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Native Union : le succès d’un français à Hong Kong

C’est dans le cadre de notre périple hongkongais, en amont de la conférence Think Asia Think Hong Kong à Paris, que nous rencontrons Igor Duc, co-fondateur de Native Union.

La visite se déroule dans leurs bureaux de Wan Chai, loin du financial district historique et près de la vraie vie hongkongaise, là où les nouveaux restaurants sympa surgissent comme des champignons.

Igor nous montre la vue de son bureau, vers la baie de Hong Kong, en nous précisant que celle-ci ne fait pas partie de la location. En effet, une construction commence déjà à sortir de terre pour obstruer la vue privilégiée qu’il pouvait avoir.

“C’est Hong Kong”, nous dit-il, comme si cette simple déclaration expliquait toute la situation.

Native Union : manifeste pour un mobile worker

“Native Union est une Hong Kong Story, lance Igor Duc. Et notre premier produit, le Pop Phone, est arrivé par accident.”

En effet, il était parti à Hong Kong pour sa précédente entreprise : la création de mobilier design demandait sa présence près des usines de production en Chine.

Il est ainsi arrivé tout seul à HK et se trouva un espace de coworking pour débuter. C’est là qu’il rencontra John, son futur associé dans l’aventure Native Union.

Igor avait pris un vieux combiné de téléphone qu’il avait équipé d’une prise jack pour pouvoir le brancher sur son smartphone.

C’était en 2007, ils n’avaient pas de ligne fixe dans l’espace de coworking, et John lui prit sa création pour l’utiliser pendant les 2 heures suivantes. John avait l’habitude de passer de nombreux coups de fil, le téléphone coincé entre son oreille et son épaule, sentant l’appareil chauffait au bout d’un certain temps & laissant son cou endolori par la suite.

La qualité du son, la praticité de l’appareil, et la possibilité de s’épargner des ondes directement sur son cerveau, le convainquirent : “il faut que tu m’en fasses un”.

Igor Duc n’avait jamais prévu de faire un business avec cette création. Leurs amis étaient également demandeurs pour acheter ce qui deviendrait le Pop Phone. Deux années plus tard, ce sont plus de 2,6 millions de ces accessoires qui se sont vendus dans le monde.

Le business de Native Union était trouvé ! Refusant toujours de créer de simples “gadgets”, ils voient leurs créations comme les outils du nouveau travailleur connecté. Ils souhaitaient offrir des produits professionnels sexy qui s’adaptent au style de vie de l’entrepreneur.

Pourquoi Hong Kong ?

“Nous n’aurions jamais pu lancer Native Union en France”, explique le co-fondateur de la société.

Etant sur des produits au cycle de vie court, ils doivent impérativement être capables de proposer des produits adaptés à l’iPhone 6 (par exemple) quelques semaines après sa commercialisation. Cela nécessite des allers-retours avec l’usine pour s’assurer d’avoir un produit qui répond au standard de Native Union. Pour eux, ces usines se trouvent à Shenzhen, à moins d’une demi-heure de leur bureau.

Ce contact direct est crucial puisqu’il permet à la société d’aller vite, et immédiatement dans la bonne direction. Combien d’entrepreneurs en France font produire en Chine mais reçoivent d’abord 3 mauvais prototypes, devant expliquer à nouveau, attendre l’arrivée du dernier prototype avant de lancer enfin la production ? Pour Igor, s’il ne livre pas dans les 2 mois après le lancement d’un iPhone, c’est jusqu’à 50% du marché qu’ils vont perdre.

Cette relation privilégiée avec les usines de production possède également un deuxième “effet Kiss Cool“, ils peuvent découvrir des technologies utilisées dans d’autres industries pour les adapter à leurs produits. Ils sont ainsi sur le point de commercialiser un accessoire qui va reprendre une technologie que Nike a intégré dans leurs chaussures depuis 2 ans.

Autre avantage : les plus gros salons d’électronique ont lieu ici et tous les acheteurs et bureaux d’achat sont basés ici pour venir se sourcer.

Résultat : en étant uniquement basée à Hong Kong, Native Union va vendre 60% de ses produits aux USA, 20% en Europe, 15% en Asie et 5% vers les nouveaux marchés (pour un total de 50 pays).

Hong Kong : la ville qui ne s’arrête jamais

Dans la rubrique “avantage mais inconvénient“, Igor Duc nous rappelle que HK est une ville qui ne dort jamais, possédant une énergie très comparable à celle que l’on peut ressentir à Manhattan. La ville vie énormément et s’arrête peu. Résultat : il y a un esprit où les employés travaillent tard et reviennent parfois le samedi et dimanche.

L’équipe de Native Union se compose à 60% de Hongkongais, puis un mix de Japonais, Canadiens, Anglais, Américains, etc. Cette équipe très internationale va s’occuper du design, de la conception, de suivre la production en Chine, de la logistique, de la finance et possède un avocat en interne. Au final, ce sont 40 personnes qui permettent à Native Union de tout faire en interne.

Et depuis que Igor Duc a lancé Native Union à partir de l’un des très rares espaces de coworking (à l’époque 2 ou 3), ce sont plus de 25 de ces lieux qui se sont ouverts dans les 18 mois.

“On a le sentiment d’une mini Silicon Valley asiatique. Mais c’est vraiment très récent.”

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