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Satellinet, la newsletter sur les médias en ligne, au prix fort

Les médias en ligne cherchent leur modèle économique, entre gratuit, semi-gratuit avec formule premium (base gratuite et services supplémentaires sur abonnement optionnel) et tout payant.

Satellinet, dont le premier numéro est publié aujourd’hui 7 décembre 2009, explore la voie différente de la lettre d’information hebdomadaire au format PDF, disponible uniquement sur abonnement. Une newsletter exclusive sur l’actualité de la communication et des médias en ligne par email qui est donc un média en ligne… sans être en ligne. Le premier numéro est accessible gratuitement ici : http://tiny.cc/4mgbZ

Si le concept de la lettre d’information diffusée par email sur abonnement à une cible de lecteurs bien définie n’est pas nouveau, notamment en B to B (newsletter professionnelle thématique), sa mise en œuvre sur le secteur déjà très concurrentiel et fortement embouteillé de l’info sur les médias en ligne a de quoi surprendre.

Cela étant, si l’on regarde le contenu du premier numéro de Satellinet d’un peu plus près, si les sujets sont déjà vus pour la plupart, l’angle est différent de ce que l’on a l’habitude de lire sur les blogs ou les sites traitant des mêmes thématiques. Il est ici question de l’économie des médias en ligne, avec des articles qui analysent les tendances et traitent l’information relative au web et à ses acteurs (hommes et entreprises) avec un style “journalistique” qui se rapproche davantage de la presse écrite classique. Sentiment renforcé par la fréquence hebdomadaire de Satellinet, qui permet un certain recul sur l’information. L’anti-Twitter, en quelque sorte.

Lancé par Joël Wirsztel (déjà à l’origine de Satellifax, une newsletter quotidienne sur l’audiovisuel) et Pierre-Yves Platini, Satellinet est composé de 10 pages découpées en 11 rubriques principales qui donnent une vue différente de l’actualité frénétique des médias en ligne. Parmi elles, des informations sur les mouvements de personnel au sein de directions des éditeurs de grands sites web (“Mouvements”), mais également un baromètre des applications mobiles (qui ne traite que des applications iPhone payantes, dommage, un vrai baromètre incluant les autres plateformes aurait été intéressant), mais également chaque semaine l’analyse approfondie d’une campagne virale, ou encore le petit pavé compilant les appels d’offres publics du moment (création de site web, numérisation de documents…)

Reste la question du prix : 1080 euros HT par an (890 euros pour les premiers abonnés “fondateurs”). Une somme qui peut paraître exorbitante, voire délirante quand on la situe dans le contexte qui nous est familier, celui de l’info produite gratuitement par les blogs et les médias sociaux, que Satellinet ne fait finalement qu’organiser en apportant une couche d’analyse supplémentaire. Mais un tarif qui est dans la moyenne des prix pratiqués dans les newsletters professionnelles.

C’est d’ailleurs sur ce point que se jouera la réussite (ou pas), de Satellinet : arriver à justifier un tel tarif dans une économie du gratuit, en trouvant sa cible, constituée principalement de professionnels et d’entreprises disposés à débourser plusieurs centaines d’euros par an pour obtenir de l’information exclusive et traitée différemment.

Un exercice probablement plus facile pour une newsletter sur les chariots élévateurs ou l’information financière que lorsqu’il s’agit des médias en ligne, déjà traités par des centaines de blogs et de sites spécialisés proposant gratuitement flux RSS, et même pour certains… une newsletter. Le tout extrêmement gratuitement bien sûr.

Saluons cependant cette initiative, et souhaitons-lui bonne chance : si le succès est au rendez-vous, cela pourrait ouvrir des perspectives.

En attendant, si vous voulez donner votre avis sur ce nouveau service, vous pouvez répondre au questionnaire disponible ici : http://tiny.cc/biFXr

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Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
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Par : Opera
26 commentaires
26 commentaires
  1. Pour une entreprise, c’est pas si cher, et ça permet de donner un condensé d’infos de veille techno à ses collaborateurs sans qu’ils passent trop de temps à fouiller le web.
    A mon avis c’est ça le business model 🙂

  2. C’est eux qui ont raison. Un modèle gratuit ne peux pas tenir la route à moins d’avoir un trafic énorme !

    On peut supposer qu’ils n’ont pas fixé leur prix au hasard, il s’intègre dans une offre de marché. Bien sur madamde michu ne va pas payer ce prix là mais on s’en fout, c’est pas elle la cible !

