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Quand les réseaux sociaux sauvent des vies

J’ai lu récemment dans un commentaire en réponse à mon article sur le film The Social Network que le terme “réseau social” était inapproprié ou erroné,…

J’ai lu récemment dans un commentaire en réponse à mon article sur le film The Social Network que le terme “réseau social” était inapproprié ou erroné, car selon le point de vue de ce lecteur, les réseaux sociaux contribuaient au contraire à la désocialisation des relations. Je ne souscris pas à cette vision des choses, et cela fera peut-être l’objet d’un autre billet.

Comme les réseau sociaux, et, de façon plus large, internet et les technologies numériques et nomades, font partie intégrante de notre vie, il n’est pas anormal que ces derniers y tiennent un rôle déterminant dans certaines situations. Y compris quand il s’agit de sauver des vies.

Le site Woman’s Day a recensé sept cas où les réseaux sociaux ont sauvé des vies. Certains ont déjà fait le buzz sur le web et dans les médias, d’autres sont moins connus.

Les snowboarders perdus dans les Alpes suisses

En mars 2009, Rob Williams et Jason Tavariadeux, skieurs se perdent dans une tempête de neige. Leur équipe utilise alors Twitter pour obtenir leurs numéros de téléphone mobile. L’un des naufragés utilise Google Maps sur son mobile pour envoyer sa position aux équipe de sauvetage, ce qui permet de le retrouver. Malheureusement son compagnon d’infortune aura moins de chance et périra dans une chute du haut d’une falaise.

La randonneuse qui se blesse en VTT

Au cours d’un mini-triathlon en juillet 2010, Leigh Fazzina, une randonneuse en VTT se prend la gamelle de sa vie et se blesse gravement au point de ne plus pouvoir bouger. Le réseau GSM ne lui permet pas de passer un appel. Elle utilise alors Twitter pour passer un SOS. Au moins six personnes relaient le message, et les ambulances arrivent en quelques minutes. Je note quand même une anomalie dans ce témoignage : si le réseau GSM n’est pas assez puissant pour passer un appel voix, il ne devrait à plus forte raison pas permettre d’aller sur internet et d’échanger des données. En tout cas c’est ce que je constate ici.

L’adolescent suicidaire

Au printemps 2009, un anglais de seize ans se connecte sur Facebook pour annoncer à une amie américaine qu’il va se suicider. La copine prévient immédiatement sa mère et la chaîne de solidarité se met en marche : la mère appelle la police local, qui contacte l’ambassade d’Angleterre, qui dépêche une équipe dans l’Oxfordshire ou réside le gamin suicidaire. Celui-ci est retrouvé en overdose de médicaments mais sauvé. Meurs pas, on a du monde.

La gamine qui ingère une baie au risque toxique

Lors d’une balade familiale dans une forêt du Nouveau Brunswick, Canada, la petite fille avale tout cru une baie sauvage. Dave Cormier et Bonnie Stewart, les parents, craignent que celle-ci ne soit toxique. Les parents, ne pouvant identifier le fruit sur internet, postent une photo de la baie sur Twitter, ce qui leur permet d’obtenir une réponse sur le fruit défendu, qui s’avère inoffensif, et d’en informer le staff de l’hôpital arrivé en ambulance.

Le bébé qui trouve un donneur de moelle osseuse pour soigner sa leucémie

Un cas qui reste dramatique car l’issue est quand même fatale. Les parents de Iona Stratton, un enfant de vingt-deux mois atteint d’une leucémie ne trouvent pas de donneur de moelle osseuse pour tenter une greffe. Ils lancent un appel sur Facebook en octobre 2008 et reçoivent plus de cinq mille cinq cent réponses, dont celle d’un donneur compatible en Australie. Malheureusement l’enfant succombe à des complications deux semaines après l’opération.

Le survivant du tremblement de terre en Haïti

En janvier 2010, lors du terrible séisme qui a dévasté Haïti, Dan Woolley, un américain est enseveli sous les décombres de l’hôtel Montana à Port-au-Prince. Il utilise alors le flash de son iPhone pour trouver un endroit sûr où se réfugier, puis fait usage d’une application pour évaluer et soigner ses blessures, enfin il programme une alarme récurrente pour se réveiller régulièrement afin de résister et ne pas sombrer dans un engourdissement fatal. Il sera sauvé au bout de soixante-cinq heures.

