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Un ex-employé d’Uber accuse la société d’avoir piraté la base de données d’une compagnie de taxi et mis ses employés sur écoute

Rendu public il y a peu, un courrier rédigé par un ancien employé d’Uber accuse la firme d’espionnage industriel et de pratiques jugées illégales.

Décidément, Uber traine une réputation qui ne lui rend pas service. Si la firme est accusée d’avoir mis en pratique des discriminations d’ordre sexiste, elle s’est aussi récemment retrouvée sous les projecteurs pour une autre affaire. En cause, le piratage des données de 57 millions d’utilisateurs durant l’année 2016. Si le nombre de données volées en lui-même est déjà largement important, la réputation d’Uber a aussi été entachée par le fait que la firme a choisi de payer la rançon des pirates. L’entreprise américaine a donc versé aux auteurs de la cyberattaque la coquette somme de 100 000 dollars pour étouffer le piratage.

Mais plus récemment, la firme s’est encore embourbée dans une autre polémique à base d’espionnage industriel. Dans une lettre rédigée par un ancien employé et rendue publique par la justice américaine, l’auteur explique comment la société de VTC a collecté une multitude d’informations sur la concurrence sous les ordres de l’ancien PDG, Travis Kalanick.

Le vendredi 15 décembre, la lettre a été rendue publique par le juge chargé du procès qui oppose Uber à l’un de ses concurrents spécialisé dans les voitures autonomes, Waymo. Rédigé par l’avocat de Richard Jacobs, ex-employé d’Uber, le courrier accuse Uber d’avoir pratiqué l’espionnage industriel tout en utilisant des méthodes jugées illégales. Si la lettre a été écrite par l’avocat après le licenciement de Jacobs au mois de mai, elle a seulement été communiquée au juge d’instruction il y a peu, en novembre. Dans un document qui contient pas moins de 37 pages, l’ancien employé de la firme met en lumière les techniques employées par une cellule d’Uber spécialement créée pour espionner la concurrence et certains élus. Selon la lettre, Jacobs aurait été limogé pour ne pas avoir voulu participer à des activités illégales telles que la fraude, le vol ou encore la distribution de pots de vin à l’étranger.

Des micros dans les chambres d’hôtel

Plus spécifiquement, Uber est accusé d’avoir piraté la base de données d’une compagnie de taxis afin d’obtenir des renseignements sur les chauffeurs. Grâce aux renseignements obtenus, la firme a pu s’infiltrer dans des groupes de protestations et tenter de recruter des chauffeurs. Elle aurait aussi mis des micros dans des chambres d’hôtel précisément ciblées. Selon le courrier, « plusieurs équipes de surveillance se sont infiltrées dans des espaces d’événements privés à l’hôtel et dans des installations de conférence que le groupe de cadres a utilisé pendant le séjour. Dans au moins un cas, les agents déployés contre ces cibles ont été en mesure d’enregistrer et d’observer des conversations privées entre les cadres – y compris leurs réactions en temps réel à un article de presse selon lequel Uber recevrait 3,4 milliards de dollars du gouvernement saoudien ». Aussi, le groupe chargé de l’espionnage aurait dérobé des secrets industriels à Waymo par le biais du rachat de la start-up Otto, fondée par un ancien employé du projet de voitures autonomes de Google.

Pour ne pas être repérées, les équipes travaillaient avec des téléphones particuliers et des messageries cryptées

Un porte-parole d’Uber a réagi aux accusations d’espionnage industriel : « Bien que nous n’ayons pas encore confirmé toutes les affirmations contenues dans cette lettre – et, ce qui est important, toute allégation liée à Waymo – notre nouveau leadership nous a clairement fait comprendre qu’à l’avenir, nous livrerons une concurrence honnête et équitable, sur la base de nos idées et de notre technologie ». Pour sa part, le nouveau PDG d’Uber, Dara Khosrowshahi a affirmé ne pas être au courant de ces pratiques.

Le Monde rapporte néanmoins que Jacobs est revenu sur une partie de ses dires, arguant du fait qu’il n’ait pas bien relu la lettre rédigée par son avocat. Suite à quoi un accord à l’amiable de 4,5 millions de dollars a été conclu entre lui et Uber. Une finalité que le juge a qualifiée de suspecte en développant : « On a l’impression que tout cela fait partie d’une vaste entreprise de dissimulation ».

 

Source : Business Insider

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Par : Uber Technologies
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