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Test The Last of Us

Avant même sa sortie, The Last of Us était sur toutes les lèvres pour le titre de meilleur jeu de l’année. Cette nouvelle franchise de Sony développée par Naughty Dog relève-t-elle plus d’un Uncharted ou d’une expérience vidéoludique à part entière ? Réponse dans le test de ce jeu PS3 tant attendu.

A l’heure où les regards sont braqués sur les Xbox One et PlayStation 4, on pourrait penser que l’ancienne (et encore actuelle) génération de consoles ne nous surprendra plus.

C’était sans compter sur les développeurs de Naughty Dog qui, une fois de plus, se sont donnés les moyens de créer une nouvelle franchise.

Une histoire avant tout

The Last of Us est un jeu à la troisième personne (TPS). C’est un grand gaillard dans la fleur de l’âge dénommé Joël qui est au coeur de l’histoire. Son étrange ressemblance avec Nathan Drake (en plus âgé) pouvait laisser penser que le jeu surferait uniquement sur la recette qui a fait le succès d’Uncharted.

The Last of Us commence par vous plonger dans son univers. A la fois angoissant et bouleversant, il vous saisit aux tripes et ne vous relâchera plus. Grâce à une excellente narration, on entre dans le jeu comme on entre dans un très bon livre. Les différents éléments qui vous permettent de comprendre les choses sont parfaitement distillés.

L’histoire justement est celle d’une infection qui a changé la face du monde. Un virus issu du champignon Cordyceps a fait des ravages sur Terre. Une grande partie des survivants s’est transformée en monstres très violents. La loi martiale a été décrétée. Elle sert un Etat quasiment dictatorial auquel un groupuscule baptisé “Les Lucioles” tente de faire face. Nous n’en dirons pas plus afin de ne pas gâcher le plaisir de découvrir l’histoire. Car il s’agit ici bien plus que d’un monde post-apocalyptique, un sujet en vogue depuis quelques années. Bien au contraire, The Last of Us ne bascule jamais dans le cliché et s’articule autour d’une intrigue bien ficelée qui lui est propre.

Elle dépasse le cadre de simples monstres qui peuplent les différentes zones et les ruines pour se focaliser sur les personnes. Les dialogues et les répliques donnent ainsi corps à cette relation complexe entre Ellie, une jeune fille de 14 ans, et Joël. Tout les oppose de prime abord avant qu’une complicité se noue au fil de l’aventure. Le classique duo vieux bougon et sale gamine (qui ressemble d’ailleurs beaucoup à Arya Stark) s’épaissit au fur et à mesure. Dans le jeu, Ellie n’est en rien un boulet qu’il faudrait trainer. Autonome, elle est capable de vous aider lors des rixes.

La jeune fille âgée de 14 ans n’a connu que cet univers post-apocalyptique (l’infection s’est produite 20 ans avant), ce qui la rend d’autant plus touchante.

On se surprend à ressentir une certaine empathie pour les personnages qui évoluent dans cet univers rude où seule la survie compte. Les personnages secondaires ont également un certain relief et servent le propos.

La qualité d’écriture globale des dialogues contribue à donner du poids à ces personnages à la fois dramatiques et très crédibles. Par ailleurs, aucun temps de chargement ne vient nuire au rythme du jeu.

Notons au passage que tous ces efforts de narration de la part des développeurs californiens sont parfaitement desservis par les doublages (anglais mais également français).

Un gameplay de la survie

Le gameplay est celui d’un TPS classique et s’avère très intuitif. Déplacement au stick gauche tandis que la caméra se dirige au stick droit. Les commandes répondent à merveille et on dispose d’un système de couverture utile lors des assauts ou de l’infiltration.

Malgré son âge (environ 50 ans), Joël se débrouille très bien au corps à corps et s’avère très bon au maniement du surin et des armes à feu. Il va falloir gérer un petit arsenal afin de survivre. Si l’attaque furtive s’avère un très bon choix pour éliminer les ennemis un à un, l’étranglement est parfois trop long et il faudra alors utiliser un surin. Plusieurs armes à feu permettent également de se défendre notamment lorsque l’ennemi vous a repéré. Il faudra d’ailleurs chercher à récupérer différents objets afin d’améliorer les armes.

Les pérégrinations dans cet univers hostile se transforment souvent en exploration. Rechercher les objets n’est ici pas affaire de scoring mais de survie. Améliorer ses armes, trouver des médikits, des balles est loin d’être superflu. Souvent aidé de la lampe torche (R3), on fouillera les environnements.

Un système de craft permet de confectioner différents objets.

Cet aspect exploration des différentes zones confèrent à The Last of Us une sensation d’univers semi-ouvert alors que le jeu est scripté.

Un autre élément vient étoffer le gameplay en offrant la possibilité au joueur de faire des choix. Des pilules ramassées çà et là permettent effectivement d’améliorer certaines compétences du personnage. Mais, celles-ci étant rares, il faudra en privilégier certaines (se soigner plus rapidement par exemple). Cela modifiera et personnalisera alors votre façon de jouer.

Le bestiaire des êtres infectés à affronter a par ailleurs été pensé pour donner du fil à retordre. Entre des monstres très rapides et d’autres aveugles mais qui rappliquent dès que les premiers fondent sur vous en hurlant, il faudra la jouer tactique. Enfin, des mastodontes finiront de vous convaincre qu’il faut parfois mieux prendre la fuite plutôt que de la jouer façon Nathan Drake (sans les balles qui vont avec). L’absence de pause lors des consultations de l’inventaire ajoute indéniablement au stres.

Tout ce gameplay qui permet d’alterner l’action, l’infiltration et l’exploration, est au service d’un seul dessein : la survie. L’étalage de violence semble alors normal dans cet univers implacable.

