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Lumeneo, Tesla, Lit Motor C-1… Et si les meilleurs véhicules n’étaient plus conçus par les constructeurs automobiles ?

De nouveaux types de véhicules font irruption dans le paysage automobile mondial. Des projets incroyablement innovants qui ne sont pas issus des bureaux d’étude des grands constructeurs. Focus sur ces startups de l’automobile.

Certes, le titre est un peu radical, voire provocateur, mais c’est un peu l’impression qui prévaut quant on voit d’une part les difficultés que rencontre l’industrie automobile aujourd’hui, en tout cas une partie d’entre elle, et d’autre part les innovations plutôt enthousiasmantes proposées par des nouveaux venus n’appartenant pas vraiment au sérail.

Tesla, premium et électrique

Le premier auquel on pense est évidemment Tesla, sorte de pionnier de la voiture électrique aux USA, qui a pris une voie différente des autres constructeurs, à savoir proposer une voiture élégante et sportive là où les autres déclinent en version électrique les modèles les plus banals et utilitaires de leurs gammes. Un pari qui semble réussir à Tesla, puisque son premier modèle, le Roadster, pourtant vendu au tarif d’une Porsche 911 de base (environ 85.000 euros en Europe) et plus performant que cette dernière, s’est arraché au point que la rupture de stock est arrivée très rapidement. Ce qui a permis au constructeur californien d’engranger assez de cash pour travailler sur sa future gamme, élargie mais toujours Premium, et bourrée d’électronique connectée dernier cri, avec notamment un tableau de bord tout en écrans, donc certains tactiles. Tesla ? A l’origine, pas vraiment un constructeur automobile, mais une startup fondée par des anciens du web (l’un des créateurs avait lancé X.com, qui allait devenir Paypal), et qui a son siège à… Palo Alto, à quelques encablures de Facebook, entre autres. Vous voyez l’esprit ? Sans faire offense à Sochaux ou à Billancourt, on est là dans une culture complètement différente.

Lumeneo, le régional de l’étape

Le deuxième est français et nous en avions déjà parlé il y a quelques années sur Presse-citron : Lumeneo propose deux modèles dont le premier en date, la  Smerra est une petite merveille, elle aussi électrique, qui évoque un peu la Renault Twizy dans son concept et ses dimensions, en mieux (plus jolie, mieux finie, plus luxueuse). La bonne idée étant de parvenir pratiquement à faire tenir le confort d’une voiture fermée dans les dimensions d’une moto. Je vous laisse imaginer le résultat en termes d’agrément de conduite en ville, le tout sans aucune émission de carbone, et avec un coût au kilomètre dérisoire.

Avec la C-1, Lit Motors réinvente la voiture et la moto !

Le troisième est peut-être le projet le plus incroyablement excitant dans cette redistribution des cartes du paysage automobile. La C-1 de Lit Motors, présentée hier à l’occasion du TechCrunch Disrupt à San Francisco, est une voiture également monoplace/biplace en long dont la technologie pourrait bien totalement révolutionner le genre, si toutefois elle fonctionne réellement comme l’indiquent ses concepteurs. Contrairement à la Twizy ou à la Lumeneo, qui sont des sortes de mots à quatre roues, la C-1 est une voiture à deux roues. Mais contrairement à certains projets déjà existants, qui embarquent ne mécanique complexe de roulettes supplémentaires pour faire tenir l’engin debout aux feux rouges, la C-1 utilise des gyroscopes qui lui permettent de se stabiliser toute seule sans aucune aide extérieure. Résultat : la carrosserie peut être intégralement fermée, ce qui permet de réunir dans un seul véhicule les avantages d’une moto (maniabilité, encombrement) et ceux d’une voiture (conduite intérieure, habitacle chauffé…), avec en bonus une sécurité bien supérieure à celle d’une moto.

De surcroît, le projet C-1 a été dès l’origine conçu et pensé pour le grand public :  les prix annoncés, s’ils sont tenus, sont abordables, voire même très économiques quand on sait que là aussi le véhicule est équipé d’un moteur électrique :  de 24.000 dollars à son lancement prévu en 2014, elle devrait rapidement tomber aux alentours de 12.500 dollars quand elle aura atteint un marché grand public, une étape prévue pour 2018. Ceux qui l’auront achetée à ses débuts feront sûrement un peu la gueule mais bon c’est le prix du progrès. Et comme on est là aussi pas loin de la Silicon Valley (San Francisco), la voiture est bien sûr dotée de technologie intelligente : en plus des équipements de confort habituels (vitres électriques, climatisation…) elle est dotée d’un système de récupération d’énergie au freinage que l’on connait en F1, mais également de fonctions pré-programmées que l’on pourra actionner de son smartphone.

