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[rédacteur invité] Traduction de site web : Pensez local… Agissez local !

Article proposé par Christian Arno de Lingo24 [1] Avec l’avènement de l’ère Internet, la plus petite des entreprises individuelles peut efficacement « s’internationaliser ». Cependant, il…

Article proposé par Christian Arno de Lingo24 [1]

Avec l’avènement de l’ère Internet, la plus petite des entreprises individuelles peut efficacement « s’internationaliser ». Cependant, il existe beaucoup de pays dans le monde, et savoir quelle région géographique cibler nécessite un peu de recherche pour commencer.

Vous avez probablement entendu parler des pays BRIC, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, référencés comme les meilleurs pays sur lesquels investir commercialement, dans la mesure où il s’agit d’économies en développement et en croissance rapide : en d’autres termes, de marchés émergents.
Mais en réalité TOUT secteur encore inexploité est potentiellement un marché émergent. Il peut s’agir d’une zone particulière au sein de votre marché intérieur tout comme de l’un des nombreux pays d’Europe de l’Est, les États-Unis, la Scandinavie… En fait, partout où l’on observe une demande croissante pour un produit ou un service particulier.

Vos nouveaux marchés cibles dépendent donc principalement de votre offre de service : il ne sert à rien de dépenser beaucoup d’argent sur les pays BRIC pour découvrir ensuite qu’il n’y avait pas de demande et que par conséquent votre approche vers ces pays n’était pas pertinente dès le départ.

Apple et la Chine : un petit souci d’adaptation

Prenez Apple par exemple. L’une des marques commerciales les plus connues au monde, avec les omniprésents iPods, iMacs et peut-être le père de tous les gadgets, l’iPhone. Applaudi universellement sur tous les marchés où il a été lancé, l’iPhone a été dévoilé à la Chine en novembre 2009, mais sa réception a été plutôt inaudible jusqu’à présent.
Au contraire, Apple a été largement critiqué pour n’avoir pas localisé ses dispositifs de chants et de danses pour les consommateurs chinois : ils n’ont tout simplement pas pris en compte la demande spécifique de la Chine.
Ainsi, les Chinois n’aiment pas vraiment signer des contrats longue durée : ils préfèrent les cartes rechargeables parce que c’est plus simple et qu’il leur est plus facile de suivre leurs dépenses. De même, les consommateurs chinois aiment les dernières technologies, mais Apple a mis trop longtemps à sortir l’iPhone en Chine, et beaucoup de consommateurs locaux s’étaient déjà procurés des versions « piratées » du téléphone : concrètement, la plupart des gens qui voulaient absolument un iPhone l’avait déjà.
Rajoutons à ceci un marketing médiocre : la plupart des affiches ne mentionnaient même pas le nom « iPhone », et on comprend aisément pourquoi ils ont livré à peine plus de 5000 combinés à ce jour.
Bien entendu, votre petite ou moyenne entreprise n’ambitionne probablement pas de vendre à un niveau proche d’Apple. Mais ceci démontre l’importance d’étudier vos marchés internationaux, de la même façon que vous le faites déjà avec votre marché intérieur.

Pour identifier vos marché, observez la concurrence

Alors comment identifier les marchés que vous allez cibler ? Tout d’abord, vous devez vous assurer qu’il existe une demande pour vos articles dans un pays spécifique. Inutile de vous compliquer la tâche, recherchez simplement les autres sociétés opérant dans votre industrie dans chaque pays : vérifiez depuis combien de temps elles sont installées, essayez de trouver le plus d’informations possible les concernant. Si leur activité est florissante, il y a de fortes chances que la vôtre le soit aussi. Attention toutefois à veiller à la saturation du marché, trop de concurrence peut s’avérer néfaste.

Maintenant que vous avez identifié les pays que vous souhaitez cibler, vous pouvez vous lancer dans le développement d’une présence en ligne dans ces pays. C’est un travail en deux étapes. Il faut d’abord rédiger un site Internet entièrement localisé dans la langue de votre pays cible, puis il faut l’optimiser de façon qu’il sorte du lot.

