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Road 96 : empruntez les dangereux chemins de la liberté

Le jeu du studio montpelliérain DigixArt nous embarque dans un road-trip passionnant à travers une nation autoritaire.

Été 1996, alors qu’une élection présidentielle très disputée se prépare à Pétria, de nombreux jeunes ont perdu tout espoir de voir les choses changer et tentent de quitter un pays dont les paysages ressemblent beaucoup aux Etats-Unis. Il faut dire que ce régime, tenu d’une main de fer par le dictateur Tyrak, n’est pas fait pour eux et toutes les richesses sont accaparées par un petit clan au pouvoir. Une résistance radicale s’est organisée et chacun est désormais sommé de choisir un camp.

Dans Road 96, nous prenons donc le contrôle d’un adolescent, qui n’a ni visage ni nom, dont l’unique but est d’atteindre la route 96 et de franchir la frontière. Durant ce dangereux périple, plusieurs options sont envisageables : marcher à pieds, faire du stop, prendre le bus, ou encore voler une voiture. Une fois ce choix effectué, une mission de quelques minutes permet de rencontrer une des sept grandes figures de l’histoire principale, dont les destins s’entrecroisent.

Une fois parvenu à destination, on aura éventuellement la chance de quitter Pétria, mais l’histoire peut aussi se terminer par la mort du protagoniste ou son arrestation. Qu’à cela ne tienne, on reprend alors en main un autre jeune et une nouvelle aventure commence, totalement différente de la précédente.

Une histoire prenante qui se dévoile au fil des rencontres

L’une des originalités ici est que les séquences diffèrent selon les joueurs et leurs choix. De même, les actions entreprises tout au long du jeu influent sur la fin de Road 96.

Les développeurs ont d’ailleurs souhaité se distinguer des autres jeux narratifs en proposant un fonctionnement procédural. Dans une interview accordée à nos confrères de l’Alsace, Yoan Fanise, directeur créatif du studio montpelliérain DigixArt, est revenu sur ce choix :

On voulait s’éloigner de ce qu’on appelle le « branching » [histoires à embranchement]. Là, ce qu’on a, ce sont des « bulles », c’est-à-dire des éléments de scénario, qui sont totalement indépendants, un peu comme des cartes à jouer dans un paquet. Et c’est notre grosse IA narrative, que l’on a mis du temps à mettre au point, qui va choisir la prochaine carte.

Le jeu est donc émaillé d’interactions successives avec des figures que l’on finit par connaître sur le bout des doigts. Il en va ainsi d’un jeune hacker surdoué, d’une policière attachante, d’un routier, ou encore d’un père de famille revanchard ayant des pulsions criminelles. On n’en dira pas plus pour ne pas gâcher le plaisir mais ces protagonistes valent clairement le détour.

Un peu comme dans Life is Strange, un système de dialogues à choix multiples est prévu et les décisions ont là encore un impact sur la suite. Mais là où le jeu de Dontnod mise essentiellement sur la narration, Road 96 propose de son côté une variété de mini-jeux et un gameplay qui permettent de changer de rythme : tirs, infiltration, hacks, simulateur de barman, ou de pompiste, investigations… ou simples dialogues, sont de la partie. De même, la présence d’une jauge de bien-être améliore un peu l’immersion en nous forçant à prendre soin de notre fugitif.

Outre sa direction artistique splendide, la bande-son aux petits oignons est également là pour enrichir l’atmosphère intrigante du titre qui alterne entre moments contemplatifs, tension, humour et mélancolie. De fait, il y a une vraie pâte cinématographique dans ce jeu et l’on est donc pas surpris d’apprendre que le studio français cite Quentin Tarantino, les frères Coen et Bong Joon-ho parmi ses sources d’inspiration.

Road 96 est disponible sur Nintendo Switch et sur PC au prix de 20 €.

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