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Test ASUS ROG Strix Scar 16 : un PC portable gaming surpuissant, et c’est tout ?

Le ROG Strix Scar 16 fait partie de la première salve de PC portables gaming à être équipée des derniers composants mobiles hautes performances d’Intel et Nvidia. Voici ce que l’on retient de l’appareil après deux semaines passées en sa compagnie.

Lancé par ASUS rapidement après la fin du CES 2023, le ROG Strix Scar 16 compte parmi les premiers produits dotés des nouveaux processeurs « Raptor Lake HX » d’Intel et des dernières RTX 4000 mobiles de Nvidia, sous architecture Ada Lovelace.

Avec son format 16 pouces, le modèle qu’ASUS France nous a fait parvenir en prêt était pratiquement équipé de ce qu’il se fait de mieux sur le marché à l’heure actuelle. Un armement de dernière génération synonyme de performances stratosphériques sur tous les AAA actuels. Mais avec un prix de départ fixé à presque 4000 euros dans l’Hexagone, l’appareil se doit d’être irréprochable. Alors l’est-il vraiment ? C’est ce que nous allons voir dans notre test complet.

Ce qu’on a aimé sur le ROG Strix Scar 16

Son écran : technologie Mini LED et étoiles dans nos yeux

Test ASUS ROG Strix Scar 16
© Presse-citron

Commençons par ce qu’on ne peut pas rater : la qualité d’affichage offerte par ce nouveau Strix Scar. L’appareil progresse de tous les côtés cette année en adoptant pour la première fois une dalle Mini-LED de 16 pouces, et un ratio 16:10, pour une définition QHD+ (2560 par 1600 pixels).

Par rapport à la technologie IPS utilisée jusqu’à présent sur cette gamme, le Mini-LED (exploité par Apple sur les derniers MacBook Pro) propose un rétroéclairage par zone beaucoup plus précis — grâce à une densité de LEDs nettement rehaussée. Cette technique permet une meilleure luminance maximale, ainsi qu’un contraste nettement plus profond qu’avec les technologies LCD plus classiques.

ASUS complète le tout avec son nouveau label « Nebula » qui nous fait un peu penser à ce que fait Apple avec ses écrans Retina. L’idée ? Proposer un point de repère au consommateur. Si le label Nebula est là, la qualité d’affichage sera forcément de haute volée.

Et en l’occurrence, la promesse est tenue : l’écran de notre ROG Strix Scar 16 est tout simplement radieux… à tout point de vue. Non seulement son format 16:10 permet un espace d’affichage plus généreux et des bordures minuscules, mais le Mini-LED offre une expérience visuelle de tout premier plan.

Dans le détail, cet écran fabriqué par le chinois BOE permet jusqu’à 640 cd/m2 de luminance et une valeur de 19738:1 côté ratio de contraste. Le pic de luminosité est donc éblouissant et le contraste excellent… même si l’on reste légèrement en deçà des noirs absolument parfaits permis avec les écrans OLED.

ASUS a aussi veillé à parfaitement calibrer son écran. On y mesure un DeltaE à 0,7 et une température des couleurs estimée par nos outils à 6456 kelvins, des valeurs parfaites, proposées par défaut, sans que l’utilisateur ne soit mis à contribution au travers de quelconques réglages manuels.

Test ASUS ROG Strix Scar 16
© Presse-citron

Pour faire court, ASUS nous livre ici l’un des plus beaux écrans actuellement disponibles sur un PC portable gaming. Jouer sur le Strix Scar, c’est l’assurance d’en prendre littéralement plein les yeux et de profiter de ses titres préférés dans les meilleures conditions possibles. Tout simplement.

Certifiée G-Sync, la dalle Mini-LED de l’appareil est par ailleurs capable de monter à 240 Hz tout en se limitant à seulement 3 ms de temps de réponse. Si certains appareils concurrents vont encore plus loin côté fréquence, nous sommes là aussi sur ce qu’il se fait de mieux, peu ou prou, sur le marché. Sur le plan de l’affichage, ASUS et son nouveau Strix placent donc la barre très haut.

Ses performances : quand Raptor Lake s’allie à Ada Lovelace

Test ASUS ROG Strix Scar 16
© Presse-citron

Si son écran marque les esprits dès les premières minutes d’utilisation, ce sont vraiment les performances du Strix Scar 16 qui donnent au produit toute sa saveur. Le modèle que nous avons reçu en prêt était en effet très lourdement armé.

