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Les smartphones sont-ils devenus une menace pour la neutralité du net ?

On pensait l’affaire réglée. Depuis le règlement européen de 2015, l’accès égal au web est en théorie garanti pour tous mais on aurait fait l’erreur de ne s’attaquer qu’à la moitié du problème selon l’Arcep, le gendarme des télécoms.

C’est une phrase qui résume parfaitement le problème. Elle est signée Sébastien Soriano, le président de l’Arcep, le gendarme français des télécoms. « La situation peut paraître ubuesque. C’est comme si nous étions un plombier qui ne s’intéresserait qu’aux tuyaux mais pas à l’eau qui sort du robinet ».

Les limites des magasins d’applications

En clair, jusque-là, la législation s’est attachée à imposer la neutralité du net au niveau des réseaux uniquement. Aucun effort n’a été fait sur le sujet des terminaux en eux-mêmes. C’est la raison pour laquelle, l’Arcep publie aujourd’hui un rapport.

Celui-ci pointe d’abord le changement technologique. L’ordinateur n’est plus notre moyen privilégié de nous connecter. Le smartphone prime désormais et nos usages y sont foncièrement différents. On utilise très peu un navigateur et on privilégie directement des applications.

Or, celles-ci sont liées à des OS, que l’on utilise l’AppStore (iOS) ou le Play Store (Android), nos formes d’accéder aux contenus seront différentes et les contenus qui nous sont accessibles aussi. Et basculer de l’un à l’autre relève du véritable challenge. Il y aurait au final selon l’Arcep, un risque d’avoir un jour un appareil pour chaque usage, comme le Kindle d’Amazon pour la lecture par exemple.

Quelles solutions selon l’Arcep ?

Une fois le problème posé sur la table, quelles sont les solutions désormais envisagées ? L’Arcep a mis sur pied un rapport comprenant une série de propositions destinées à assurer la neutralité du net. Parmi celles qui sont centrales, on trouve notamment la volonté d’imposer l’interopérabilité des appareils, la levée des restrictions imposées par les fabricants ou des OS ou encore un meilleur accompagnement des entreprises face aux géants, le plus souvent américains.

Utopique ? Selon Sébastien Soriano, c’est pourtant du domaine du possible. « On peut tout à fait réussir à imposer des règles de bases et de bon sens à quelques grands acteurs ». Reste désormais au gouvernement et au parlement de se saisir du problème. Il faudra ensuite réussir à se faire entendre des commissaires européens. Difficile en effet de croire que les choses pourraient changer si l’action n’est pas menée plus globalement.

Il est important que ce chantier soit rapidement mis sur pieds car le risque est grand que les OS orientent nos choix de contenus, rétrécissant ainsi notre liberté d’accès à Internet, un phénomène que l’on constate déjà dans de nombreux domaines. Le chiffre est d’ailleurs relativement stupéfiant puisque les mobinautes délaissent les navigateurs web dans 84% du temps, au profit d’une poignée d’applications.

L’ère du smartphone sera t-elle celle de la fin de la neutralité du net ? Votre opinion nous intéresse sur cette question fondamentale.

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Par : Opera
5 commentaires
5 commentaires
  1. Avec l’arivée des voitures connectées, bientôt si on choisi Apple, il faudra rouler avec telle marque, si on choisi Android, telle autre. J’me trompe?

  2. La neutralité du net est de toutes façons un concept de citadin fibrée. Dans la vraie vie des bouseux de la campagne (on est encore quelques uns), ça n’existe plus depuis l’apparition (en ville) de l’ADSL…

  3. Avec les problèmes de neutralité du Net, moi je préfère ne pas prendre de risque et rester toujours libre. J’utilise de toute façon un VPN pour mon iPhone https://expert-vpn.fr/vpn-iphone-ios/ et comme ça, aucun risque de me faire avoir comme c’est le cas aux USA. Certes ça coûte un petit peu mais bon, je suis prêt à sacrifier quelques euros par mois pour garder l’internet neutre.
    Heureusement qu’on est pas aux States !

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