La traduction de votre site Internet est un procédé relativement simple. Vous devez vous assurer que la personne traduisant le site est un traducteur professionnel diplômé qui travaille DANS sa langue maternelle. D’ailleurs, toute société de traduction digne de ce nom emploiera uniquement des traducteurs qui traduisent dans leur langue maternelle. Assurez-vous donc que ce soit bien le cas. S’ils traduisent dans une langue qu’ils parlent simplement « couramment », ils feront vraisemblablement quelques erreurs subtiles qui seront décelées par les consommateurs locaux.

De même, si votre service ou votre produit contient une terminologie hautement technique, par exemple si vous êtes une société B2B qui vend des composants électriques, vous devez vous assurer que votre traducteur possède de l’expérience dans votre industrie. Là aussi, les sociétés de traduction se doivent de connaître les zones d’expertise de chacun de leurs traducteurs afin de pouvoir identifier la personne qui correspondra au profil du projet.

De l’importance des nuances dans une même langue…

Vous devez aussi tenir compte du dialecte local du pays que vous ciblez. Il est facile d’englober la France, la Belgique, la Suisse et le Canada francophone dans une catégorie globale « français ». Mais il existe de nombreuses différences dialectiques entre ces marchés. Ainsi au Canada, la tendance est d’utiliser les traductions littérales de mots anglais dans les phrases, comme fin de semaine, tandis qu’en France les mots anglais sont souvent importés directement et on utilisera plutôt « week-end ».

Il existe beaucoup d’exemples similaires entre les dialectes français, allemand et portugais du monde. De même, les différences entre l’anglais des États-Unis et l’anglais du Royaume-Uni sont assez substantielles pour mériter des campagnes marketing distinctes. Toutefois par commodité, il est probablement meilleur de s’en tenir à un site unique en langue anglaise, en s’assurant simplement qu’il n’y apparaît pas d’expressions familières risquant de ne pas être comprises dans tous les pays anglophones du monde.

Dans une perspective d’optimisation, plutôt que de traduire vos mots-clés anglais, vous devrez rechercher les mots-clés pour chaque marché. Une traduction littérale et exacte d’un mot-clé peut ne pas correspondre à ce dont les gens se servent localement pour rechercher un produit/service : ils peuvent utiliser de nombreuses variations de la phrase, incluant des abréviations, des expressions familières ou quelque chose de totalement différent ayant la même signification. Assurez-vous de choisir une société de traduction qui connaît les procédés d’optimisation des moteurs de recherche ou SEO (Search Engine Optimisation), car ils pourront vous aider à identifier les mots-clés et les phrases pour chacun de vos marchés cibles.

Fort de votre site Internet en langue étrangère entièrement optimisé, vous constaterez probablement que vous apparaissez bien davantage en tête des moteurs de recherche comme Google.de, ou Google.fr que vous ne l’étiez sur Google.com ou Google.co.uk, simplement parce que la saturation des termes de recherche est très éloignée de ce que l’on observe sur l’Internet anglophone.

Enfin, ne soyez pas paresseux comme l’a été Apple. Traitez chacun de vos marchés comme une entité distincte et ne partez jamais du principe que ce qui a fonctionné dans un pays fonctionnera automatiquement dans un autre. La localisation est un point crucial, et elle est au cœur du processus d’internationalisation. Ne pensez pas « global »… Pensez « local ».


[1] Christian Arno est fondateur et directeur général de l’entreprise de traduction et de localisation Lingo24, qui compte la traduction plus de trente millions de mots en 2009, avec une spécialisation dans la traduction entre l’anglais et les langues européennes et asiatiques.

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Par : Opera
12 commentaires
12 commentaires
  1. Étrange sujet, à demi publi-post. Je pense aussi que la même chose aurait pu être dit en
    beaucoup moins de mots. Bof.

  2. L’article aurait peut-être en effet gagné à être un peu plus condensé, mais cependant je trouve que le thème sur les différences linguistiques au sein d’une même langue selon les pays méritait justement d’être développé comme cela est fait, ainsi que le passage sur Apple en Chine, très révélateur. N’étant ni hispanophone ni Lusophone par exemple, je me suis toujours demandé si les différences entre l’espagnol d’Espagne et d’Amérique Latine ou entre le portugais du Portugal et du Brésil étaient aussi différents que le français de France par rapport à celui du Canada, de Belgique ou d’autres pays francophones (même si on distingue facilement l’accent chantant brésilien du portugais académique).