  3. Assez surprenant, en effet, comme positionnement ! Il ne doit pas y avoir foule d’entreprise prêtent à débourser autant (surtout en ce moment où c’est réduction des coûts à tout va).

    Où alors les informations diffusées sont d’une qualité telle que le gain à en retirer est supérieur. Et dans ce cas, c’est le choix peu de clients avec prix élevé qui est choisit plutôt que grande diffusion à tarifs réduits.

    A suivre.

  4. Je pensait que ces lettres au tarif exorbitant avait un contenu plus confidentiel.

    Si c’est juste une analyse me pointue ça vaut pal le coup.

  5. A la lecture du 1er numéro, ça me semble cher car pas assez spécialisé. Mais ça résume assez bien les infos importantes de la semaine, sans avoir à passer en revu 40 sites / blogs. Donc y’a surement un marché.

    Je me souviens de DesignFax à l’époque (ça existe encore) hors de prix, mais tellement pertinent que bcp d’agences de design n’hésitaient pas à mettre le prix.

  6. @brid Pierre-Henri et David : oui, vous avez bien compris, l’objectif n’est pas une diffusion grand public, mais un segment de professionnels qui ont besoin d’information premium sur le marché français.

    Il ne s’agit pas de reprendre de l’info gratuite produite par les blogs et rajouter de l’analyse, mais de produire des informations confidentielles / difficile à obtenir (baromètres, exlcus, retour sur les campagnes, etc.), de rapporter des faits et des éléments chiffrés plutôt que de donner son opinion (qui s’apparenterait alors à un exercice de blog).

    Bien entendu, c’est un lancement et le produit s’améliorera avec vos retours (un rapide questionnaire en ligne a été mis en place pour l’occasion http://tiny.cc/biFXr )

    Eric, merci de ton article et de tes mots d’encouragement.

    Pyves

    1. @einboubou : ben non, j’ai juste reçu le lien pour le numéro gratuit que j’indique dans l’article. Tu as un plan pour un abo gratuit ? Ça m’intéresse.

  7. 1ere erreur pour moi : ne pas proposeer la version #1 en gratuit….

    perso c est pas sur leurs noms ou leur site que je vais me faire une opinion sur la qualité et des contenus et du traitement de l info…en revanche..un exemplaire gratuit m aurait donné une idée plus précise de ce qui est ecrit…par ailleurs ce premier numero est surement deja produit et a perte donc autant le donnner gratos….

    j espere ne pas avoir raté justement cette option gratuite sur leur site lorsque je lai visité 😉

  8. @Eric,

    J’espère qu’il te rémunère pour cette jolie pub au trafic généré et pas sur un % de l’abonnement.

    J’ai lu cette lettre qui ne contient que des infos connues et déjà lues et quand j’ai vu le prix j’ai halluciné :o))

    Evidemment ma première remarque est une boutade, j’imagine bien que tu as fais cela gratuitement…

    Fabrice

  9. @Fabrice : heureusement que j’ai lu ton commentaire jusqu’au bout car à la vue de l’intro il failli se faire fracasser direct dans la poubelle des IP bannies 🙂

  10. @Fabrice : je ne peux pas te laisser dire ça. Les chiffres, les baromètres, les accords commerciaux, les retours de campagne,… ça ne se trouve pas gratuitement en ligne

  11. <>

    Ecrire cela avec l’apparence d’être au premier degré est faire injure à Eric.

    Il écrit sur ce qu’il veut, quand il veut. S’il abandonne son indépendance, il perdra ses lecteurs et disparaîtra.

    Je pense qu’on peut être d’accord avec lui, ou pas. Mais ne pas être d’accord n’autorise pas pour autant à critiquer sans limites.

  12. Ca me rappelle quand au siècle dernier dans ma première boîte on recevait les lettres du CD-ROM (si, si ça existait, j’ai participé au tout premier fait en France en 1987 – vas-y Papy, dis nous comment c’était les ordinateurs avec 64 Ko de mémoire… et qu’on faisait presser le master à 100 000 F !) alors qu’on était en tout et pour tout 8 sociétés à s’impliquer là-dedans et les lettres de la GED, un peu plus de monde dans la concurence, mais toujours des prix de cet ordre là dans l’abonnement… En gros, une impression par mois pour 2 ou trois feuilles A3 pour des abonnements qui se comptaient en milliers de francs… Mais pas aussi fort que cela quand même…

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