Jadis réservé à une infirme minorité des collaborateurs d’une entreprise, le télétravail est devenu la norme pour bon nombre de salariés à la faveur de la pandémie. Ainsi, et d’après les données du réseau social professionnel LinkedIn, seulement 2 % des offres d’emploi proposaient du travail à distance avant la crise sanitaire contre 20 % il y a quelques mois, et 15 % aujourd’hui.
Il existe toutefois une différence importante d’appréciation concernant la productivité en télétravail. Selon une enquête mondiale de Microsoft, 87 % des employés estiment en effet travailler autant voire plus depuis leur domicile. A l’inverse, leurs managers sont 80 % à ne pas être d’accord avec cette affirmation.
Les dispositifs de surveillance se multiplient
Interrogé par nos confrères de la BBC, Satya Nadella, directeur général de Microsoft, estime donc qu’il faut « dépasser la paranoïa de la productivité ». En clair, les employeurs doivent maîtriser leurs peurs concernant le télétravail, car on ne retournera pas à la situation antérieure. De nombreuses entreprises proposent donc désormais deux ou trois jours de télétravail par semaine à leurs salariés.
Malheureusement, cette crainte de voir les salariés perdre en productivité lorsqu’ils sont en télétravail entraîne certaines pratiques condamnables chez les employeurs. On a pas exemple assisté à une explosion des technologies de surveillance à distance.
Dans son rapport d’activité rendu en mai dernier, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) indiquait ainsi que la surveillance au travail était le troisième motif de plainte pour l’année 2021.
D’ailleurs, selon une étude publiée en 2021 par le spécialiste des logiciels d’entreprise Vmware, 63 % des entreprises françaises prévoient ou ont déjà adopté un dispositif pour renforcer la surveillance de leurs salariés à distance.
Bien mal leur en a pris, puisque cette même enquête révèle que les sociétés qui mettent en place ce type d’outils enregistrent des taux de départ plus élevées ou nettement plus élevées que leurs rivales.
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