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YouTube inspire et fait sniffer: nouvelles tendances du self media

Il y a quelques mois, une nouvelle société de production a vu le jour aux États-Unis. Sa mission? Valoriser et distribuer des films réalisés sous l’emprise de substances diverses et variées (et souvent illégales)

L’amour des contenus « authentiques », popularisés par YouTube, semble donner des idées saugrenues à certains artistes…

En effet, il y a quelques mois, une nouvelle société de production a vu le jour aux États-Unis. Son nom ? MDMA Films. Sa mission ? Valoriser et distribuer des films réalisés sous l’emprise de substances diverses et variées (et souvent illégales) : caféine, alcool, Xanax, héroïne, cocaïne, LSD ou encore champignons. Son objectif ? Proposer un nouveau cinéma US indépendant, plus proche de YouTube que de Sundance, et minimaliste à l’extrême (seulement quelques centaines de dollars de budget)

Son créateur, l’écrivain américain d’origine taïwanaise Tao Lin, explique la genèse du projet :

Nous regardions souvent avec ma femme ces vidéos sur YouTube où les gens répondent sobres à 10 questions, et ensuite refont l’exercice après avoir consommé différentes drogues. On trouvait ça passionnant, alors on s’est dit pourquoi pas en faire un long métrage, et on a commencé par le MDMA, avec cette idée de départ que chaque film devait partir de l’impulsion qu’offrent les drogues.

C’est donc autour de ce premier film, MDMA, qu’est née la société de production éponyme. Trois autres films, eux aussi réalisés par Tao Lin et sa femme, Megan Boyle, sont depuis venus enrichir le catalogue : Bebe Zeva, Mumblecore et World of Warcraft.


Manifestement, les sites de partage de vidéos semblent avoir inspiré Tao Lin. Cela est bien sûr compréhensible, car l’autonomie apportée par la démocratisation des outils de création et de diffusion donne naissance à des contenus qui n’auraient jamais pu voir le jour il y a une vingtaine d’années, et pousse certains artistes soumis aux règles de l’industrie culturelle à inventer de nouvelles règles du jeu en matière de création et de distribution.

Même si je pense en toute honnêteté que l’œuvre d’un Brett Easton Ellis, d’un David Lynch ou d’un Gregg Araki, sans l’expérience de l’alcool ou de la drogue (et de toutes sortes d’excès), serait sans doute très diminuée, ce projet me laisse sceptique. Cette mode du « cinéma du réel » inspirée du web me semble être illusoire, un phénomène de mode carburant à la provocation et au buzz, comme d’ailleurs beaucoup de vidéos hébergées sur YouTube, flirtant elles aussi avec l’illégalité.

Pour la petite histoire, Tao Lin est l’auteur du recueil de poèmes You are a little bit happier than I am (2006) et des romans Shoplifting from American Apparel (2007) et Richard Yates (2010)

(source)

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Par : Google LLC
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6 commentaires
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  1. J’avais jamais entendu parler des ces vidéos “10 questions sobres et 10 questions… plus sobre”, je m’en vais chercher ça tout de suite ! Ce projet risque en tous les cas de faire sortir des choses extraordinaires, en positif et en négatif.

  2. Ça peut être drôle mais ce qui me gène c’est que ce genre de concept fait passer de mauvais messages du genre “la drogue c’est cool” aux plus influençables.

  3. Comme Resultat je trouve que le message véhiculé par cette nouvelle mode est loin d’être acceptable même si l’idée de départ peut être marrante

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