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Pourquoi Renault ne voit pas son avenir en tant que “constructeur automobile”

N’hésitez pas, en revanche, à l’appréhender comme « une entreprise technologique utilisant des voitures ».

L’arrivée de Luca de Meo à la tête de Renault, durant l’été 2020, vient de prendre tout son sens ce jeudi 14 janvier. Le nouveau PDG du constructeur automobile français a dévoilé son prochain plan stratégique pour les cinq prochaines années à la presse et aux analystes financiers.

Pour entrer dans la nouvelle décennie et sortir d’une année 2020 aux bilans financiers délicats, le nouveau PDG a profondément tourné Renault dans la réalité d’une industrie en plein bousculement. La technologie, les services, et les plus hauts rendements seront la clé de cette nouvelle feuille de route abordée sous le titre de « Renaulution ».

Comme il avait eu l’habitude de le faire chez d’autres constructeurs automobile le temps de sa carrière, l’homme à la tête du groupe français a décidé de présenter un concept de voiture ressuscitant une icône : il s’agira de la Renault 5 cette fois-ci, et sa production sous une technologie électrique pourrait prendre racine tôt ou tard.

La seule condition – résumant le défi de taille qu’attend Renault – sera que la solidarité et le travail d’équipe soit au rendez-vous : « on va créer un pôle de production de véhicules électriques qui pourrait être l’un des plus grands au monde […] Mais il faut m’aider » indiquait-il ce matin à la presse.

Renault 2025 R5
Gilles Vidal, ancien directeur du style chez Peugeot, et son tout premier concept depuis sa prise de fonction chez la firme au losange © Renault

Une entreprise technologique, et de services

En substance, le plan envisagé par Renault et son PDG pour ces cinq prochaines années ressemble à un vrai redressement financier. Encore. Mais l’approche, aujourd’hui, est différente. Elle visera la prospérité du monde de la mobilité de demain, qui concerne des voitures à plus fort rendement et des services en parallèle pour implanter à la fois les technologies et les offres à tous les usages.

En reste, Renault devrait augmenter son rythme sur les marchés émergents, en Amérique latine, en Inde ou encore en Corée du Sud, là où les ventes se font à plus fortes marges. D’ici 2025, une réduction de 3 milliards d’euros des coûts fixes, et un abaissement de 30 % du point mort pour le volume de production seront les principaux points illustrant ce redressement.

Pour son annonce au grand public, Renault a cherché à s’affranchir de la casquette de constructeur automobile. Le terme semblerait vieillissant. « Nous passerons d’une entreprise automobile utilisant la technologie à une entreprise technologique utilisant des voitures, dont au moins 20 % des revenus proviendront des services des données et du commerce de l’énergie d’ici 2030 » disait Luca de Meo.

Pour ne pas renier ses origines et son histoire, le PDG a fait ce qui avait marché dans sa carrière : ressusciter un ancien modèle. Ce sera la Renault 5, mais pas uniquement. En 2024, un nouveau modèle du constructeur russe Lada (qui appartient au groupe Renault depuis 2018) sera aussi commercialisé.

En guise de voiture du monde d’avant, avec des technologies électriques actuelles, cette R5 électrique fera la part belle à un autre engin, de deux places cette fois-ci, et badgé d’un nouveau logo dont il faudra se familiariser. Il s’agit de la prochaine marque que le groupe Renault souhaite disposer sur le marché, et qui devrait lui rapporter 20 % de son chiffre d’affaires en 2030 : « Mobilize ».

Renault Mobilize
Le concept EZ-1, qui remplacera la Twizy, est le premier modèle présenté sous l’entité Mobilize © Renault

Elle sera l’entité la plus à même de proposer des nouvelles solutions de mobilité, privilégiant particulièrement les véhicules en auto-partage. Elle viendra « développer de nouvelles sources de bénéfices, provenant des services de données, de mobilité et d’énergie au profit des utilisateurs de véhicules ». Le concept EZ-1 présenté ci-dessus est le premier à se montrer, mais une berline devrait aussi faire son apparition, tout comme une camionnette de livraison.

“Changement profond, structurel”

« Mon but, c’est d’amener Renault à un niveau de performance économique qu’il n’a jamais atteint, ou alors de façon anecdotique. Là, le changement va être profond, structurel », commentait à titre personnel Luca de Meo. Le prochain rendez-vous sera donc dans cinq ans pour mesurer la mise en place de ces changements, et si Renault aura vu juste.

Voitures électrique, auto-partage, micro-mobilité, rationalisation et simplification, l’entreprise aura utilisé un vocabulaire bien connu des nouveaux constructeurs du secteur. À l’exception, peut-être, du lexique de la voiture autonome.

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