Au menu, ce qu’Intel a actuellement de plus puissant en stock sur le marché mobile : un Core i9-13980HX, couplé présentement à 32 Go de DDR5 à 4800 MHz et à une vaillante RTX 4080 (175 W de TGP : 150 W + 25 W via le Dynamic Boost).

Bien qu’il soit possible d’opter pour un autre modèle équipé cette fois d’une RTX 4090, encore plus véloce, notre configuration avait suffisamment de puissance sous le capot pour motoriser n’importe quel AAA en QHD+ sans trop se poser de question, et avec les paramètres graphiques les plus élevés.

La preuve sous Cybyerpunk 2077, ou encore Dying Light 2. Très gourmands en ressources, les deux titres ont été animés fort diligemment par notre Strix, le tout en définition QHD+, avec le ray tracing activé, le DLSS en auto et les autres paramètres graphiques réglés en ultra. Dans ces conditions, nous avons relevé plus de 100 FPS en moyenne sur le benchmark de Cyberpunk 2077, contre un peu plus de 70 FPS sur Dying Light 2 dans les mêmes conditions.

Test ASUS ROG Strix Scar 16
© Presse-citron

Notez par ailleurs que les deux titres prennent l’un comme l’autre en charge la technologie DLSS 3.0 pour booster leur fluidité. Réservée aux dernières RTX 4000, elle fonctionne un peu comme la compensation de mouvement de votre téléviseur.

En deux mots, l’IA intégrée à la carte graphique va alors intercaler des images créées artificiellement entre des images « authentiques » générées cette fois par le GPU. Résultat ? Une fluidité nettement améliorée, mais avec une légère latence à la clé. Bien que très aboutie, cette technologie se réserve donc principalement aux jeux solo.

Quoi qu’il en soit, les performances CPU sont aussi à la fête sur le Strix Scar 16. Sous Cinebench R23, le Core i9-13980HX d’Intel, parfaitement exploité, parvient à récolter 28 976 points en calcul multi-core et quelques 2 150 points en single-core. Nous sommes au niveau de ce que peuvent offrir certains processeurs de bureau haut de gamme.

Le Core i5-13600K, par exemple, est battu, au même titre que la concurrence sur PC portables… mais attention à l’abyssale perte de performances observée sur batterie. Sur ce point Intel a encore beaucoup à faire pour égaler Apple et l’efficacité énergétique obtenue par ses dernières puces Apple Silicon.

Ce qu’on a moins aimé

Son bruit : dissipation assourdissante et un soupçon de coil whine en prime

Revers de la médaille avec ces performances admirables, ASUS a dû équiper son PC d’un système de refroidissement pour le moins costaud… et fatalement bruyant, très bruyant.

Il faut dire qu’ASUS s’appuie ici sur pas moins de trois ventilateurs distincts pour refroidir les nouveaux venus d’Intel et Nvidia. Et clairement ces trois moulins donnent de la voix : en jeu, le vacarme est vite assourdissant et fatiguant lors de longues sessions. Heureusement, l’activation du mode « Silencieux » permet quand même de travailler sur l’appareil dans une certaine quiétude, même s’il se réserve plutôt à l’utilisation courante, en bureautique et multimédia par exemple.

Test ASUS ROG Strix Scar 16
© Presse-citron

En dépit du boucan constaté lorsque le duo CPU / GPU est fortement sollicité, les trois ventilateurs du Strix 16 ne suffisent pas tout à fait à éviter la surchauffe. Si les températures au toucher restent basses à peu près partout sur le châssis, elles montent très vite à plus de 95 degrés sur le CPU.

Le GPU demeure par contre assez frais, toutes proportions gardées, avec une grosse cinquantaine de degrés en moyenne lors d’une session sur Dying Light 2, et quelques pointes à 70 degrés.

Difficile enfin d’ignorer les soucis de coil whine rencontrés sur notre modèle de prêt. Bien qu’occasionnels, ces grésillements s’avéraient pénibles, surtout en sortie de veille, au démarrage d’un jeu ou après le redémarrage du PC.

Son design : faites votre deuil de toute discrétion

Test ASUS ROG Strix Scar 16
© Presse-citron

Comme d’habitude avec ses produits ROG, ASUS nous propose un design plutôt agressif, très typé « Gamer ».

