Passer au contenu

Portraits de technomades : Yann, blog-trotter en devenir

Yann est un entrepreneur du web qui souhaite devenir un technomade afin de pouvoir travailler de n’importe où. Petite série de questions sur sa stratégie !

Interview réalisée par Fabrice, du blog Instinct Voyageur[1]. Cet article fait partie de la série “Technomades” qui dresse le portraits de blogueurs sans frontières qui parcourent le monde et parviennent à concilier leur passion du voyage avec une activité professionnelle, montrant qu’il est possible de l’exercer de n’importe-où grâce à internet.

Yann est un entrepreneur du web qui souhaite devenir un technomade afin de pouvoir travailler de n’importe où. Petite série de questions sur sa stratégie !

Bonjour Yann, pourrais-tu te présenter ?

Bonjour Fabrice. Passionné par le web et entrepreneur depuis 2007, je me suis spécialisé dans la création de « mini-business » : blogs, vente de produits en affiliation et de mes propres produits, création de sites en freelance…

J’ai découvert le style de vie des « Technomades » (ou « Digital nomads ») il y a 2 ans, suite à la lecture de « La semaine de 4H » de Tim Ferriss, livre qui m’a littéralement sidéré! Ces entrepreneurs qui gagnent leur vie sur internet sont des adeptes du minimalisme. Voyageurs à plein temps, ils n’ont besoin que d’une connexion internet pour travailler, leur environnement de travail étant complètement dématérialisé.

Mon objectif est de devenir technomade d’ici 2 ans. Je partage sur mon blog (www.Digital-Nomad.fr) des conseils et des ressources pour ceux qui veulent avancer dans cette direction.

Par quels moyens vas-tu réaliser ce but ? Quelles stratégies comptes-tu mettre en place ?

Pour devenir technomade, je prévois de :

1/ Créer un business web qui soit un cumul de « revenus passifs ». L’idée c’est de ne pas être sollicité lorsqu’il y a une commande grâce à un  canal de vente (blog, page de vente, emailing…) 100% automatisé. Que je vende mon produit à 5, 10 ou 100.000 clients, je n’aurais pas travaillé une seconde de plus, il est ainsi possible d’appliquer un effet de levier en terme de nombre de ventes.

2/ Dématérialiser tout mon environnement de travail. C’est fait à 90% grâce à plusieurs services disponibles sur internet (Voir les détails de mes outils ci-dessous). Je peux ainsi avancer sur différents aspects de mon business (graphisme, marketing, développement web…) avec un simple Netbook doté d’une connexion internet.

3/ Organiser ma vie quotidienne autour de la mobilité. Notamment sur des aspects pratiques, comme quitter mon appartement, pouvoir me connecter à internet facilement de n’importe où, ou encore de profiter de bons plans pour voyager hors saison.En limitant mes  possessions matérielles au strict minimum, je pourrais être particulièrement flexible pour mes déplacements.

Parmi ces 3 points, le plus long et difficile est bien sûr le développement d’un business qui rapporte suffisamment pour en vivre!

Où en es-tu dans ton projet ?

En ce moment, je développe mon activité de création de sites internet (www.costaz.com) qui cible principalement les indépendants (Auto-Entrepreneurs, Freelances…). Mon livre sur la sous-traitance est terminé et sera prochainement disponible sur Amazon. Quant à Digital Nomad, je rédige actuellement un livre blanc qui sera distribué gratuitement, et qui donnera des conseils pour bien choisir son prestataire internet.

Avant la fin de l’année, je prévois de lancer un business autour de ma passion pour le mix sur platines vinyles. Il s’agira de vendre des mini-cours sous forme de tutoriels pas-à-pas, qui s’adresseront à des Djs débutants ou confirmés. Je suis encore loin d’être indépendant financièrement, surtout via des revenus passifs, patience !

Quels outils utilises-tu au quotidien ?

Par défaut, les outils que j’utilise sont en ligne. L’idée c’est d ‘avoir toutes mes données hébergées et traitées sur internet (dans le « Cloud ») afin de pouvoir y accéder de n’importe où, et de pouvoir travailler juste avec une connexion internet.

Mes outils sont principalement :

–        Netvibes pour organiser mes projets. J’y note toutes mes idées, mes To Do Lists, des ressources (liens)…

–        Google Documents pour mes procédures (ou cahiers des charges). Je m’en sers pour faciliter mes échanges avec mes sous-traitants, en leur donnant des droits d’accès limités (en lecture seule par exemple).

–        Un serveur dédié (« Dédibox »), ainsi qu’un hébergement chez OVH pour une quinzaine de sites. Je stocke aussi sur ces serveurs des sauvegardes de mes différents projets.

