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Mansa donne accès au crédit pour les indépendants, et monte en flèche

La fintech atteint les 20 millions d’euros de financement en seulement douze mois.

C’est une demande sur laquelle les acteurs traditionnels ont fermé les yeux. Faute de moyens technologiques suffisants, le milieu bancaire n’a pas réussi à proposer des solutions à temps. Les prêts pour les micro-entrepreneurs sont en pleine croissance et la vague de « freelancing » croît de 126 % en France en dix ans. Cette branche du crédit, que certains voient comme un « financement à l’aveugle », fait la joie de nouvelles fintech comme Mansa.

« Contrairement à votre banque, nous faisons confiance aux indépendants », affiche-t-elle fièrement en slogan sur ses réseaux sociaux. En douze mois, la jeune société a levé 20 millions d’euros, dont 18 millions dans une nouvelle ronde ce 1er mars. Après être venue en aide à la Société Générale l’année dernière, son objectif est de viser l’international et soutenir un rythme de 2 millions € de crédit par mois.

4 millions d’indépendants

Pour y arriver, Mansa s’appuie sur un statut qui vient de dépasser les 4 millions d’individus, selon les derniers bilans de l’agence centrale des organismes de sécurité sociale (Across). Parmi eux, les auto-entrepreneurs connaissent une croissance particulière, motivée par l’émergence du modèle d’Uber avec ses chauffeurs et livreurs, et des nouveaux métiers de l’Internet.

À cette demande émergente et délaissée par les banques, Mansa a dû faire face à une certaine urgence en 2020. Selon une nouvelle enquête sur l’accès au crédit de l’ERMG, parmi les indépendants ayant demandé un prêt au cours des trois derniers mois, seul un sur trois avait effectivement obtenu un prêt à des conditions acceptables. Le rapport se basait sur 3 197 entreprises belges, de quoi donner un aperçu de la difficulté française également.

L’évaluation des risques de remboursement de crédit par les indépendants en est la cause. Tant celle-ci ne prend plus en compte les traditionnels critères des fiches de paie des salariés, elle nécessite de nouveaux programmes de calcul. Mansa, en toute transparence, dit se baser sur les données bancaires partagées librement par les banques avec la directive DSP2. Sources de revenus, entrées et sorties d’argent, catégories de dépense, le modèle de “scoring” développé par la fintech est le cœur de sa valeur ajoutée.

En dix minutes, ses programmes seront capables de prendre une solution. Mansa dit se limiter à un taux de défaut de 1,5 % et ses clients ont entre 3500 et 4000 euros de revenus par mois. 1,5 million d’euros de crédit ont été contractés en 2020, et la croissance devrait amener la fintech à atteindre l’objectif de 2 millions d’euros de crédit par mois cette année.

Mansa Credit Independant
© Mansa

Une banque pour émettre les prêts

Dans son nouveau tour de table, Mansa a levé 6 millions d’euros en capitaux propres. Les 12 millions d’euros restants ont été levés sous forme de dettes afin de pouvoir se préparer à la hausse du nombre de crédits contractés. À la différence de son dernier partenariat avec Société Générale, Mansa compte financer ses propres prêts.

Pour les émettre, la jeune entreprise a fait appel à Solarisbank, une fintech berlinoise qui détient pour sa part la licence d’établissement de crédit. En d’autres termes, Mansa a la main sur la décision des prêts et sur les fonds de financement. Seule l’émission du contrat de crédit en elle-même est externalisée.

Déploiement

Pour les 6 millions d’euros de capitaux propres, Mansa s’attend à doubler ses effectifs cette année, à 40 collaborateurs. Son déploiement à l’international, en commençant par le Royaume-Uni et l’Allemagne, aurait pris le dessus sur la volonté de s’associer avec d’autres banques. En septembre dernier, le CEO de Mansa, Ali Rami, précisait qu’il s’agissait pourtant d’un axe sur lequel ils comptaient « se développer pendant les mois qui viennent ».

L’attractivité des investisseurs semble leur avoir donné confiance pour se lancer en toute autonomie, et agir en direct avec les travailleurs indépendants. En seulement douze mois d’activités et 20 000 prêts demandés, force est de constater qu’il serait dommage de ne pas contracter, aussi, leur confiance dans ce genre d’occasions.

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