Trois projets qui ont une chose en commun : ils ne sortent pas des bureaux d’études des grands constructeurs ou de consortiums industriels, mais de petites entreprises récentes et agiles qui ont su intégrer les innovations que nous connaissons sur nos terminaux personnels (tactile, capteurs, gyroscopes…) et que l’on retrouve également sur un Segway ou un… AR.Drone par exemple.

Il serait peut-être temps pour les constructeurs historiques d’observer de près ces jeunes pousses et de se (re)mettre eux-même en mode startup. Microsoft l’a un peu fait pour réinventer sa division mobile avec Windows Phone. Pourquoi pas Renault, PSA ou d’autres ?

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12 commentaires
12 commentaires
  1. Le Lumeneo ressemble bien au Renault Tweezy. La Tesla est vraiment sympa en plus elle possède des accélérations de malades grâce à son moteur électrique. Quand est-ce que la société Tesla te propose un petit essai ?

  2. Boujour,

    J’ai été doublé sur l’autoroute par une Telsa cabriolet qui m’a époustouflé.
    Allier la vitesse et l’esthétique d ‘une voiture de sport rugissante avec le côté écolo d’une électrique, c’est génial !
    Par contre le prix est encore hors de porté pour la plupart d’entre nous… Dommage

  3. Toutes ces innovations sont intéressantes et astucieuses, et préfigurent sans doute le changement profond de l’industrie automobile dans les prochaines décennies. Cela fait un peu penser aux projets fous des ingénieurs du début du 20ème siècle.

    Mais il y a un gros delta entre des modèles produits en petite série pour une clientèle fortunée (Tesla), et l’industrialisation de masse pour le très grand public, capable de produire des millions d’exemplaires (ce qu’avait su faire Ford avec la Ford T en son temps). C’est là que l’industrie automobile traditionnelle à un net avantage : la capacité de créer les infrastructures de conception, de production et de distribution au niveau mondial.

    Et le vrai problème, c’est que si je veux acheter un de ces modèles innovants, où est-ce que je vais bien pouvoir les recharger ? J’habite en appartement au 7ème étage (je vais quand même pas faire descendre une rallonge par la fenêtre) et mon bureau en ville est également en immeuble. Pas de bornes de recharge dans les parkings…

    Bref, les véhicules électriques, ça va sans doute venir, mais tout doucement !

  4. Super article !
    Ca fait réver, on en est qu’au début de l’électrique et tout le monde s’y met avec pas mal de nouveaux acteurs (citons aussi bolloré et sa bluecar, même décriée)…
    Espérons que les progrès seront aussi rapide que dans le high-tech et dans 5 ans les prix auront été divisés par 2, dans 10 les batteries auront vu leur capacité décuplés et dans 15 ans les “alertes pic d’ozones” auront été éradiquées de Paris et autres grandes agglomération ?

  5. “système de récupération d’énergie au freinage que l’on connait en F1”
    Mais aussi depuis très longtemps dans les métro, trains, machines d’usinage industriel…rien de très high tech. Il n’y a que l’automobile pour ne pas récupérer d’énergie. Même une voiture avec moteur à combustion pourrait stocker l’énergie du freinage sous forme d’accumulation hydraulique et la restituer à l’accélération par exemple pour réduire considérablement sa consommation.

  6. @ steph68fr
    tu devrais t intéresser de plus prés au projet Better Place en partenariat avec Renault. le projet répond a certaines questions…
    ++

  7. Excusez-moi, mais comme je connais assez bien le secteur, je peux certifier que si les grands constructeurs comme PSA connaissent aujourd’hui des difficultés, les petits constructeurs ont des difficultés plus grandes encore. Si on regarde le ratio entre endettement et chiffre d’affaires annuel, la situation de PSA est cent fois meilleure que celle de Tesla ou Lumeneo.

    Du fait qu’ils travaillent en petite équipe, les petits constructeurs ont l’audace de se lancer dans des projets qui ne pourraient pas etre validés dans une grosse structure. Les produits sont alors différents, et éveillent l’intérêt, mais le produit bien dépoli et ultra-testé d’un grand constructeur sera toujours mille fois mieux construit, plus fiable et moins cher que celui d’un petit. La start-up marche bien pour un logiciel, mais pour une automobile, c’est une autre histoire. Il suffit de voir la sophistication d’une Nissan Leaf, une start-up ne pourrait pas faire aussi bien.

  8. Tesla le must en matière de voiture électrique avec de vraies berlines de luxe le modèle S est terrible et arrive prochainement en France moi en tant que loueur de voiture de luxe avec chauffeur je me penche vraiment sur l’achat de cette voiture pour diversifier mon métier.

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