justement étudié celui-ci pour étendre son service à plus de 7 villes de provinces.

Passage en revue des régions françaises pour découvrir les destinations rêvées pour lancer son business en dehors de Paris.

NPDC, une proximité européenne, avec tous les avantages de Paris

Avec 4 associations, 3 accélérateurs/incubateurs et 2 espaces de Coworking, l’écosystème lillois est en pleine ébullition. Rencontre avec Raouti Chehih, DG D’Euratechnologies, pôle d’excellence économique de la métropole lilloise.

Euratechnologies, ce sont 150.000 m2 qui accueillent 133 entreprises au quotidien. Des start-ups que vous connaissez peut-être comme Adictiz, Balumpa, Critizr, hobbynote ou Libertrip jusqu’aux géants que sont Capgemini, Cisco, IBM ou encore Microsoft.

Raouti Chehih nous rappelle que l’écosystème lillois n’est absolument pas neuf… il existe depuis longtemps et ne se limite pas au lieu qu’il dirige. En effet, Euratechnologies veut être le point focal, le lieu de rencontre de cet écosystème… une manière de fédérer des gens qui travaillent sur des pratiques similaires et qu’ils puissent s’entraider.

Et l’ambition de l’écosystème lillois n’est certainement pas de se battre contre celui de Paris, mais plutôt de s’associer à lui. Après tout, ils ont cette proximité extrême (1 heure de TGV) avec des connexions fortes auprès d’organismes et investisseurs parisiens. Lille veut donc avoir tous les avantages de Paris pour une start-up, sans les coûts de la capitale… et l’opportunité de s’ouvrir plus facilement au reste de l’Europe avec Bruxelles à 30 minutes et Londres à 1 heure 20) .

PACA, un vivier d’initiatives pour les entrepreneurs du Sud

Avec 4 associations, 6 espaces de coworking et 8 accélérateurs/incubateurs, la région PACA a dernièrement multiplié les initiatives à l’égard de sa communauté web. Discussion avec Sophie Gironi, fondatrice et directrice conseil de l’agence Bleekin qui s’est beaucoup impliquée dans cet écosystème.

En coworking dans un espace nommé Les Satellites, elle apprécie tout particulièrement la galaxie d’événements qui gravitent autour de celui-ci. Des “Super Lunch” qui permettent une fois par mois aux entrepreneurs d’échanger sur un point très pratique à l’heure du déjeuner, au programme de mentorat qui lui permet d’accompagner une jeune entrepreneuse pour lui apporter son soutien, les sessions de formation et autres soirées ne manquent pas.

Cet article n’a évidemment pas pour objectif de confronter les écosystèmes, et à ce titre, Sophie me confie qu’elle ne pense pas que celui de la région PACA soit “mieux” que celui parisien : “il a juste le mérite d’exister et d’apporter aux entrepreneurs du Sud le soutien nécessaire à leur démarrage. Avant d’avoir besoin de lever des fonds, une entreprise a déjà besoin d’exister, et je veux penser que nos initiatives permettent aux entrepreneurs de la région de se lancer en se sentant soutenus”.

Elle regrettera tout de même l’absence d’un “liant” : il y a de plus en plus d’initiatives mais il n’y a pas une structure référente qui s’occuperait de la coordination des actions. Sophie a d’ailleurs tenté de remplir ce manque mais il s’agit d’un boulot à plein temps et il manque clairement d’aide de la part des institutionnels qui restent sourds à leurs appels. “On a appris à faire sans eux, mais c’est dommage”, explique Sophie Gironi.

Pays de la Loire, un écosystème qui joue “à la nantaise”

Avec 6 associations, 7 accélérateurs/incubateurs et 1 espace de coworking, le Pays de la Loire possède un écosystème assez vibrant pour les start-ups. Cela repose aussi en grande partie sur l’immense travail de l’association Atlantic 2.0 qui fédère l’écosystème depuis plus de 5 ans maintenant. C’est notamment elle qui gère la Cantine Numérique (avec près de 200 événements par an) et la Startup Factory (un accélérateur). Mais il n’y a pas qu’Atlantic 2.0 puisque Florian Hervéou et Quentin Adam de Clever Cloud ont également lancé un accélérateur dans le cadre du Company Campus.
Rencontré dans le cadre de ce dossier, Simon Robic (co-fondateur de la start-up Bringr) nous parle également du web2day “sans doute le deuxième événement web de France, après LeWeb. L’année dernière, la conférence a accueilli 1500 personnes sur deux jours”.
De son côté, Simon souhaite faire en sorte que sa startup fonctionne le mieux possible : “avoir des champions sur le territoire bénéficiera à tout le monde et on sent déjà, ici, l’impact de Lengow et iAdvize dont le succès est incontestable. Maintenant, grâce à eux, on regarde Nantes différemment”.
Lorsqu’il faut parler des avantages de l’écosystème nantais,  il me parlera d’abord de la ville et du cadre de vie : proche de la mer, dans une ville à taille humaine. Mais le vrai avantage pour lui, c’est aussi et surtout l’esprit de l’écosystème, qui va travailler main dans la main pour s’entraider : “dès qu’on a une question ou un besoin, on peut solliciter un autre startuper qui va se démener pour vous aider. Certains ici appellent ça “le jeu à la nantaise”, en hommage aux grandes heures du FC Nantes”.
Et à 2h en train de Paris, Nantes veut se considérer comme une proche banlieue de la capitale puisqu’ils peuvent aisément profiter des avantages de celle-ci.
Alors, à la question faut-il partir (ou rester) en région pour développer sa start-up, Jonathan Azoulay (fondateur d’Urban Linker) nous explique :
“Plusieurs raisons nous ont poussé à nous intéresser à l’écosysteme du digital en province.
1. Les clients : Durant ces dernières années, un grand nombre de startups a compris qu’il fallait “penser local” avant de “penser global”.