–        Aweber pour gérer mes mailing-lists et programmer mes emails séquentiels.

–        Zoho pour gérer mes clients. J’y inclue des documents pour chaque projet (compte-rendus de réunion, devis,actions à entamer…).

–        Google Keyword Tool et Market Samuraï pour peaufiner mes études de mots clé.

–        WordPress pour créer mes sites et blogs. Un thème « framework » (celui de Woothemes) ainsi que différents plugins permettent une configuration précise du CMS pour chaque projet.

–         Google Website Optimizer pour mes tests A/B (ou « split-tests »). Indispensable pour améliorer mes taux de conversion.

En général, ce mode de travail est aussi un mode de vie. Tout du moins, une certaine philosophie de vie y est attachée. Quelle est la tienne ?

Étant en quête de liberté et d’épanouissement personnel, je pense qu’associer l’indépendance financière, géographique et matérielle peut être un excellent moyen de s’enrichir culturellement.

Les choses qu’on possède finissent par nous posséder.”David Fincher

Yann est web-entrepreneur et auteur du livre « La sous-traitance accessible à tous ». Il présente sur son blog www.Digital-Nomad.fr des ressources pour aider les indépendants à vivre une vie nomade.


[1]Fabrice a réalisé plusieurs voyages au long cours. Il est cette fois-ci en Amérique du Sud pour plus d’un an. Il raconte ses voyages sur son blog Instinct Voyageur. Un blog qui lui permet de financer sa passion. Vous y trouverez interviews, réflexions, conseils pratiques et bons plans. Il y offre aussi Le Manifeste du Voyageur, un ouvrage de près de 70 pages sur les voyages et la vie nomade.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Par : Opera
34 commentaires
34 commentaires
  1. Super prometteur cette serie! Je me suis moi-meme lancé en auto entrepreneur debut février, voyagé 5 mois en asie du sud est et je suis revenu il y a quelques semaines en Europe (a Amsterdam). J’ai aussi lu “la semaine de 4 heures” qui m’a fait me poser beaucoup de questions mais je dois dire qu’il est très dur de gagner de l’argent de manière passive! J’ai créé plusieurs sites web dont le but avoué est de rapporter de l’argent de manière passive mais j’ai trouvé que c’était beaucoup de travail pour peu de résultats (pour l’instant) donc je me concentre maintenant sur la création d’un vrai business (qui sera loin d’être passif).

  2. Merci pour cette série… Personnellement, je trouve que market Samourai est un outil inutile, pourquoi l’avoir mis dans la liste?
    Bref, je dis ça, je dis rien.

  3. Cette semaine de 4h, c’est le rêve de tout affilié… pour en avoir vécu un certain temps, c’est en effet agréable d’avoir des revenus passifs. Pour ma part, je les couplais avec des revenus provenant de la traduction, un bon moyen aussi d’être un technomade, on peut traduire de n’importe où, le client ne saura jamais si t’es en Australie ou à Paname.

    Bon courage !

  4. @titouan le theme framework de Woothemes n’existe pas, autant que je sache certains themes de woothemes ont l’appelation “framework” pour signifier qu’un effort special a ete porte pour pouvoir personnaliser le theme (a l’aide de developpement et design supplementaire)

  5. @ Answers : Market Samuraï permet d’aller plus loin que l’outil de Google pour les recherches de mots clé, pour étudier la concurrence en SEO… Ce n’est pas le plus important dans ma liste, mais c’est un outil sérieux 😉

    @ Titouan : voici le thème “framework” dont je parlais : http://www.woothemes.com/2011/05/canvas/ . J’utilise aussi Optimize Press depuis peu, qui est spécialement adapté aux marketeurs.

  6. @fabrice,
    Tout demande du temps, il n’y a pas de secrets 😉
    Cette fois je suis passé par l’Indonesie, les Philippines, le Vietnam et la Malaisie (j’ai ecrit un peu a ce sujet sur mon blog – en anglais- http://www.sparklewise.com) J’avais fait quelques mois en amerique du sud il y a quelques annees, sans passer par la colombie par contre . C’est sur la (tres longue) liste des pays a faire. sympa ton blog!

  7. Ca donne des envies en tout cas cette interview :). Je me verrais bien technomade moi aussi mais j’en suis loin encore…

  8. Au niveau de la connexion internet, tu penses utiliser des solutions comme le 3G ou plutôt passer par les connexions wifi des hôtels, restaurants et autres cafés ?

