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[rédacteur invité] Les marques et la révolution mobile

Cet article est écrit par Paul-Louis Belletante, du blog Bemobee [1] Certes, après un titre comme celui-ci, il va falloir assurer. Et bien soit ! Je…

Cet article est écrit par Paul-Louis Belletante, du blog Bemobee [1]

Certes, après un titre comme celui-ci, il va falloir assurer. Et bien soit !
Je vous propose une petite mise en situation.

Ne vous méprenez pas (on ne sait jamais) mais considérons pendant les prochaines minutes que vous êtes PDG d’une grande marque. Vous concevez bien qu’Internet, le Web dit “2.0”, les réseaux sociaux, le web temps réel etc peuvent avoir aujourd’hui un impact incroyable sur la perception qu’ont vos clients de votre marque.

Las ! Depuis quelques mois, les choses se compliquent : à peine le web “correctement” traité chez vous, voici qu’un petit nouveau vient dynamiter votre bel ensemble : le mobile.
Je vous le confirme. Je me lève même (faudra me croire sur parole) et le proclame haut et fort : le mobile va être à l’origine d’une révolution des usages sans précédent.

Cette révolution a déjà été entamée par le web, et les différents réseaux sociaux : bienvenue dans l’ère de la vie à la carte, de l’indépendance numérique suprême où vos clients ont le choix. Choix de leurs amis, choix de qui les suit sur Twitter, choix de ce que les autres doivent savoir d’eux, mais également choix de leur sources d’information: l’info est partout, et paradoxe ultime, nous ne l’avons jamais autant filtrée pour n’en garder que ce qui nous intéresse. Vous pouvez être en temps réel en Iran ou en Haiti, mais vous préférez souvent savoir que quelqu’un que vous avez croisé une fois est en train de manger des sushis à San Francisco.

Ironique ? Non, Logique, et le problème est bien là. (enfin pour votre marque)

Maintenant vos client savent, et décident eux-même. Ils décident qui, quoi, peut rentrer dans leur nouvelle vie, leur environnement 2.0, ce lieu où ils peuvent potentiellement être partout, tout le temps.
Ils construisent, et gèrent, jour après jour, leur “univers social”. Et y acceptent les gens qu’ils désirent, les infos/points de vue qui les intéressent. Mais également les marques.

Nous passons de l’ère du subi à l’ère du choisi.

Bien, me direz vous, très bien, rien de bien neuf sous le soleil : ce que je vous ai présenté ressemble furieusement au web d’aujourd’hui. Et vous (votre marque) est parée à ce changement de mentalité : pour permettre à vos clients de vous intégrer dans leurs nouveaux univers, vous avez une belle page Facebook, peut-être même un compte Twitter et vous commencez à réfléchir à contrôler l’enregistrement de vos points de vente sur FourSquare.

Oui, mais voilà. Le futur du web sera mobile. L’avez vous anticipé ?

Et ne croyez pas que ce “futur” est loin de nous : d’après les analystes de Morgan Stanley, il y aura d’ici 2015 plus de connexions au Web via les mobiles que via les ordinateurs.
Mais regardons même plus proche de nous : 30 % des connexions à Facebook se font d’ores et déjà via le mobile.

Quel impact pour vous ?

Reprenons l’exemple de votre toute nouvelle page Facebook : vos publications sont régulières, et votre nombre de fans augmente ? Bravo ! Mais voilà le hic : dès lors que vous allez renvoyer vos fans sur votre site, plus de 30 % d’entre eux vont être déçus. Car ils ne pourront pas regarder votre site sur leur bel iPhone/ Blackberry.

Je vous entend penser : mais si, mon site est lisible sur un iPhone ! Lisible, certes, peut être, avec (beaucoup) de volonté. Lu, non. Car vos clients ont maintenant, grâce aux applications, l’habitude d’un contenu adapté à une lecture en mobilité.
Et ils ne vous pardonneront pas l’arrivée sur une page trop grande, trop complexe, non adaptée à leur situation.