Certains adorent, d’autres beaucoup moins, mais si la qualité d’assemblage et les finitions sont une nouvelle fois au rendez-vous, nous regrettons que le fabricant taïwanais se soit autant concentré sur l’intégration d’éclairages RGB… multipliant au passage les matières plastiques pour mieux jouer sur les effets de transparence.

Certains y trouveront surement leur compte, mais le résultat n’est pas vraiment à notre goût. Non seulement ce nouveau Strix Scar est très voyant, mais il ne renvoie pas nécessairement à l’idée que nous nous faisons d’un produit haut de gamme. Avec un tarif de départ fixé à 4000 euros, nous aurions aimé y trouver moins de plastique et un plus d’aluminum ou autres alliages sophistiqués.

Autre regret à ce niveau de prix : l’absence de clavier mécanique. Contrairement à certains de ses concurrents, notamment chez MSI et Alienware, l’appareil n’embarque pas de clavier mécanique low profile, comme ceux proposés par la marque Cherry. Ces derniers offrent pourtant un vrai plus aux modèles haut de gamme.

Test ASUS ROG Strix Scar 16
© Presse-citron

On a enfin beaucoup de mal à avaler que sur une machine aussi coûteuse, aucun mode d’identification biométrique (reconnaissance faciale, lecteur d’empreintes digitales) ne soit proposé. Il faut ici se connecter à l’ancienne. En un mot : ça craint.

L’appareil compense par contre avec un format assez compact, et donc un encombrement raisonnable compte tenu des performances proposées : comptez 35,4 x 26,4 x 3,04 cm pour 2,5 kilos sur la balance.

Son autonomie : la journée sur batterie n’est qu’un doux rêve

Les PC portables sont rarement des champions de l’autonomie, mais ASUS et son Strix Scar 16 font quand même preuve de mauvaise volonté sur ce point. En lecture vidéo, l’appareil ne vas pas au-delà de 1 heure 50 minutes avant de s’éteindre.

Test ASUS ROG Strix Scar 16
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Dans le cadre d’une utilisation bureautique et multimédia plus classique, on tutoie en général les deux à trois heures suivant les réglages adoptés — mais sans jamais aller beaucoup plus loin malgré l’activation, dans tous les cas, du mode iGPU (via l’utilitaire Nvidia Optimus).

Pour recharger la batterie de 90 Wh embarquée, comptez par ailleurs un peu plus de 1 heure 20 minutes sur secteur à l’aide du chargeur 330 W fourni.

Test ASUS ROG Strix Scar 16
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Notre avis sur l’ASUS ROG Strix Scar 16 :

Avec ses performances tonitruantes et son écran Mini LED capable de ringardiser à tout point de vue celui de son prédécesseur, le nouveau Strix Scar 16 propose sur le papier tout ce qu’il faut pour faire rêver les gamers… surtout ceux qui aiment les effets RGB à outrance.

Cela dit, avec un ticket d’entrée à 4000 euros, nous sommes en droit de regarder au-delà de ces (très beaux) arguments. Et en l’occurrence, l’appareil n’en fait pas suffisamment pour justifier son prix : système de dissipation assourdissant (et pas toujours efficace), problèmes de coil whine, châssis très plastique, absence de clavier mécanique, absence de biométrie, autonomie rachitique… autant de détails plus ou moins gênants qui finissent malheureusement par ternir l’expérience globale lorsqu’on les met bout à bout.

Alors oui, le Scar 16 est un monstre de puissance et il profite d’un des meilleurs écrans du marché à date, mais il devrait faire encore mieux, d’après nous, pour se démarquer face à une concurrence également fort bien pourvue dans ces deux domaines.

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Asus ROG Strix SCAR 16

3999€
7

Design et finitions

7.5/10

Écran et audio

9.0/10

Performances

9.0/10

Autonomie et recharge

3.0/10

Rapport qualité-prix

6.5/10

On aime

  • L’écran Mini-LED de toute beauté
  • Le niveau de performances démoniaque
  • Format plutôt compact
  • Des RGB à gogo (si vous aimez ça)

On aime moins

  • Bruit assourdissant des trois ventilateurs
  • Prix décourageant
  • Pas de clavier mécanique / pas de biométrie
  • Autonomie rachitique
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