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Les réseaux sociaux, ça fatigue !

La fatigue des médias sociaux est une évidence pour beaucoup, mais il en va de la participation aux réseaux sociaux comme du travail : même si ça fatigue souvent et qu’on aimerait faire autre chose, c’est pas une raison suffisante pour s’en passer !

Traduction maison du concept de “Social Media Fatigue” décrit par Vanksen en début d’année, que résume fort bien cette citation :

Devant cette explosion de contenus, mais aussi de messages emails, d’invitations aux réseaux sociaux, de SMS, appels téléphoniques,… l’humain lui, ne connait pas la loi de Moore. Son cerveau ne double pas de capacité tous les 18 mois comme les puces informatiques.

Car s’il est vrai que le contenu sur Internet s’accroît de manière exponentielle et que de filtrage en curation, plus personne ne sait très bien ce qui faut filtrer ni curer, sauf en plus à curer le filtré ou à filtrer le curé (respectueusement parlant), la question demeure celle de savoir quels médias sociaux adopter, et pourquoi.

L’idée de ce billet m’est venue en réaction à l’interrogation d’une amie traductrice, me demandant s’il fallait aussi avoir une présence sur Google+, en commentant ainsi :

C’est intéressant, j’ai qq doutes sur le respect réel de la confidentialité mais c’est peut-être parce que je suis méfiante de nature. Ce qui pourrait faire son succès c’est le grand nombre de personnes qui n’ont jamais vraiment fait la distinction jusqu’à présent entre sphère perso et publique et regrettent le grand déballage de leur vie privée. Sur Google+ à première vue, ça semble nettement plus simple à gérer. Une chose est sûre à mon avis il sera vraiment difficile de suivre les 2, FB et G+ !

Je n’aborderai pas dans ce billet les questions “vie privée et connexes” (chose que fait très bien Vanksen), car d’une part je suis convaincu que “l’homme est un animal social“, et de l’autre que le problème n’est plus celui de la perte du contrôle sur sa vie privée, mais celui de la maîtrise du contrôle sur sa vie privée. Une nuance qu’avec son sens aigu de la formule Jeff Jarvis résume ainsi : “Privacy is not the issue. Control is.

En termes simples, ma position sur la privacy est contenue dans ces quelques mots :

…je ne cache pas mon vrai nom sur internet, et j’assume ce que j’y dis (…). Et quand je n’aime pas quelque chose, je ne fais pas de procès: Je montre du doigt, j’explique et je laisse les internautes se faire leur propre jugement.

D’ailleurs ça m’est déjà arrivé dans une précédente affaire, qui a duré un certain temps

Citation à laquelle je pourrais ajouter « j’assume ce que j’y dis … et ce que j’y fais », puisque ce sont également deux choses différentes.

J’ai également traduit la présentation d’un célèbre hacker italien sur la Sécurité des médias sociaux :

Donc l’aspect que je souhaite aborder ici se limite à cette deuxième partie : « Une chose est sûre à mon avis il sera vraiment difficile de suivre les 2, FB et G+ ! », en étendant évidemment le concept à l’ensemble des réseaux sociaux. Raison pour laquelle, en théorie, il ne s’agit plus d’en suivre 2, mais 3, 4, 5 etc. On pourrait étendre la liste à l’infini…

Or la chose étant humainement impossible, nous en revenons à la question à laquelle chacun(e) doit répondre :

– Sur quels réseaux sociaux être, et pourquoi ?

Une question en deux termes – quoi et pourquoi -, où la première distinction à faire revient à se situer entre les deux pôles de tout individu : personnel & professionnel, une dichotomie souvent difficile à gérer : doit-on les séparer, doit-on les mélanger, n’en retenir qu’un, choisir les deux en dissimulant le personnel derrière l’anonymat, etc., les cas de figure sont nombreux. Comme je le propose dans une formation italienne sur marketing & branding dédiée aux traducteurs (et aux agences de traduction), tout dépend en amont de la stratégie de présence qu’on adopte…

Une stratégie qui doit consister à composer le puzzle de sa présence sur le Web, dont les quatre piliers, indissociables, sont :