Par conséquent, beaucoup ont saisi qu’il fallait d’abord être proches de ses clients et la capitale n’apporte pas obligatoirement de plus value là-dessus.

2. L’écosystème : Plusieurs régions se sont déjà dotées d’un écosystème de plus en plus conséquent, composé d’incubateurs, d’accélérateurs, d’associations et d’évènements particulièrement adaptés au développement d’une startup.
3. Les talents : La mobilité est de plus en plus importante, tant au niveau national qu’international. Les écoles de regions forment des profils à très hauts potentiels qui souhaitent évoluer via differentes experiences, dans différents lieux et environnements…”


En partenariat avec Urban Linker cabinet de recrutement digital qui a décidé début 2013 de développer son réseau de clients et de candidats sur des villes dynamiques telles que Lyon, Marseille, Nice, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Lille.

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14 commentaires
14 commentaires
  1. En fait, le bon angle d’article, c’est :
    Peut-on éviter d’aller à Paris quand on a créé sa start-up en région.
    La réponse est oui 😉
    (ouf.)

  2. Pour une startup qui vise un marché international, la question ne se pose même pas : être à Paris ne comporte que des désavantages (loyers plus chers, salaires plus chers, visibilité plus chère, …)

  3. Ne pas oublier non plus que dans le NPDC, et plus spécialement sur Lille, il n’y a pas que Euratechno, il y a aussi le pole d’excellence numérique de “LA PLAINE IMAGE”, qui grâce à des loyers très bas et des avantages non négligeables (zone ANRU …) permet de développer beaucoup d’entreprise dans la région.
    Cette zone à permis à CLICK AND WALK ou encore ANKAMA de se développer très rapidement.

    Et je ne parle que de celui-ci pour le connaitre précisément, mais il y en a d’autre sur la région.

  4. D’une manière générale, il vaut mieux ne surtout pas venir à Paris, sous peine de s’y retrouver coincer. En partir est une gageure tant les enjeux financiers entre province et capitale sont différents.

    Un autre élément qui pourrait pousser les sociétés d’une manière générale à partir serait la mise à disposition d’études comparatives sérieuses, pour présenter le coup de la vie dans les villes de province.

    Si un dev veux partir, il demande son salaire parisien puisqu’il ne connait que cela. Donc en province, ça coince, le dev reste à Paris. Tout les devs le font. Et les boites viennent la ou sont les devs, donc Paris, alimentant ainsi se système ou la province devient un parent pauvre.

  5. En Poitou-Charentes, et particulièrement dans la Vienne, il y a un concours pour les entrepreneurs avec de belles dotations http://creavienne.fr ; d’ailleurs, l’édition 2014 va bientôt être lancée.
    Il y a aussi toute une batterie d’équipements et de services qui n’ont rien à envier à la capitale pour les start-ups : à savoir deux pépinières d’entreprises, un incubateur pour les projets innovants, BEAUCOUP d’espaces et de programmes de coworking (Le Vaisseau, Patchworking, Le Pacha etc… )
    Donc oui, ce n’est pas toujours évident de se faire entendre pour les initiatives en Province, mais il existe tout un tas de solutions qui fonctionnent très bien…

  6. Etonnant que Grenoble ne soit pas cité, alors que c’est la 5e ville la plus innovante… au monde ! Et oui, il va falloir venir jeter un coup d’oeil les amis, il y a plusieurs incubateurs, accélérateurs de projets, des espaces de cowork, et tout cela, à la montagne 😉

  7. Et dans les régions, il n’y a pas que des personnes et des communautés, il y a aussi des évènements de qualité qui parlent à tous les métiers.

    Je suis moi même organisateur de la conférence Take Off ( http://takeoffconf.com/2014 ) à Lille, 2 jours de conférences anglophones sur les technos web.

    J’ai également eu l’occasion de discuter avec les gens de Web in Alps qui font également beaucoup d’évènements ( http://www.webinalps.com/ ) sur Grenoble.

    J’hésite même à citer les belles initiatives sudistes de nos camarades de Pythong et DjangoCong qui organisent une rencontre européenne des développeurs Django sur une île… http://2014.djangocon.eu/ .

    Vive les régions !

  8. S’il est étonnant que Grenoble ne soi pas citée, on peut également être surpris par l’absence de RENNES malgré son écosystème numérique très dynamique: première ville à avoir ouvert ses données publiques en France, sa technopole Rennes Atalante (www.rennes-atalante.fr) qui dans le secteur du numérique fédère 213 entreprises employant plus de 14 800 personnes et accompagne la dynamique de création de start-up, une cantine (http://www.lacantine-rennes.net/), des incubateurs, des accélérateurs, des associations comme Web2Rennes (http://www.web2rennes.fr/) ou encore Bug (http://www.asso-bug.org/), le concours Crisalide Numérique,l’IRT B-COM, le pôle de compétitivité Images & Réseaux, ….et j’en oublie surement…
    En Bretagne, il n’y a pas que es bonnets rouges ….

  9. @Fred & @Tom : Cet article n’a jamais eu vocation à l’exhaustivité ! Nous voulions donner un aperçu des écosystèmes régionaux tout en gardant un article “digeste”. D’où le choix de s’en tenir à 3 bien différents pour en montrer la richesse 😉

  10. Pour info il n’y a pas qu’un espace de coworking en Pays de la Loire. Faudrait actualiser vos chiffres 😉

    Laval en comporte un depuis quelques mois maintenant. Sans oublier qu’il s’agit de la capitale mondiale de la Réalité Virtuelle (pas mal de startups dans le domaine).

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