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RATP et propriété des données ne font pas bon ménage

Pour ceux qui ne connaissent pas, CheckMyMetro est une application iPhone et Android qui permet de signaler la présence de contrôleurs ou musiciens mais aussi de partager des publicités, coups de coeur ou coups de gueule aux usagers des transports parisiens. Un peu à l’image de Foursquare mais avec une approche plus fun et utile.

Pour ceux qui ne connaissent pas, CheckMyMetro est une application iPhone et Android qui permet de signaler la présence de contrôleurs ou musiciens mais aussi de partager des publicités, coups de coeur ou coups de gueule aux usagers des transports parisiens. Un peu à l’image de Foursquare mais avec une approche plus fun et utile.

La RATP a récemment contacté Apple pour demander le retrait de l’application car cette dernière ne respecte pas sa propriété intellectuelle. En clair, l’application utilise la carte ainsi que les horaires des prochains passages du métro parisien sans autorisation préalable.

La régie est l’auteur de la carte du Métro de Paris et les heures des prochains passages sont récupérées directement depuis la version Wap du site de la RATP.

En réalité, la régie souhaite garder le monopole sur mobile puisqu’elle propose les prochains passages uniquement sur la version payante de son application (exceptionnellement gratuite en ce moment pour sa campagne de communication).

L’éditeur de CheckMyMetro, Little Sphere, s’est engagé à retirer rapidement le plan, les horaires et itinéraires du métro parisien afin de laisser l’application sur l’App Store. Cela règle le problème.

Pas la première fois…

Ce n’est pas vraiment la première fois cette année que la régie des transports parisien s’y prend la sorte au sujet de l’utilisation de son nom et de ses données.

L’application TransParis était une application sur Android qui permettait de connaître les horaires des prochains passages des métros / RER / bus… Elle n’est plus disponible sur le Market à la demande la RATP (depuis le 28 avril dernier a priori).

Sans parler du site de signalements d’incidents et de ce service qui proposait aux usagers de recevoir les horaires de bus par SMS qui ont été mis en demeure par la RATP en début d’année.

Si je ne dis pas de bêtises, tous les services et applications cités plus haut étaient à but non-lucratif et ne faisaient par conséquent pas d’ombre à l’application officielle.

Libre accès aux données publiques

À l’heure où on entend pas mal parler de libre accès aux données publiques (ou open data), la RATP semble vouloir à tout prix conserver le monopole de ses données qui restent pourtant accessibles à tous (il suffit d’avoir un navigateur).

Pendant ce temps-là, Rennes et Bordeaux ont déjà ouvert leurs données de transports, comme le recommande d’ailleurs la directive européenne INSPIRE. À noter que Paris possède depuis peu un site qui recense certaines données publiques (mais pas celles relatives aux transports).

La volonté de garder uniquement pour soi de la part d’une entreprise ayant une mission de service public m’étonne beaucoup. C’est d’autant plus frustrant pour les développeurs qui souhaitent proposer des applications performantes.

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Par : Opera
18 commentaires
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  1. Comme tu le dis toi-même, l’appli concernée n’avait pas fait l’objet d’une demande d’autorisation préalable…

    Je pense que dans ces circonstances, de nombres entreprises autres que la RATP auraient agit de la même façon.

  2. @damien Ben non. Il existe de très nombreuses applications, mobiles ou pas, qui exploitent des données similaires sur d’autres réseaux de transport. L’utilisation est souvent tolérée, sauf chez la RATP qui est connue pour ne rien laisser passer et qui lance ses avocats à tout va.

    Vivement l’Open Data.

  3. Bonjour,
    La RATP a raison de demander le retrait de ce genre d’outils. Ils ont un accord avec la CNIL. Ils sont très vigilants à la protection de notre anonymat dans les transports parisiens.
    L’exploitation de nos données personnelles, liés au transport parisien, pourraient très vite tourner au flicage et au matraquage publicitaire. Donc, merci la RATP…

  4. @Damien “dans ces circonstances, de nombres entreprises autres que la RATP auraient agit de la même façon.”

    Justement Damien, les autres entreprises sont des entreprises privés. La RATP je la paye dans mes impots, je la paye dans mes tickets, donc l’information fourni par cet organisme public devrait etre gratuit. La météo est payante également, L’INSEE est payante egalement alors que se sont des services que les entreprises privés et les particuliers payent deja dans leurs impots respectif. Donc il est anormal de payer ce service en plus. Ou sinon a quoi me sert de payer ces entreprises dans mes impots si je ne peux en beneficier librement, je parle bien evidement du simple droit a l’information, pas de services connexes.

    Surtout que, l’on peut tout a fait faire passer cela pour du simple droit a l’information, au meme titre que c’est pas parceque le journal de TF1 parle de la guerre en Irak, que moi je n’aurais pas le droit d’en parler publiquement. Il est anormal que je ne puisse pas parler des horaires des trains publiquement, alors qu’il s’agit d’un simple droit a l’information.

    Apres c’est sur que l’Etat Francais adore les situations de monopoles (Orange, SFR ou encore EDF qui va nous facturer de force un compteur alors qu’il est illegal de faire de la vente additionnel forcée en France), le citoyen on verra demain, de toute facon il se plaindra pas.

  5. @Steph “La RATP je la paye dans mes impots, je la paye dans mes tickets, donc l’information fourni par cet organisme public devrait etre gratuit.”

    Là je bémoliserais. L’argent qu’ils engrangent via ces services est de l’argent en moins à récupérer de chaque contribuable. Et les services publics sont aussi dans une logique de récupérer de l’argent qui devient de + en + rare de la part de l’Etat.

    Je suis pas sûr que l’OpenData permette forcément d’économiser de l’argent aux contribuables, ça s’annonce un beau casse-tête.

  6. Oui, c’est tout l’enjeu de l’open data et de la réutilisation des données publiques. On est assez en retard en France, malgré l’implication d’entités telles que la Fing. La libération des données publiques et leur mise à disposition dans des formats ouverts et exploitables permettra de bâtir des applications utiles, si on arrive à se débarrasser de ces histoires débiles de propriété intellectuelle (dans ce cas là).

  7. Je suis assez d’accord avec Damien
    Et en terme de service à l’utilisateur, l’appli gratuite de la RATP est indigente, juste un plan de métro…
    Je ne serais pas choqué que la RATP fasse payer des services premium… Mais il y a un vrai problème de légitimé à faire payer des informations “de base”
    Et pas trop d’accord avec PSE… car si on va au bout de la logique, cela revient à “privatiser” ces informations et pkoi lesdits impôts ne baissent pas en même temps…

  8. C’est pas parce que les données sont librement accessible que tout le monde peux les récupérer de manière automatique pour en faire une appli..

  9. Ce qu’il y a de bien avec les services publics à la française, c’est qu’on n’est jamais au bout de ses surprises. Les transports en commun, que j’avais déjà évoqués dans de précédents billets (comme celui-ci) n’échappent pas à la règle : tous les jours, c’est foire.

    Et pour le cas parisien, la RATP nous propose un combo gagnant, Foire & Daube-Ta-Face™, dans un même mouvement généreux. Après tout, puisque Paris est la capitale du monde moderne, la ville lumière éclairant de ses mille feux la direction à prendre pour découvrir un futur toujours plus rigolo, autant la doter d’une régie de transports publics digne de son éclat radieux !

    Pour la partie Foire, c’est du très grand classique en France. On est ici sur du cousu main, de la haute-couture syndicale, puisque, ne l’oublions pas, la RATP est la référence mondiale en matière de débrayage d’une certaine catégorie d’agents.

    Oui, c’est bien d’une nouvelle grève dans les RER et métros parisiens qu’il s’agit ici : ce mardi (hier donc) fut encore une journée de pénibleries, de vexations et d’emmerdements divers pour les Franciliens qui transitaient et que les abrutissants communicants de la société publique continuent obstinément à appeler usagers en lieu et place de clients.

    Cette nouvelle épidémie de barbecues merguez/frites fait suite à une précédente attaque de sommeil qui était survenue le 13 mai dernier (un mois avant, donc). La fréquence des défections soudaines d’agents, pour des journées entières, pouf, comme ça, devrait largement inquiéter les services médico-sociaux : tout ce stress et ce malaise qu’expriment les personnels de cette valeureuse entreprise montrent bien que le service public, avec ses méthodes de management douteuses et ses cadences infernales, brisent les êtres les plus solides.

    D’ailleurs, les suicides réguliers dans l’Education Nationale, dans les ministères (écologie, travail, etc…) et dans les entreprises publiques (même vaguement privatisées) montrent un vrai problème de fond dans les entreprises placées dans le giron de l’état (ou qui en sont péniblement sorties). On s’étonne au passage de ne pas trouver de chiffres aussi catastrophiques dans entreprises comme Microsoft, Google ou Coca-Cola, pourtant réputées absolument capitalistes, renards libres dans le poulailler libre, loup pour l’homme, etc…

    Une longue tradition de grève dans les transports parisiens : en 1891, déjà …

    Mais baste, glissons et retenons essentiellement que ce mardi aura été un nouveau jour de grève pour les vaillants forçats du rail. La journée avait pourtant été placée sous les auspices d’une fête de la musique frétillante où des pièces de 2 Euros avaient été sorties spécialement pour l’occasion, pour fêter le 30ème anniversaire d’une réjouissance citoyenne et rigolote et, sans doute, célébrer la solidité du pacte européen, de sa monnaie unique et … ahem bon bref.

    Si la RATP s’arrêtait ici, elle n’aurait été que jusqu’à la moitié de son mandat: la Foire. C’eut été un peu court, et elle peut mieux faire. Elle a donc lancé, aujourd’hui, son label Daube-Ta-Face™.

    Vous pouvez rire, il y a bien des institutions républicaines qui ont des labels PUR, hein.

    Ce nouveau label permet aux responsables de la société publique de se moquer ouvertement des contribuables et des usagers (rappelons que les clients, ça n’existe pas chez eux) en leur proposant, en toute décontraction, de payer pour des choses qu’ils ont déjà dû acquitter, le flingue sur la tempe (ou la menace d’icelui).

    Je m’explique.

    Comme vous ne le savez sans doute pas (l’information est soigneusement cachée, bien que logique), la RATP fait des pertes abyssales et régulières. À ce titre, le prix des billets payés par les usagers ne couvre en réalité qu’un petit 50% du coût réel du transport effectué.

    Et notez que même à ce prix là, on doit lutter pour trouver des trains à l’heure, pour être trimbalé comme des bestiaux dans leurs wagons qui puent, pour arriver en retard et se faire dépouiller dans des gares glauques et mal sécurisées, si, avec un peu de chance, on ne s’est pas fait copieusement engueuler par un contrôleur en mal d’affection ce jour là.

    Ce qui veut donc dire que le reste (la dette de l’entreprise et ses déficits récurrents) est payé … par les contribuables, trop heureux de « contribuer » obligatoirement à la bonne marche d’un moyen de transports qu’une bonne partie évite pour des raisons de santé (physique ou mentale).

    Eh bien on apprend, par le truchement d’une affaire qui se dirige vers un règlement en justice, que malgré les largesses (financières et de patience) des usagers et des contribuables, l’entreprise entend bel et bien faire payer ce qui est normalement devenu « gratuit » (i.e. payé par tous) : la RATP a demandé à Apple de supprimer de l’App Store l’application CheckMyMetro, qui fait concurrence à sa propre application … payante.

    CheckMyMetro est une application permettant essentiellement de disposer d’un plan du métro parisien, de divulguer — en bonne application sociale — des informations pertinentes sur les stations qu’on traverse comme la présence de musiciens, de points d’intérêts, de contrôleurs, ou de blocages divers (allant sans doute de l’accident de barbecue au déraillement de merguez ou que sais-je encore). L’application permet en outre de consulter les horaires — indicatifs, les horaires, hein — des métros et RER de la région parisienne.

    La RATP n’est pas contente : ces données sont les siennes, après tout, quoi, merde.

    Il y a deux raisons de tiquer, ici.

    D’une part, on peut se demander qui, de nos jours, croit encore aux horaires affichés pour les trains, les métros, les bus : cela fait longtemps que les usagers savent que ce sont des petits chiffres assemblés plus par magie et incantations vaudou que par réelle observation du trafic. Soyons sérieux deux minutes.

    D’autre part, si ces données appartiennent à la RATP, comme la RATP appartient à l’état, les données appartiennent à l’état, et donc, pour faire court, … aux contribuables, ensemble plus vaste encore que celui des usagers.

    On comprend dès lors l’étonnement (pour ne pas dire l’agacement) du fondateur de CheckMyMetro dans son billet à ce sujet. D’autant que la directive européenne Open Data pousserait plutôt à la transparence des services publics pour ces données…

    Mais voilà : le brave homme ne sait pas qu’il est ici confronté au label Daube-Ta-Face™ de la RATP : de même que le contribuable n’existe plus pour n’être qu’un moutontribuable bêlant et transi de froid, le client n’est plus qu’un usagé qu’on pourra faire raquer de tous les côtés.

  10. La RATP prend ses responsabilités. Elles devra les assumer en temps et en heures.
    L’erreur est grossière et serait peut être excusable si la RATP proposait des services véritablement innovant en terme d’information en mobilité. Ce n’est pas le cas.
    Avec l’Opendata, une ville comme Rennes dispose aujourd’hui de nombreuses applications qui répondent à différents besoins ou usages. Une ou deux applications, pensées entre 4 murs n’y répondront jamais et au final, le service (public) attendu ne le sera pas.
    Quand à attaquer de front les développeurs qui oeuvre gratuitement pour combler les lacunes de la régie…c’est un comble !
    Bref, la RATP n’a pas les moyens d’appréhender les grands mouvements innovants d’aujourd’hui et probablement de demain, elle choisi donc le replis et qui n’avance pas…

  11. Quelque part, c’est un combat important : c’est celui du droit d’auteur… que de nombreuses personnes et sociétés ont des difficultés à défendre sur le net

  12. La RATP est un “Établissement public à caractère industriel et commercial”. Ces données sont les leurs et ils en font ce qu’ils veulent.
    On pourras débattre pour savoir si oui ou non ils doivent les partager dans l’interêt du citoyen, mais en attendant, ils en sont propriétaire et peuvent donc en interdire comme bon leur semble.

  13. On peut taper autant qu’on veut sur la RATP pour beaucoup de raisons, mais là je rejoins l’avis de Romain ci-dessus…

    Pour étayer également ta note :
    “Si je ne dis pas de bêtises, tous les services et applications cités plus haut étaient à but non-lucratif et ne faisaient par conséquent pas d’ombre à l’application officielle.”

    > J’ai testé le service MesnGo qui permet de recevoir ses horaires par SMS, et il inclut de la publicité.

    > Idem pour checkmymetro qui inclut des bandeaux pub…

    Normal que la RATP refuse qu’on se fasse de l’argent sur les données qu’elle produit… ou veuille sa part du gâteau!

  14. Au lieu de s’occuper de ça, il ferait mieux de s’occuper de leurs passagers quotidiens qui se font chier chaque jour à utiliser un service pourri !

  15. Pour répondre à Pascal L., vous évoquez un problème assez Français et on sait que la France adore ces petits problèmes qui lui permette d’occulter les évidences
    .
    Aux états unis, il existe une notion très intéressante et dans le droit fil de l’Opendata qui s’appelle le “Fair Use”

    Wikipédia dit ceci : Aux États-Unis, le fair use (que l’on peut traduire par « usage loyal[1] », « usage raisonnable » ou « usage acceptable ») est un ensemble de règles de droit, d’origine législative et jurisprudentielle, qui apportent des limitations et des exceptions aux droits exclusifs de l’auteur sur son œuvre (droit d’auteur). Il essaie de prendre en compte à la fois les intérêts des bénéficiaires des droits d’auteur et l’intérêt public, pour la distribution de travaux créatifs, en autorisant certains usages qui seraient, autrement, considérés comme illégaux.

    Nous pouvons tout aussi bien continuer de penser que nous sommes des exceptions, mais à l’évidence, dans ce domaine d’innovations citoyennes, les entreprises, quelles soient privées ou publiques, ont quelques leçons à tirer.

  16. Oui en effet, la RATP garde jalousement ses données.

    De fait, plusieurs éditeurs commencent a créer leurs propres données.

    C’est le cas de l’application Paris ci la Sortie
    http://www.paris-cilasortiedumetro.fr/

    qui apporte en terme de données, des données que la RATP ne diffuse pas, mais est ce qu’elle les a seulement ?

    Contrairement à d autres villes comme Rennes notamment qui ont déjà depuis un certain temps ouvert leurs données aux developpeurs.

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