  1. IDENTITÉ
  2. PRÉSENCE
  3. VISIBILITÉ
  4. RÉPUTATION

Un puzzle qui ne peut être complété que si ces quatre morceaux sont réunis : pas de PRÉSENCE sans une IDENTITÉ en amont, pas de VISIBILITÉ sans PRÉSENCE ni de RÉPUTATION sans VISIBILITÉ… Après quoi la RÉPUTATION renvoie à l’IDENTITÉ et la boucle continue…

Et si dans un passé pas si vieux que cela un seul site Web pouvait suffire à composer le puzzle entier, il n’en est plus de même aujourd’hui. Où les composantes de chacun(e) sont atomisées proportionnellement à notre participation à la conversation générale. Par conséquent le choix que nous faisons des réseaux auxquels participer – ou pas -, a des retombées sur la perception qu’ont les internautes de notre identité numérique.

En règle générale, pour éviter de disperser les forces et de gaspiller son temps et son énergie, la chose la plus évidente est de ne participer qu’aux réseaux ayant un effet de taille suffisant pour avoir un impact significatif sur ce que chacun(e) se propose de faire : apprivoiser les réseaux à ses propres fins.

La part du lion revenant pour l’instant à Facebook (aux dernières nouvelles, 750 millions de membres et 4 milliards d’interactions/jour…), Twitter (qui se souvient encore de ses premiers concurrents ?) et LinkedIn. Avec bien sûr Google+ qui s’invite dans la danse

Qui se rappelle encore de GYM ? Yahoo! n’étant plus de la partie par manque chronique de vision, GYM s’est transformé en GAM, où Apple va bientôt peser plus lourd que Google et Microsoft réunis, si ça continue de ce pas… Mais  si j’exclus Apple, dont j’ai du mal à distinguer les contours d’un réseau social signé Jobs, il nous reste le duopole Google vs. Facebook-Microsoft-Skype, dans une réédition du bloc contre bloc, l’internaute au centre

La bataille des données, nous y revoici.
Pour autant, adhérer à un réseau social signifie-t-il jouer de plein gré à son insu au petit soldat dans la guéguerre des données personnelles, on peut également l’éviter en ne s’inscrivant ni à Google, ni à Facebook, ni à Twitter, ni à LinkedIn, etc., mais entre perdre l’usage de tels services et conserver pour soi ses données personnelles, je me demande juste si le jeu en vaut la chandelle. Personnellement, ma réponse est non, mais j’admets volontiers tous les avis, y compris contraires, car au final ça reste une affaire de choix … personnel. 🙂

En conclusion, il est sûr qu’il est fatiguant de tenir le rythme des évolutions, des changements, des nouveaux services, etc. mais il en va de la participation aux réseaux sociaux comme du travail : même si ça fatigue souvent et qu’on aimerait faire autre chose, c’est pas une raison suffisante pour s’en passer !

Qu’en dites-vous ?

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Par : Opera
11 commentaires
11 commentaires
  1. “… la participation aux réseaux sociaux comme du travail : même si ça fatigue souvent et qu’on aimerait faire autre chose, c’est pas une raison suffisante pour s’en passer !”

    A la différence qu’on est le plus souvent obligé de travailler pour vivre alors que les réseaux sociaux on peut s’en passer sans en subir de grosses conséquences (enfin j’espère que le futur ne me donnera pas tord).

  2. Enzo, c’est vrai, mais pas toujours. Car je pense qu’il sera de plus en plus nécessaire, voire impératif, d’intégrer les réseaux sociaux dans sa stratégie professionnelle, à mois d’avoir un emploi bétonné à vie. Ce qui est de moins en moins fréquent…

  3. cela peu être une sacrée addiction, je suis sur qu’il y a pas mal de personnes qui y passent des heures, même pas pour le plaisir mais par une sorte de besoin inassouvi. par exemple vouloir se montrer, se donner un e-genre, tout un boulot.

  4. Vous avez très bien résumé l’enjeu. J’ajouterais que la plupart des gens n’étant que des spectacteurs, n’ont qu’un seul but, participer au type de spectacle qui les allume le plus. La situation est différente pour celui ou celle qui cherche à se promouvoir sur le Web. FB ressemble donc à un gros terrain de jeu. Flickr en était un autre exemple. Twitter, par contre, tient lieu de défouloir, mais aussi de fil de presse. Google+ tente de marier les deux en créant des cercles tantôt privés, tantôt publics (il serait intéressant de pouvoir créer des cercles dans des cercles). Google attirera donc davantage la technocratie et la communauté “agissante” (jusqu’au jour où ils intégreront les API de jeu!). Enfin, on fait face à des gens qui ont créé des outils participatifs, mais qui, en bout de ligne, ne veulent que notre argent. Tout est affaire de gros sous, on l’oublie très souvent.