La victime d’une intrusion à domicile

Au moment d’aller se coucher, Tina Case, une américaine lit ses messages Facebook et reçoit celui – assez inquiétant – d’un ami résidant à une soixantaine de kilomètres, demandant de l’aide car il entend un intrus chez lui. Il ne peut pas appeler la police car son téléphone est en panne. La bonne amie s’empresse d’appeler le 911, et les flics débarquent illico chez le garçon. Pas de traces de voleurs, qui ont probablement déguerpi à l’arrivée de la maréchaussée.

Certains de ces exemples n’impliquent pas exclusivement les réseaux sociaux, et pourraient être aussi bien mis sur le compte des téléphones mobiles, ou d’internet, tout simplement. D’autres auraient probablement pu être réglés de la même façon avec un simple SMS, mais il reste quand même de nombreux cas où le réseau peut rendre de fiers services, sans avoir ou sans pouvoir passer par le téléphone, comme quand on est en séjour à l’étranger par exemple, même si sa vie n’en dépend pas tout à fait.

Article traduit et adapté de “Social Networking to the Rescue

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Twitter
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Par : Twitter, Inc.
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31 commentaires
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  1. J’ai des doutes quand même sur la personne qui n’a pas de réseaux pour passer un appel ou envoyer un sms, mais qui en à pour faire de la data et surfer sur Twitter…

    Je pense également que le “staff de l’hopital” a eu le sourir au lèvres quand on leur a dit “non, non finalement c’est bon, y’a un mec sur internet qui m’a dit que c’était pas toxique, on aurait pas besoin de vos services…”

  2. Merci pour cet article, je suis d’accord sur l’impact positif des réseaux sociaux dans nos vies à partir du moment où un usage modéré en est fait bien sûr 🙂

    Concernant la randonneuse et son réseau GSM faible, elle a dû utiliser Twitter via SMS ce qui rend en effet plus plausible le témoignage.

  3. Par rapport aux SMS, un message sur un réseau social a l’avantage d’être publié à plusieurs personnes à la fois, qui peuvent à leur tour le relayer… et l’information se propage vite. Très utile dans des cas comme ça en effet.

  4. Je peux rajouter mon témoignage : Une amie française d’une de mes clientes s’ouvre les veines en direct en visio conférence sur Skype. Ma cliente me prévient par Skype. Elle est à l’étranger à 10 000 km de son amie qui se vide de son sang. Je préviens les secours. Mais n’étant pas moi-même sur place, parallèlement, je contacte le mari de l’amie via FaceBook qui pourra aussi prévenir les secours. Tout va bien aujourd’hui. Mais il est vrai que la multiplication des réseaux sociaux et autres messageries instantanées multiplie les chances d’arriver à communiquer en cas d’urgence.
    Hubert

  5. Article intéressant, bien que cela soit quand même une utilisation anecdotique 😉 En tout cas, d’accord avec ton intro !
    J’avais lu, dans la même veine, cet article : http://bit.ly/8YRMyk (qui a l’originalité de ne pas être du à une forme d’appel à l’aide)

  6. Dans le cas du survivant au tremblement de terre en Haiti, je doute quand même que son iphone est tenu 65 heurs durant. (le miens ne me tient qu’une journée 🙁 )

    1. @guilhem : si, c’est tout à fait plausible, de deux façons : il a probablement éteint son iPhone quand il ne s’en servait pas, et d’autre part rien ne dit s’il avait encore de la batterie au moment où il a été retrouvé

  7. On peut effectivement trouver des exemples pour TOUT justifier.
    On peut trouver des épiphénomènes positifs à presque tout.
    Ce n’est pas avec des exemples habilement médiatisés qu’il faut regarder un phénomène comme les réseaux dits sociaux. Une étude comportementale statistique fournira des résultats plus intéressants, plus objectifs…

  8. Entre l’intrusion où on ne retrouve personne (l’escalier qui grince seul) et la baie inoffensive avalée, dire que cela à sauver des vies et un peu exagéré 🙂

    Les cas les plus médiatisés sont certainement les suicides, la je suis d’accord que le nombre de vie sauvées est réel.