Une marque qui ne sera pas mobile se coupera ainsi, automatiquement, d’une partie de plus en plus importante de ses clients. Car le mobile sera LA télécommande que vos clients utiliseront demain pour interagir avec les différentes composantes de leur univers social.

Ne vous y trompez pas : vos clients sont déjà plus “mobile ready” que vous. Et vous risquez de les perdre si vous ne devenez pas, vous aussi, pleinement mobile. Par quel moyen ?

Par une application, ou un site mobile enrichi, et dédié aux smartphones (une “web application”) ? Les deux, mon capitaine ! Créez une Application iPhone pour faire le buzz, et communiquez dessus de manière intelligente, afin que ce buzz prenne et que votre marque bénéficie de cette image cool et innovante véhiculée par le terminal d’Apple. Puis mettez en place une Web Application, pour faire le Biz – et préparer l’avenir. Où… laissez passer le train. Vous aussi vous avez le choix, finalement !

Comme vous aviez le choix, il y a 10 ans, de ne pas faire de site Internet, et de garder votre service Minitel qui fonctionnait très bien. A ceci près que le Mobile est déjà libéré des contraintes qu’avait le Web à ses débuts.

Nous allons assister durant les prochaines années à une révolution sans précédent, qui va autant révolutionner notre rapport aux marques et à l’information que le web l’a fait durant ces 10 dernières années. A ceci prêt que cette révolution mobile devrait se dérouler dans un temps deux, voire trois fois plus rapide. Puisque les technos, les tarifs et – le plus important – les usages sont là.

Vos clients sont prêts à surfer sur l’internet mobile. Mais (quasiment) aucune marque ne leur propose un vrai site mobile. L’internet Mobile est aujourd’hui un vaste espace vierge où toutes les places restent à prendre.

La mise en situation est terminée. Bienvenue dans le monde réel … à vous de jouer.

Note d’Eric : un article intéressant qui aurait peut-être gagné à être étayé ou contrebalancé par des exemples concrets de marques ayant réussi leur site mobile (car il y en a quand même quelques-unes), et une mise en perspective site mobile vs. application.


[1] Bemobee est une agence spécialisée dans le marketing mobile, qui édite un blog d’analyses sur le monde mobile.

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14 commentaires
14 commentaires
  1. J’espère que le web mobile ne sera pas le seul web mais que les deux cohabiteront. Autant pour facebook, twitter ou les news je ne me sers quasiment plus que des versions mobiles autant pour lire par exemple presse-citron et tout le reste je ne peux pas me passer du confort d’écran d’un ordinateur (portable ou desktop).

  2. Enfin un vrai discourt qui réveillera, je l’espère, l’intérêt de certaine marque pour le mobile! Bravo Bemobee et bravo M.Dupin!

  3. Très bon article!

    Juste une remarque sur ce qui me gène particulièrement concernant l’adaptation des sites à la mobilité. J’ai constaté trois comportements distincts : le site est adapté aux téléphones mobiles, et l’accès est transparent tout est fluide. C’est évidemment ce que je préfère. L’exact opposé, c’est à dire aucune adaptation pour le mobile, ne me dérange pas trop non plus (je suis sur iPhone, c’est peut-être plus gênant avec un autre navigateur mobile, je ne sais pas).

    En revanche ce qui m’agace plus que tout ce sont les sites qui se veulent adaptés mais qui ne font l’effort qu’à moitié : que ce soit par l’affichage d’un grand bandeau enjoué “Visitez notre site mobile !” (est-il si mauvais que la redirection n’est pas faite par défaut ?), ou une version mobile forcée mais où il manque les trois quart des informations du site complet, ou encore – plus subtil – la méconnaissance de l’existence même d’une version mobile, à cause d’adresses différentes (et tester tous les i.machin.com, m.machin.com, wap.machin.com… n’est pas très engageant).

    Je serai donc tenté de dire, oui soyez compatible mobiles, mais si vous ne voulez/pouvez pas le faire complètement, abstenez vous !

    Je serai d’ailleurs tenté de dire la même chose d’un application mobile. Je ne vois pas l’intérêt de passer par une app pour afficher exactement la même chose que le site internet. Si l’app n’apporte pas de réelle valeur ajoutée par rapport au site mobile, elle sera désinstallée en deux temps trois mouvements.