  3. Une petite différence linguistique :

    Lors de mon dernier voyage au Québec, dans un Mac Do : “Et vous voulez quoi comme breuvage ?”. J’ai éclaté de rire, plus fort que moi avec l’accent canadien en prime.

  4. Allez un dernier pour la route : à Chicoutimi, Nord du Québec :

    “Tu as bien penser à barrer la chariotte ?” (à fermer la voiture”

  5. Quand je lis le sujet du billet :”Traduction de site web : Pensez local… Agissez local !”

    Mince faut donc que je traduise mes billets en Occitan, enfin vu la moyenne d’âge de ceux qui parlent l’Occitant par ici je vais pas avoir bcps de lecteurs en plus…

  6. très bon article, rien à redire, c’est une situation que je vis tout les jours étant développeur de site web en Asie mais avec une grosse clientèle en France, clientèle qui veut conquérir le marché chinois et souvent il y a un gros travail à faire pour leur expliquer qu’il ne suffit pas d’un site web en chinois pour vendre dans ce pays.
    j’aime bien le passage sur les traducteurs dans leur langue maternelle, il faudrait que je le traduise en anglais et l’envoi à la boite de trad taiwanaise pour laquelle je fais quelques trads en > fr, souvent l’anglais est tellement mauvais que j’ai du mal à comprendre le sens de la phrase, le texte original est en chinois ensuite un taiwanais le traduit en anglais (Google Trad…) puis les traducteurs exotiques (fr, de, es, it, ar…) essayent de faire leur travail. bon j’arrête là… fallait que ça sorte et cet article est un bon prétexte 😉

  7. Si vous voulez faire de la traduction du français vers le portugais (du Brésil), contactez-moi!
    Pour approfondir et comprendre le métier de traduction vous devriez lire le livre de Daniel Gouadec que je vient de terminer, c’est vraiment très instructif http://bit.ly/aUkABn

  8. Ces articles ne servent souvent qu’a faire “mousser” leur auteur pour avoir l’art de parler pour ne rien dire ….de nouveau (l’art de certains journalistes)et d’enfoncer des portes ouvertes. Total on pense apprendre quelque chose de plus et on reste sur sa faim avec une impression d’ennui et de vacuité. De plus ne pas mentionner la deuxième langue parlée dans le monde , l’espagnol et ses variantes est un manque de professionnalisme, même si soi même on ne travaille pas cette langue d’autant plus que c’est un marché intéressant Savez vous que en chine les espagnols on presque la première place en investissements?
    Je suis une abonnée et fervente lectrice de vos billets que je trouve très intéressants et très drôles. Je suis donc très étonnée.

  9. Bonjour,

    Il se trouve que nous traduisons régulièrement des sites internet (de différentes natures, vitrine, marchand, communautaire). Mais nous recevons encore plus régulièrement des demandes de traduction de ces acteurs. Et le coût…(et je rajouterai le manque de préparation ou anticipation du sujet)…freine beaucoup d’initiatives.
    La “longue traine”..a un coût dès lors que la traduction de la description des produits entre en jeu…
    Il existe des astuces ou stratégies pour la traduction/localisation de son site internet. Il faut analyser les différentes options très en amont.

    De plus, différents autres paramètres doivent être pris en considération, avec chacun leurs options de résolution :
    – le référencement en local…donc le choix des mots et terme (metatages, mots clés, annonces Adwords
    – la réponse aux questions des clients dans leur langue…qui maitrise en central l’ensemble des langues…les questions écrites…mais aussi au cas où, les appels téléphoniques.
    – les mises à jour en continu : on peut traduire en une fois l’architecture d’un site. Mais quid de la traduction en X langues des mises à jour ? (évènement, promo, news, etc…)

    D’autres paramètres existent surement mais je retiens ces trois paramètres comme étant les plus importants à traiter.

    Un complément à la remarque de ladeloslibros.
    L’arabe aussi n’est pas cité et possède de nombreuses variantes, l’arabe littéraire n’est pas suffisant par ex. pour s’adresser aux internautes de beaucoup de régions arabophones.
    Le chinois lui aussi est multiple : cantonais, mandarin…mais aussi caractère simplifié et caractère traditionnel…

  10. la chine est impossible a pénétré (d’un point de vue business) sans une longue connaissance de ce pays: ça passe par sa langue, son histoire et ses us et coutumes…

    traduction chinois-français / français-chinois, contactez-moi

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