  9. Être entrepreneur du web se résumerait-il aujourd’hui à créer des blogs dont la seule finalité est d’amener des revenus à son créateur et ce quelque soit les moyens utilisés ?
    Valoriser ce type de pratiques participe à l’appauvrissement du web et de son contenu.
    Mais peut être suis-je trop rétrograde, puriste ou utopique pour toujours considérer l’activité de blogging comme initialement désintéréssée des revenus qu’elle peut générer.

  10. @Rom1 : il y a de la place pour tout le monde sur le web non ? En quoi gagner sa vie de cette façon serait-il plus critiquable qu’en ouvrant un site de vente en ligne ou de Poker ? D’autant que ces technomades sont généralement loin de rouler sur l’or et ont une philosophie autre : celle d’arriver à subvenir à peu près à leurs besoins – qui sont souvent très minimalistes – et assouvir leur passion du voyage en même temps.
    Quant à l’argument de l’appauvrissement, je n’y souscris pas, quoi de plus enrichissant que lire des blogs de voyage ?
    Votre vision du blogging “désintéressé” n’est pas rétrograde mais c’est juste une façon de le concevoir. Il y en a d’autres. Libre à chacun de choisir la sienne, heureusement…

  11. J’allais répondre mais Eric l’a très bien fait!

    J’ai eu (seulement) un ou deux reproches du même genre sur mon blog. En gros, la personne salariée, gagnant peut-être bien plus que moi, en sécurité, me reproche le peu de pub sur mon blog est le fait que je gagne de l’argent avec. Alors que j’y bosse autant qu’un boulot et que c’est ma source de revenu.

    Il faudrait faire cela bénévolement..

    N’est ce pas une façon de penser étrange?

  12. Je ne reproche pas de gagner de l’argent avec son blog. Je trouve ça tout à fait normal.
    Ce que j’ai du mal à concevoir c’est la démarche dans laquelle la création d’un ou de plusieurs blogs est réalisée. Comme je l’ai dit précédemment, c’est le constat initial. Il y a une très grande différence entre un blog conçu, en premier lieu, pour gagner sa vie ou conçu pour exprimer, partager un centre d’intérêt.
    Car dans ce premier cas on rejoint l’idée du site de Poker dont la finalité lucrative est clairement de maximiser les profits. Dans une telle démarche je vous laisse imaginer les dérives sur la qualité du contenu et sur l’honnêteté (ou la franchise, la sincérité si ce mot vous choque) du créateur du blog.
    Les articles qui sont créés doivent rapporter le maximum d’argent, peut importe la véracité, l’authenticité ou la qualité du contenu. De plus, la communauté créée autour du blog n’est qu’un moyen supplémentaire d’engranger de la donnée monétisable.
    On est donc dans une activité purement commerciale avec des lecteurs qui sont des prospects.

    Bien sûr, cette approche binaire est volontairement exagérée. C’est pour que vous compreniez comment je perçois les choses.

    Je relativise ces propos vis-à-vis du blog de Fabrice qui ne rentre pas réellement, selon moi, dans cette catégorie. Encore que, j’aimerai savoir si à l’origine le blog a été pensé comme une activité pour gagner sa vie ou une activité pour partager une passion ? Si tu trouves un moyen plus profitable de gagner ta vie en technomade changeras-tu d’activité ?
    J’entends par profitable : améliorer sa qualité de vie, gagner plus d’argent, augmenter son temps libre, assouvir ses passions à moindre frais,…

    Comme je l’ai dit dans mon premier commentaire c’est la valorisation de ce type de pratique qui me dérange. De mon opinion, c’est la cause de l’appauvrissement des blogs depuis quelques années et de la naissance de nouveaux types d’arnaques socialement bien ficelées et basées sur 4 idées : Je suis expert / J’ai réussi / Faites comme moi / La vie vous sourira

    Je ne pointe personne mais il y a de quoi trouver son bonheur là-dedans : http://www.webentrepreneurdebutant.fr/le-top-100-des-blogs-de-wed-entrepreneurs/

  13. @Rom1 je comprends ton point de vue mais regarde les gens qui font des magazines (papiers) par exemple:n’est-ce par pour parler de leurs passions et en profiter pour en vivre? Demande-t on aux journalistes d’ecrire de maniere benevole? Donc pourquoi ecrire un blog, parler de sa passion, et gagner sa vie avec est mal?

    Je suis d’accord pour observer avec toi qu’il y a une certaine derive du fait du potentiel suppose de certaines niches telles que poker, web marketing etc. Il y a des petits malins qui pensent a s’enrichir en vendant un guide vite fait mal fait, sur un truc qui ne les passionne pas. C’est vrai.

    Mais je rejette (comme Fabrice et Eric) l’idee que faire un blog ca doit forcement etre desinteresse. Si quelqu’un parle de sa passion et en vit, moi je trouve ca formidable.