L’aspect gestion oblige à une implication de tous les moments. Les combats sont âpres et sans merci. Il faut anticiper sans cesse pour se donner un maximum de chances de survie dans les zones infestées. La stratégie est alors un allié de poids ainsi que la réflexion.

Sur un rythme qui semble lent, le joueur n’aura pourtant pas le temps de s’ennuyer.

Le jeu et l’ambiance sont parfaitement servis par le sound design qui sait s’effacer au bon moment alors que la guitare acoustique ajoute cette touche de mélancolie qui habite le personnage de Joël (vous comprendrez pourquoi dès la scène d’introduction).

Une direction artistique de très haute volée

Les développeurs de Naughty Dog ont dû bosser sans relâche tant le résultat est saisissant graphiquement. La direction artistique sans faille vous permet d’arpenter dans ce jeu un univers plus vrai que nature.

De surcroît, on évolue dans des environnements qui sont aussi variés que détaillés. On se surprend à regarder des objets, des carcasses de véhicules, les textures de l’eau, l’herbe…

Les détails traités avec une minutie incroyable dans les habitations ou les rues contribuent indéniablement à nous plonger dans cet environnement qui fut un temps habité.

La nature qui reprend ses droits est parfaitement rendue tout comme les passages dans l’eau.

Les limites de la PS3 sont ici poussées dans leurs derniers retranchements. C’est une véritable ode à la lumière tant les effets d’ombre et les reflets sont parfaitement rendus donnant soudainement des allures luxuriantes à une simple ruelle.

Le travail sur les textures, sur les expressions faciales ou encore les animations est tout simplement bluffant.

Ce degré de finition s’impose comme une transition magistrale vers la nouvelle génération de consoles. On n’ose à peine imaginer The Last of Us 2 sur PlayStation 4.

Mais pour l’heure, ne boudons pas notre plaisir avec ce premier volet d’une nouvelle franchise.

Si le rythme vous envoûte fissa dès les premières scènes pourtant ultra scriptées, que dire des dernières heures du jeu. On n’en dira toutefois guère plus afin de ne pas spoiler.

Certains puristes pourront cependant noter des baisses de framerate à certains moments. L’occasion de rappeler que la PS3 a déjà 7 ans et qu’on espère que les nouvelles bécanes avec processeurs x86 de PC (CPU AMD à coeurs Jaguar sur la base d’un Kabini pour la PS4) sauront aussi bien vieillir.

Parenthèse fermée, on pourra également ajouter que la faculté qu’a Joël pour détecter et localiser les personnes à l’aide de son unique ouïe n’est pas forcément hyper crédible. Toutefois, il suffira de la désactiver dans les options.

Près de 16 heures seront nécessaires pour voir le générique de fin s’offrir à vous. Le contrat est plus que rempli même si les développeurs ont tout de même ajouté un multijoueur en ligne doté de deux modes (Survivors et Supply Raid). A 4 contre 4, il prolongera ou dénaturera (c’est selon) l’expérience procurée par The Last of Us.

Conclusion

The Last of Us est l’énorme surprise de ce premier semestre. Claque visuelle s’il en est, le jeu de Naughty Dog vaut largement une place au Panthéon pour la PS3. Dans tous les compartiments, le TPS se hisse à des sommets. On retrouve une véritable histoire, alors qu’elle est souvent délaissée ou truffée de clichés dans les productions actuelles. On est face à un véritable survival horror qui tantôt vous glacera le sang et tantôt vous procurera des émotions. Le choix d’un jeu exigeant est également assumé et contribue au propos du jeu, la survie.

Pour aller plus loin

Pour replonger dans l’aventure après l’avoir terminée, plusieurs possibilités s’offrent à vous. Le jeu possède une certaine replay value même s’il repose en grande partie sur son histoire.

Comme nous l’avons vu, vous pouvez aussi jouer aux modes mulitjoueur ou encore écouter la bande originale du jeu.

On la doit au compositeur et musicien argentin Gustavo Santaolalla récompensé deux fois aux Oscars.

Sa musique sert à merveille la narration du jeu. Omniprésente avec des sons poignants et des thèmes vibrants d’émotion, elle souligne judicieusement comment Joel, Ellie et tous les personnages du jeu perçoivent le monde qui les entoure.

Elle est éditée en CD par le label Sony Masterworks.

Enfin, plusieurs comics édités par Dark Horse vous plongeront également dans l’univers de TLoU.

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10 commentaires
10 commentaires
  1. J’ai vu le trailer de ce jeu et je peux vous assurer que c’est une tuerie ! C’est bel et bien le meilleur jeu que je n’ai jamais vu et j’ai hâte de l’avoir depuis un bail. Merci pour le partage et bonne fin de journée.

  2. @Graphaddict , c’est effectivement un must-have.

    Pour l’âge, tu verras (par déduction) que c’est bien à peu près 50 ans. Mais, je ne peux pas en dire plus sans spoiler.

  3. Hum , si je peu me permettre , petite erreur de votre part , ayant eu le jeu aujourd’hui , Ellie à 14 ans et non pas 15 ;p

    50 ans ? J’aurais dit la quarantaine , mais bon , c’est peu être précisé dans la suite du jeu .

    Merci pour cet article en tout cas

  4. Je confirme, à mes yeux le meilleur jeux du Monde !

    Depuis que je l’ai découvert je ne regarde plus les autres jeux comme avant !

  5. Quelle réussite en matière de réalisation, vraiment des jeux uniques et comme on les aime ! Dommage qu’il ne soit que sur PS3, j’attends impatiemment sa sortie sur PC 🙂

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