    Par contre des études ont aussi montrer que les réseaux sociaux risquent d’accroitre la dépression chez ses utilisateurs.

    Lancer un appel au secours sur un réseau social et ne pas avoir de réponse est effectivement perturbant.

  9. Les réseaux sociaux ne sont pas des monstres qui fabriqueraient des etres dépressifs.
    Mais il faudrait vraiment s’interroger sur le mal profond d’une société qui peut faire croire que vivre une telle vie c’est se développer harmonieusement…

  10. Pour le coup de publier sur twitter alors qu’elle n’avait pas de réseau pour passer un appel, c’est très simple :

    Tu peux publier des twitts en envoyant un sms à un numéro définit (le 8 44 44 en france je crois)

    Lorsque les appels ne passent pas, les sms arrivent à passer. Je pense qu’elle a utilisé cette méthode.

  11. Article très intéressant. Cependant, on écrit un message sur twitter. Si personne suit cette personne, il ne sera jamais sauvé…. si?

    Bien à vous

  12. les médias ont toujours tendance a évoquer les méfaits des réseaux sociaux et d’Internet en général. C’est toujours bien d’en parler positivement !

  13. Pour les réseaux sociaux je découvre cet univers depuis quelques mois et je trouve qu’il sont très utiles.. et le faite qu’il soient un outil de communication efficace pour sauver des vie c’est encore un point positif de plus.

  14. J’avoue n’être pas convaincu. Le fait qu’on trouve 6 ou 7 exemple de sauvetage pour un service utilisé par plus de 500 millions de personnes ne prouve pas grand chose quand à son utilité globale. Ce serait comme de dire que le fait qu’une multinationale pétrolière collabore avec un régime dictatorial est une bonne chose car cela a permis d’évacuer cinq expatriés lorsqu’un conflit avec des rebelles…

    PS : Je ne critique pas les réseau sociaux eux-même, mais le système d’argumentation.

  15. A part les 6 ou 7 personnes à qui cela a peut-être sauvé la vie, il en reste au moins encore 499 999 994 qui se demandent ce qu’elles y font à longueur de journée… 😉

  16. Honnêtement, j’étais plus modéré il y a quelques mois.
    Mais depuis mon départ à l’étranger, je voit vraiment les réseau sociaux d’un oeil positif.
    Quand on est seul à 10 000 km de chez soit on a plutot tendance à se désociabiliser. Les réseaux sociaux permettent de garder contact.

  17. on le sait déjà…le web a de bons cotes, tres bons mêmes mais comme tout il en a de tres tres moches également..le monde est vieux comme tout..finalement c’est toujours le bien contre le mal et la fiction américaine que le meilleur gagne toujours!

  18. Les réseaux sociaux ont aussi déjà aidé à sauver deux jeunes filles en Côte d’ivoire. Il y a d’abord le cas de Joda, jeune étudiante d’environ 23 ans qui s’est évanouie à la suite d’un choc qui lui a fait perdre énormément de sang. Elle était du groupe sanguin O rhésus négatif (très rare). Grâce à une mobilisation sur la toile, la jeune fille a pu trouver une vingtaine de donneurs en moins de 24heures. Voici quelques articles qui avaient été écrits à l’époque http://bit.ly/9pYdgC, http://bit.ly/cGG84B, http://bit.ly/aS2IWr. Le cas Joda a déjà été évoqué sur RFI.
    Quelques semaines plus tard, c’était une jeune fille de 3ans du nom de Marielle qui selon les médecins avait un taux d’hémoglobines de 3,3% et avait urgement besoin d’une transfusion sanguine. Voici des articles qui parlent du cas de Marielle (http://bit.ly/bpY5Fq, http://bit.ly/dpB8KU, http://bit.ly/aVFhU8)
    Elle a aussi été sauvée en moins de 24 heures.
    Ceci a donné l’idée à l’ONG Akendewa (http://www.akendewa.org) qui oeuvre pour le développement d’internet en Afrique de monter un projet appelé Toile Solidaire (http://on.fb.me/c8Uh8R) dont je suis le responsable et qui a pour mission de mobiliser les internautes africains, afin de donner une réponse positive et instantanée aux cas sociaux les plus délicats.
    Eh oui, en Afrique, le Web sert aussi à sauver des vies

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