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Sonora Labs voit le cloud plus vert avec sa box LOLA

Rendre le cloud plus écologique, c’est le pari que s’est fixé la startup aixoise Sonora Labs avec sa box LOLA.

Début 2017, Greenpeace publiait un rapport alarmant sur la pollution numérique intitulé “Impact environnemental du numérique : il est temps de renouveler Internet“. Un rapport-choc qui met en avant un mal méconnu du grand public, celui de l’impact d’internet sur l’environnement.

Pour l’ONG internationale, le secteur informatique est une “industrie énergivore”. Il représente aujourd’hui environ 7 % de la consommation mondiale d’électricité. Si les géants du Net réagissent, on pense à Facebook, Apple ou Google, “la partie est loin d’être gagnée” selon Greenpeace qui n’avait pas hésité à pointer du doigt le célèbre service de vidéo à la demande Netflix.

Parmi les éléments notables qui ont un impact sur l’environnement, on retrouve le cloud, ce nuage qui ne cesse de grossir et qui stocke toujours plus de données. Et la donne n’est pas prête de s’inverser comme l’explique la startup Sonora Labs : “Le marché de l’hébergement de contenus en ligne (CDN : Content Delivery Network) est estimé à 6 milliards de dollars et devrait culminer à 20 milliards d’ici 4 ans. Aujourd’hui leurs contenus sont hébergés et dupliqués dans d’immenses usines de l’information appelées datacenters qui pour la plupart appartiennent à des multinationales”.

Avec LOLA, la startup aixoise veut appliquer le modèle de l’économie collaborative à l’hébergement de données

C’est ce constat qui a poussé cette startup française à développer LOLA. Une box qui veut “libérer” nos données des datacenters, préserver l’environnement et même rémunérer les utilisateurs. Le projet est ambitieux, et pourrait paraître quelque peu utopique sur le papier, mais si la startup veut s’attaquer au “nuage”, elle garde les pieds sur terre .

Son fondateur, Julien Tournier, explique qu’il n’est “pas question de se substituer aux datacenters, nous pensons que le marché va évoluer vers un modèle hybride avec d’un côté des datacenters hyperspécialisés et de l’autre des unités plus petites, décentralisées qui viendront renforcer la qualité d’ensemble du réseau. Les LOLA sont un peu à l’hébergement de données ce que les panneaux solaires sont à la production d’énergie !”.

LOLA prend la forme d’un cube en bois de 17 cm de côté d’une capacité de 1 à 5 To et permet d’accéder à un “service cloud personnel, un média center (jouer un morceau de musique, lancer un film) et intègre un système de reconnaissance vocale”. On retrouve un processeur ARM Cortex-A53 (4 x 1,2 Ghz), 1 Go de RAM et des disques dur au format 2,5 pouces (2 x USB 3.0, un haut-parleur, Bluetooth 4.1).

Sur le papier, l’approche rappelle celle d’un NAS traditionnel ou de la solution Lima mais Sonora Labs entend se démarquer avec l’argument de l’environnement.

En plus du cloud personnel, Sonora Labs propose aux utilisateurs de box LOLA de stocker des données appartenant à un tiers “de confiance” (particulier ou professionnel). Calquée sur le modèle de l’économie collaborative et proche du principe du peer-to-peer, LOLA veut devenir le AirBnb du cloud et précise que la location de son espace de stockage inutilisé peut permettre de gagner “jusqu’à 50 € par mois ou encore d’obtenir des avantages (réductions) sur des services (VOD, plateformes musicales etc.)”.

Avec cette méthode, Sonora Labs souhaite réduire le recours aux datacenters qui “produisent autant de gaz à effet de serre que le trafic aérien et ils dépensent 50% de leur approvisionnement énergétique uniquement pour refroidir les serveurs”. Ce procédé permet aussi de ne plus transmettre ses données dans le cloud des géants du web.

Quid de la sécurité ?

L’une des principales interrogations autour de ce projet concerne la sécurisation des données. Sonora Labs nous explique que l’utilisateur qui partage son espace de stockage ne peut pas accéder aux données, ces dernières pourront être “chiffrées de manière optionnelle”.

Concernant les professionnels, la startup aixoise indique que les fichiers hébergés “seront chunkés (découpage en paquets), dispatchés sur plusieurs box (aucune box n’hébergera l’intégralité d’un contenu) et chiffrés de bout en bout”.

Pour finaliser son projet, Sonora Labs mise sur KissKissBankBank et espère récolter 10 000 euros afin de “réaliser le design électronique et les pré-séries industrielles de LOLA et mener une étude d’impact environnementale pour démontrer l’impact positif des solutions d’hébergement décentralisées”. Alors qu’il reste dix jours, la box LOLA a collecté près de 8 000 euros.

Côté prix, LOLA sera disponible en fin d’année au prix de 349 euros mais il est déjà possible de pré-commander sa box via la plateforme de financement participatif KissKissBankBank (299 euros).

 

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