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Il like un tweet élogieux pour son entreprise, il est viré

Quand la diplomatie dicte sa loi au business, il vaut mieux réfléchir à deux fois avant de réagir sur les réseaux sociaux. C’est ce qu’a appris à ses dépens Roy Jones, un infortuné employé de la chaine d’hôtels Marriott.

Selon le Wall Street Journal, Mister Jones, qui travaillait sur les réseaux sociaux pour le groupe hôtelier, a eu la mauvaise idée de liker un message sur Twitter. Mais pas n’importe-quel message puisque le tweet en question avait été publié par un groupe séparatiste tibétain qui félicitait Marriott pour avoir inscrit le Tibet comme un État souverain dans une enquête auprès de la clientèle.

Un tweet plutôt flatteur, donc, dont le “like” aurait plutôt dû valoir à Roy Jones des éloges de sa direction. Oui mais voilà, la diplomatie et la dure loi du marché ont parfois des logiques qui échappent un peu au vulgum pecus.

“Manque de respect à la souveraineté chinoise”

Car au début de l’année, quelques entreprises occidentales ont été la cible des autorités chinoises pour avoir “manqué de respect à la souveraineté chinoise”. Parmi celles-ci figurait justement le groupe Marriott. L’objet du délit ? Dans un questionnaire en mandarin envoyé à sa clientèle, les réponses mentionnaient le Tibet, Hong Kong, Macao et Taïwan comme des pays indépendants. Un crime pour la Chine, qui considère ce sondage comme un manque de respect de sa souveraineté.

Et Marriott a bien senti le vent du boulet. En représailles de cet outrage, le gouvernement chinois a bloqué leur site Web et leur application mobile pendant une semaine, vidant potentiellement les trois-cents établissement du groupe implantés en Chine. Devant le fiasco annoncé par ce coup de semonce, Marriott avait dû rapidement faire machine arrière et couper rapidement les liens avec l’entreprise qui avait produit le sondage, puis se fendre d’un communiqué présentant les plus plates excuses du groupe à la Chine : “Marriott International respecte la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine… Nous nous excusons sincèrement pour les actions qui ont conduit à un malentendu sur la position susmentionnée.”

Sacrifié pour un “like”

Dans ce contexte, le tweet liké au nom du groupe Marriott par Roy Jones faisait évidemment désordre, et il est clair que sa maladresse lui a valu d’être sacrifié par sa direction sur l’autel des bonnes relations commerciales avec la Chine.

“Ce travail était tout ce que j’avais”. “Je suis à l’âge où je n’ai pas beaucoup d’opportunités.”

Le fait que la Chine utilise de plus en plus sa phénoménale puissance commerciale pour exercer une pression d’ordre politique sur ses partenaires commerciaux étrangers est une tendance qui a de quoi inquiéter. Une version très “hard” du “soft power”…

Sources : Quartz, Boardingarea, News.com.au

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