  5. Guy,

    J’ai rédigé ce billet avec une idée en tête, à savoir celle de la participation des professionnels – ou pour le moins celle des candidat(e)s potentiel(le)s à une promotion professionnelle – aux réseaux sociaux. Une interrogation qui m’a été suggérée par une traductrice à la suite d’un séminaire sur “marketing & branding” pour les traducteurs. Ma comparaison avec le travail en conclusion n’est d’ailleurs pas fortuite.
    Donc l’idée qu’il y a derrière, c’est justement qu’en dépit de la fatigue du social qui guette plus ou moins tout le monde, l’enjeu est comment apprivoiser ces réseaux à des fins professionnelles. J’ai ouvert il y a peu un compte Twitter pour ne m’y occuper que du binôme traductions-marketing, et je suis frappé de voir le nombre de comptes de traducteurs sur Twitter : j’en suis déjà plus de 900, et je n’arrête pas d’en découvrir tous les jours de nouveaux. Donc à part LinkedIn, qui naît déjà avec une vocation “pro”, la chose qui m’intéresse, c’est de voir comment va se mettre en place la “verticalisation” (au sens professionnel) de ces réseaux, qui sera encore différente des marques et des sociétés, puisque c’est de promotion professionnelle des individus dont il est question.
    Et dans ce cas de figure, la situation décrite dans vos commentaires par “Mineraux” et par vous-même, va devoir être totalement remise à plat si l’on veut exploiter à fond le potentiel – quasiment infini – de ces réseaux.
    Qui me font penser à ce qu’on disait d’Office ou de toutes les suites bureautiques, dont l’utilisateur lambda n’utilise en gros que 10% des potentialités. Idem pour les médias sociaux, donc, et il sera intéressant de voir ce qu’on saura faire des 90% restants…

  6. Je m’interroge, moi aussi, sur cet aspect de promotion professionnelle. Je crois que l’on frappera un mur à ce niveau, car les gens n’aiment pas être envahis par la promotion. Le réseau social aime la gratuité du geste et de l’information. Facebook commence à déplaire à beaucoup car les entreprises s’en servent maintenant comme d’un moteur promotionnel. La promotion d’un professionnel s’est toujours faite par le bouche à oreille. Comment un réseau social pourrait arriver à imiter ce phénomène sans devenir bêtement marketing? Les micro-réseaux sociaux adaptés à un territoire plus restreint ne seraient-ils pas plus efficaces? Et les pages jaunes, les craiglists de ce monde, n’est-ce pas le meilleur moyen de se faire connaître? Tous n’ont pas besoin d’une visibilité à l’échelle de la planète. Small still is very, very beautiful.

  7. Guy,

    Je n’ai pas la réponse, mais juste des éléments. Sur le bouche à oreille, vu que c’est un aspect déterminant du fonctionnement de ces réseaux, ce ne serait certes pas incompatible.
    Sur les “territoires restreints”, je ne pense pas que ce soit valable pour toutes les professions, pour certaines probablement, mais sûrement pas pour les traducteurs (juste pour citer un métier qui m’est cher :-), compte tenu de la caractéristique des langues de dépasser les frontières (et d’en créer d’autres…).
    Il y a donc là un effet de taille important où le Web et les réseaux apportent un plus inévitable.
    Pour le reste, j’ai commencé mes cours de marketing & branding pour traducteurs juste parce que quelqu’un a vu une de mes présentations sur SlideShare, relative à une formation tenue en Tunisie en 2008…
    Je serais donc ingrat de dire que les interactions sociales sur Internet n’apportent pas de résultats concrets !

  8. L’Internet est certes un accélérateur de rencontres (comme un accélérateur de particules). Toutefois, j’ai trouvé davantage ma clientèle avec un outil du genre Agent Solo (www.agentsolo.com). Quand on a besoin d’un plombier, un regarde la page des plombiers, et je crois que c’est plus efficace qu’un réseau social trop grand et trop vague.

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