    Mes €0.02.

  4. Eh oui les marques vont devoir s’y mettre ! Il n’ya qu’à voir la croissance du nombre d’utilisatuers Iphone ou blackberry! Ce dont l’article ne parle pas , ce sont les technologies qui combinnent le web et le mobile.
    Par exemple le web call back est une innovation qui permet à l’internaute, et maintenant au mobinaute, d’etre rappelé instantanément par l’entreprise en visitant son site. Il lui suffit d’entrer son numero de tel dans une case.
    D’une part cela facilite grandement le contact avec la clientèle et surtout cela augmente les chances d’acquisition client. Voici une video qui presente ce service
    http://www.client.linkeo.com/_VIDEO-WCB/index.php

  5. Ne faire une application que pour l’iPhone ne me donne pas vraiment une bonne image d’une marque. Juste qu’elle surfe sur une mode aveuglément. Evidemment, elle gagnera surement plus de personnes sur l’iPhone que ce qu’elle perdra en ne faisant rien pour les autres, mais ce ne sera pas forcément toujours le cas, et surtout le gain reste très volatile, alors que la perte est plus pérenne.

    PS : je n’ai pas une dent contre l’iPhone en général, je précise.

  6. Très bon article! Mais je rejoins Eric dans sa note, ça aurait été intéressant d’avoir un vrai débat site mobile vs. web app vs. application.

    Et il y a pléthore de sites mobiles de marques réussis 🙂

  7. Je comprend que monsieur Belletante prêche pour sa paroisse, hélas l’argumentation est bien faible pour convaincre.

    Les (rares) chiffres sortent du chapeau magique.(guère étonnant pour qqun qui annonce sur son site qu’un usager Facebook passe en moyenne 55 minutes par jour, à titre de comparaison voilà ce que dit Nielsen sur les usagers UK http://blog.nielsen.com/nielsenwire/wp-content/uploads/2010/02/facebook-users-uk.png)

    Il est facile d’oublier que les iPhone représente 5% des mobiles en circulation en France (60 millions de cartes Sim en France en Q3 2009 Arcep / 3 millions d’iPhone vendus en France à la date de Noel -> voir communiqués de presse opérateurs français), et que la population n’est pas forcément la cible de son produit/de sa marque.

    On parle ici de moyen (application / site optimisé) et pas de stratégie mobile.

    En ce moment avec le mobile, j’ai l’impression de revivre la période réseaux sociaux où “tout le monde” voulait lancer son réseau social.
    Et là, aussi, tout le monde veut lancer son application mobile ou un site mobile sans réfléchir au pourquoi ni au comment

    Dommage d’avoir l’impression de lire un appel “au feu” plutôt qu’une prise de position réfléchie pour quelqu’un qui “crée et organise une stratégie mobile.

    Rien de personnel, juste déçu de ce niveau d’argumentation sur cette tribune.

    Olivier

  8. Excellent article, un premier pas certes,

    mais dans la bonne direction;

    certains demandent des exemples,

    en voici un:

    titres courts, concis, aérés pour lecture rapide

    et touche facile sur smartphone en marchant:

    http://olaricss.webs.com/insiderspredators.htm

    qui contient renvois a pages longues

    et approfondies si les sujets (ou les produits

    et services de marques) interessent.

    Pas suivant, non plus toucher le smartphone,

    mais seulement dire brievement ses choix,

    decisions, commandes, commandements…

    Et dans pas longtemps, ne meme pas parler

    avec un smartphone, seulement penser les

    memes choses, et un chip cerebral ou 2 ou 3,

    transmettent au smartphone dans la poche,

    le sac a main, la boite a gants, le tiroir… Voir:

    http://www.angelfire.com/film/118/EXIO.html

    Bravo Dupin, dans le mille…

  9. “The m is the new e !” clamait déjà, il y a un an, Accenture dans son étude “Strategies for achieving high performance in a multi-polar world”. Voilà qui est plus que jamais d’actualité !

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