    Fabrice, bon courage avec ton blog 🙂

  14. @Tommy
    “Si quelqu’un parle de sa passion et en vit, moi je trouve ca formidable.”
    Je ne peux qu’être d’accord. Là où j’émets des réserves c’est sur les moyens utilisés qui sont parfois identiques aux flyers de voyance de boîtes aux lettres.

    Je ne pense pas qu’il soit bon de comparer le métier de journaliste à celui de bloggueur. Je ne vais pas refaire les débats qui ont animé les débuts du blogging mais voici 3 éléments importants sur notre sujet :
    – Le journaliste a été recruté (salarié, prestataire,…). Il est donc considéré par le recruteur comme compétent pour remplir une mission.
    – Son métier est juridiquement encadré et il répond à une certaine éthique.
    – Il est généralement dépendant d’un comité de rédaction, garant de la ligne éditoriale.

    Bien entendu cela ne garantit pas la qualité des contenus. Disons que ça limite les dérives et abus (sauf qq cas exceptionnels dernièrement).

  15. @Rom1
    Je comprend bien ton point de vue et tes commentaires qui sont interessants.

    Pour répondre à ta question, mon blog a été pensé à la base à la fois comme le fait de partager une passion et le fait de financer cette passion. Ce n’est pas du tout incompatible et l’objectif a été atteint.
    D’ailleurs, je parlais dés le début de mon objectif, sans doute c’est pour cela que j’ai peu de critique.
    De plus, je n’accepte pas tout, par exemple, j’ai refusé déjà des propositions du Club Med car ce n’est pas ma vision du voyage.

    Tu sais, je sais comment faire pour gagner plus d’argent sur le net: faire du webmarketing de base, proposer une formation en faisant rêver les gens sur le fait qu’ils vont gagner bq en bossant peu…Ou dans le X aussi. Pas mon truc.

    Je suis bien conscient qu’il y a des dérives et comme toi je le déplore. Je blogue sur ce thème depuis 2004 et je suis très attaché à l’esprit de blog. Or, le blog est devenu un outil pour entrepreneur. Non que cela soit en mal en soi. Le problème,c’est que cela engendre certaines dérives.

    Je me suis déjà pris la tête avec certains gros blogueurs car j’ai ouvert ma bouche face à leur censure. Certains trouvent normale de supprimer des commentaires critiques. Pour eux, point de richesse sur leur blog, c’est une cour personnel et non une démocratie. Or, la diversité, c’est la richesse.

    Sans parler de ceux qui utilisent le voyage comme argument marketing.J’en parlais ici:
    http://www.instinct-voyageur.fr/bloguer-et-voyager-la-verite/

    Pour résumer, je suis sans doute pas tout blanc, si tu veut gagner de l’argent avec un blog, tu es obligés de faire du marketing. Mais tout est question d’équilibre dans la vie, et oui tu peut gagner de l’argent avec un blog sur une passion en restant un minimum éthique, j’en suis sûr!

  16. Je pense que la meilleure façon de vivre de son blog, c’est la qualité de ses textes, l’originalité d’approche de son sujet et une bonne connaissance du milieu dont on parle.Je pense que si l’on apporte ça à ses lecteurs, la pub ne les dérangera pas
    comment ton livre sur le Cambodge avait il était accueilli?quel conseil me donnerais tu si je devais faire un livre?blurb?ou seulement un livre numérique?

  17. Salut Yann,

    tu dis que ton objectif est de devenir technomade d’ici 2 ans, c’est-à-dire? Sur quel(s) critère(s) te bases-tu et à partir de quand te considéreras-tu comme un technomade? À partir du moment où tu auras atteint un certain revenu mensuel?

    Se serait intéressant d’avoir un récapitulatif tous les mois ou tous les trimestres de tes revenus gagnés sur Internet pour s’apercevoir de ton évolution 😉

  18. @Jérémy : pour ma part, je me considèrerais comme Technomade lorsque mes business en ligne me permettront d’en vivre. Pour simplifier, lorsque mes activités génèreront disons 1500€ / mois de façon stable alors j’aurais atteint mon objectif. A ce moment là j’aurais le CHOIX de voyager et de vivre où je veux, à ma façon… 🙂

    En ce moment, mes revenus en ligne (webmarketing) sont de l’ordre d’environ 500€ / mois, je suis donc encore très loin du but (je suis en freelance à côté de ça). J’essaie de voyager un peu en attendant même si les finances sont très limites (je pars en Nouvelle Zélande dans 3 semaines, ça va pas être évident à gérer…).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *