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[rédacteur invité] Flattr : le paiement micro-social voit le jour + 50 invitations

(article proposé et rédigé par Paul Da Silva, ingénieur Développement[1]) Si je vous dis “The pirate bay” vous pensez forcément téléchargement (potentiellement) illégal, combat avec les…

(article proposé et rédigé par Paul Da Silva, ingénieur Développement[1])

Si je vous dis “The pirate bay” vous pensez forcément téléchargement (potentiellement) illégal, combat avec les majors ou même Hadopi…

L’origine du projet est en fait tout autre : il s’agit de partage et d’accès à la culture. Là où Internet fait naturellement office de passerelle vers l’accès à l’information, le téléchargement (potentiellement) illégal est un accès à la culture pour certains qui n’y auraient pas, sinon, tout simplement pas accès. Loin de légitimer les actes de TPB, ce petit point sur la philosophie ayant amené à sa création va nous aider à mieux comprendre le dernier projet de deux des créateurs (Peter Sunde et Linus Olsson) de ce qui fut pendant des années le plus gros tracker BitTorrent au monde : Flattr.

Flattr est un jeu de mot entre deux mots anglais : “flat rate” et “flatter” littéralement “forfait” et “flatter” (oui le deuxième est assez international). A lui seul le nom résume la philosophie du projet…

Le fonctionnement

La plateforme nécessite de s’enregistrer (pour le moment en beta-privée, vous trouverez des invitations à la fin de l’article) pour avoir accès aux fonctionnalités. Un simple formulaire (seule une adresse email, un pseudo et un mot de passe sont obligatoires) et une validation de mail plus tard vous pouvez commencer à utiliser Flattr. Pour ce faire, il va falloir déposer de l’argent sur le système via Paypal ou Moneybookers avec un minimum de 8€. Sur ce dépôt Flattr va ponctionner 10% pour ses frais de fonctionnement et pour payer la commission prise par Paypal ou MoneyBookers. Cette part est amenée à réduire avec le succès du service et sert uniquement à payer les pizzas des développeurs suédois !

Une fois votre compte crédité vous réglez la somme à dépenser chaque mois (de 2 à 100€ par mois) et vous pouvez fermer l’onglet Flattr. Le reste se passe sur le net, lors de votre navigation habituelle.

Chaque fois que vous rencontrez un bouton Flattr associé à un contenu qui vous plaît (que ce soit une photo, une vidéo, un texte, un logiciel, …) vous avez la possibilité de cliquer sur le bouton pour signifier, à la manière d’un bouton Digg ou Facebook, que vous aimez. Ce clic ne vous coûte, en lui même pas un centime.

A la fin du mois, la plateforme va faire le décompte de vos clics et diviser la somme que vous aviez prévu de dépenser pour le mois par ce nombre de clics total. Chaque créateur dont vous aurez Flattré le contenu recevra le résultat de cette division (si vous aviez choisi de dépenser 5€ pour le mois et que vous avez aimé 10 créations, chaque créateur recevra 0.50€). Si vous n’avez cliqué sur aucun bouton, la somme mise en jeu est reversée à une oeuvre caritative.

Chaque mois, les éditeurs de contenus, qui sont aussi des utilisateurs du service dans la mesure où il n’y a qu’un seul type de compte sur Flattr, vont recevoir la somme correspondant à cette division effectuée sur tous les membres du service.

En tant qu’utilisateur vous avez donc un moyen de signifier que vous aimez un contenu et d’en remercier le créateur. En tant que créateur vous vous rapprochez de votre public et pouvez tirer un revenu supplémentaire de vos créations. En un mot on élimine tous les intermédiaires actuels pour les remplacer par un seul et unique : Flattr (qui au passage, par rapport aux majors de l’industrie musicale par exemple, ne va pas ponctionner 80% des recettes).

Le futur de Flattr

Il est permis de faire un certain nombre de plans sur la comète par rapport à ce projet tant ses applications potentielles sont multiples. La seule chose sur laquelle on commence à avoir un peu de visibilité c’est de savoir si le projet va accrocher ou pas. Et en quelques mois les chiffres sont plutôt encourageant puisque le service compte plus de 28.000 comptes (dont certains ne sont certes pas activés), et que certains éditeurs de contenus arrivent à gagner plusieurs centaines d’euros par mois. L’arrivée récente de Wikileaks sur la plateforme et surtout la quantité de clics accumulés en quelques heures (plus de 800 en 48 heures) rassure aussi certains sceptiques qui doutaient de l’intérêt de Flattr sur de gros sites.

La communauté francophone commence elle aussi à se développer et un certain nombre de blogs, de webcomics (la bande pas dessinée pour ne pas la citer), de groupes de musique, … intègrent déjà le système. Certains gros sites d’actualité réfléchissent aussi à l’intégrer (non vous n’aurez pas de noms !) et d’ici quelques mois, lorsque Flattr sera en beta publique, on verra fleurir les boutons Flattr un peu partout sur le web.

Mais il est aussi permis de rêver et personnellement il m’arrive de me réveiller après avoir rêvé Flattrer un tableau dans un musée via une application dédiée sur mon smartphone qui scannerai un QRCode rattaché à un compte Flattr, ou cliquer sur une icône dans mon lecteur audio et savoir que j’ai reversé quelques centimes à l’artiste dont j’aime vraiment le CD que je n’ai pas acheté (la musique que j’écoute ne se vend pas vraiment à la FNAC), … Les possibilités sont infinies grâce à l’API sur laquelle j’ai pu jeter un oeil et qui est sommes toutes plutôt complète.

Il y a aussi la possibilité que des personnes mal-intentionnées essayent de détourner le système pour gagner de l’argent avec le travail des autres, mais l’équipe semble assez vigilante et réactive aux problèmes de sécurité et qui de mieux que des pirates pour lutter contre le piratage (aussi bien hacking que téléchargement d’ailleurs) ?

Et si on veut essayer ?

Le service est actuellement en beta privée, ce qui veut dire qu’il faut une invitation pour s’y inscrire. Ne partez pas tout de suite : j’ai réussi, après avoir pris un nombre de risques pas possible, à infiltrer les locaux en Suède et à vous dégoter 50 invitations ! Le principe est simple : first come, first served ! Alors soyez rapide et profitez bien du service !

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[1] Paul Da Silva est un ancien journaliste de la presse IT reconverti en ingénieur Développement. Il tient un blog (http://paulds.fr) traitant de l’actualité de l’Internet et plus particulièrement de téléchargement illégal, des lois qui tentent de s’y opposer et des solutions alternatives au modèle en place.

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Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
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Par : Opera
20 commentaires
20 commentaires
  1. Concept vraiment très intéressant. En espérant que cela marche car beaucoup d’internautes ne sont toujours pas prêts de payer pour internet (souvent internet = gratuit)

  2. Flattr est un très intéressant projet. Si Myspace avait fait évoluer son offre il aurait pu redéfinir la rémunération des artistes via ce système..
    Flattr peut aussi aider plein de projet émergeant participatif ; comme”City ID” par exemple http://bit.ly/bOWKfa et bien d’autres…

  3. Sauf que vous vous emballez sans voir l’ignominie toujours présente ! Flattr non seulement ne résoud pas le problème de la monnaie (d’où vient la monnaie si tout un chacun utiliser Flattr ?) mais en sus prend 10% de la totalité de la croissance de l’économie qui lui est assujétie !

    C’est une Banque spoliatrice de même nature que le système économique en faillite.

    Sans comprendre les mécanismes de la monnaie, vous ne faites que passer d’une queue de Mickey à une autre, sans comprendre qui tient le manège !

    http://www.creationmonetaire.info/2010/05/flattr-le-modele-senlise.html

  4. J’avais déjà entendu parler de Flattr et je trouve l’idée très bonne dans le sens où les gens rémunèrent les gens qu’ils estiment méritant ça peut permettre ainsi aux petits de s’en sortir sans surchargé de pub etc…
    Merci pour ces invits, je vais pouvoir utiliser flattr pour essayer de rémunérer mon blog histoire de payer un serveur.

    Par contre la somme que l’on crédite ça se fait manuellement ou s’est automatique tout les mois par rapport au mois précédant?

  5. @Galuel : Tu te trompes dans ton article, le principe n’est pas que tout l’argent finisse dans les poches de flattr car les 10% de frais ne sont pas prélevés à chaque transaction comme tu le dis mais uniquement lors des “rechargement” du compte (car frais paypal pour le moment).

    Le système n’est pas fait pour que tout le monde donne à tout le monde, il y aura (si ça marche) une communauté de gens qui ne crée pas mais qui contribuent pour remercier les “artistes” de leur travail.

    J’ai moi même intégré ce système sur mon blog, je suis en train de rédiger un article sur le sujet.

  6. @CravingStef

    Ce serait déjà un plus. Est-ce que la monnaie pourra alors circuler libre de prélèvements ?

    Mais dans ce cas tout de même l’article pointe du doigt l’autre soucis : d’où vient l’argent si ce n’est pas une monnaie créée dans le système ? Ca ne permettra jamais une autonomie, puisque la monnaie sera créée à l’extérieur, dévaluant donc celle qui sera utilisée ici.

    Le problème de l’économie c’est celui de la monnaie. Si l’économie de l’échange numérique ne fonctionne pas, c’est parce que la monnaie utilisée reste une monnaie privative à création centralisée (et ici externe au système d’échange visé Flattr).

  7. C’est vraiment n’importe quoi de prélever 10% pour “frais de fonctionnement”. Cela prouve que le but du concepteur est de faire de l’argent et non d’oeuvrer pour la communauté.

    Une démarche cohérente aurait été de dire :
    Ok, pour le lancement on prélève rien et on check ce que ça va donner, si le service marche et prend de l’ampleur on prlevera un % pour payer les serveurs, les admins & co.

  8. @Julien

    “C’est vraiment n’importe quoi de prélever 10% pour « frais de fonctionnement ».”

    Tout à fait.

    “si le service marche et prend de l’ampleur on prlevera un % pour payer les serveurs, les admins & co.”

    MAIS DEPUIS QUAND ON SE PAYE PAR PRELEVEMENT ????

    La prochaine fois que je vendrai du pain, une formation, une BD, je procèderai par prélèvement de 0,01% sur la totalité des échanges qui se font sur le sujet ?

    Dans mon prochain contrat avec un client je mettrai une clause comme quoi je facturerai sur 10% de son chiffre d’affaire lié au sujet traité ?

    C’est incroyable que vous soyiez tous insconscients du conditionnement incroyable qu’a programmé le système monétaire privé dans le fonctionnement ANORMAL des échanges économiques taxés à la base !

    Depuis quand “on se paye pour financer” ?

    C’est quoi propduire, créer, vendre au prix du marché dans ce cas ? Créer un bien ou un service qu’on vend à autrui sur un prix déterminé et évolutif en fonction du marché ?

    Curieux que d’un côté on dénonce la soit-disant “faute du marché” quand de l’autre côté on admet que le “marché” est en fait une gigantesque machine à taxer, et pas du tout un système de LIBRE échange.

  9. Alors sous prétexte que gérer les comptes monétaires implique qu’il y a de la monnaie présente, on se paye directement par prélèvement sans passer par la case estimation du prix, facturation, évolution du prix en fonction de l’offre et de la demande.

    Ce monde est totalement à la masse je vous dis.

  10. Je suis plutôt contre ce principe de rémunérer quelqu’un qui va poster des billets sur son blog ou des vidéos sur youtube par exemple. La notion de partage, de communication sur internet est la plus importante selon moi. Si on ouvre la porte à la rémunération on risque de finir avec des tonnes de contenus uniquement créés pour l’argent. J’aurais donc plutôt tendance à espérer que ce concept ne fonctionne pas. L’argent pourrait finir par pourrir l’internet à mon avis.

  11. Par rapport à la remarque sur les QRCode : ça arrive ! En attendant que cette fonctionnalité soit intégrée pour de bon à Flattr, ça se passe sur Flattirl.com.

    Il suffit d’entrer l’adresse d’un “truc” enregistré sur Flattr pour obtenir le bouton “IRL” correspondant. Ensuite, le créateur affiche son bouton (à côté de son tableau c’est bien ça ? 🙂 ) et ses fans peuvent le flattrer via leur smartphone.

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