Le constat est amer. La participation électorale a tendance à baisser de manière régulière en France lors de chaque scrutin. La crise politique se matérialise aussi par des mouvements sociaux tels que celui des gilets jaunes et de nombreux citoyens ont parfois l’impression de ne pas être assez écoutés par leurs représentants.
Une application pour se faire entendre à l’Assemblée
Parce que la démocratie ne devrait pas se résumer à un vote tous les cinq ans mais bien s’exercer au quotidien, la startup TodayIvote a lancé l’application NosLois en avril dernier. À ce jour, elle a déjà été rejointe par plusieurs milliers de Français. Développé avec l’aide de l’incubateur de Science Po et des chercheurs du CEVIPOF, un centre de recherche de l’école, cet outil veut rapprocher les électeurs de leurs représentants, et notamment des parlementaires qui discutent et votent les lois.
Cité par Maddyness, Erik de Boisgrollier, le fondateur de la CivicTech, précise : « L’idée est de permettre aux citoyen actuels de s’informer et de s’impliquer de manière plus régulière sans leur demander des efforts surhumains ».
Concrètement, une fois l’app installée, chaque internaute donne ses centres d’intérêts et sa catégorie professionnelle. Des résumés de textes de loi et un suivi des thèmes qui pourraient l’intéresser est alors proposé.
Interdire le glyphosate: votez pour ou contre sur l'appli mobile NosLois et faites instantanément compter votre voix auprès des parlementaireshttps://t.co/7rC07aTR3w@PrudhommeLoic @UFCquechoisir @NGF_off @UNAFapiculture @JusticePesticid @amisdelaterre @fnab_bio @laliguecancer
— NosLois (@noslois_fr) December 9, 2021
NosLois a un aspect participatif, puisque chaque citoyen peut voter en ligne sur un projet de loi. Les points de vue peuvent ensuite être consultés par les députés. Ces derniers sont d’ailleurs mis à contribution pour assurer la pérennité économique de l’application, précisent nos confrères. Ce modèle permet donc d’assurer la gratuité du service, sans utiliser les données personnelles des utilisateurs.
À ce jour, une quarantaine d’élus ont décidé de jouer le jeu. Les députés et les sénateurs peuvent d’ailleurs créer un compte officiel qui leur permet de fournir des explications sur leur vote et de commenter les évolutions législatives. Un aspect de démocratie participative est aussi de mise et les parlementaires peuvent sonder les citoyens de leur circonscription pour connaître leur point de vue sur un sujet précis.
Des outils numériques pour vivifier la démocratie
Reste la question de la modération. On sait en effet que les débats politiques en ligne sont souvent très clivés, passionnels, voire violents. TodayIvote a de son côté fait le choix de la « moderation by design », indique Maddyness. Concrètement, cela signifie qu’il n’est pas possible de commenter mais seulement de se prononcer pour ou contre un projet.
Cette initiative illustre en tout cas à quel point la participation citoyenne en ligne pourrait se développer. D’autres évolutions notables ont été réalisées dernièrement sur ce sujet. Ainsi, le Sénat a lancé sa plateforme de pétitions. Lorsqu’une proposition citoyenne a obtenu plus de 100 000 signatures dans un délai de six mois, le projet est transmis à la Conférence des Présidents de la chambre haute qui peut choisir d’y donner suite.
Certaines collectivités recourent également à des plateformes participatives afin de recueillir le point de vue de leurs administrés sur des projets locaux. Dernièrement, et pour ne citer qu’un des nombreux exemples, la ville de Lons-le-Saulnier a lancé un site dédié à la démocratie participative. L’objectif de la municipalité est ainsi de proposer « un lieu de concertation en ligne qui puisse permettre les échanges avec la population ».
Selon La Voix du Jura, c’est l’outil Decidim, déjà utilisé par Lyon, Rouen, Toulouse ou Brest, qui a été adapté pour coller aux besoins de la commune. Au menu de ce nouveau service : de la concertation, des sondages, une enquête, des questionnaires.
À quelques mois de l’élection présidentielle, ces initiatives témoignent d’un appétit démocratique de la part de nombreux Français. Beaucoup souhaitent en effet pouvoir être entendus au quotidien et ne pas voir leur expression citoyenne réduite à un simple vote.
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