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Test Sony ZV-1F : le meilleur ami des vlogueurs ?

Le Sony ZV-1F se destine aux vlogueurs et aux créateurs nomades, mais la promesse faite par Sony est-elle respectée ? Réponse dans ce test.

Sony a longtemps fait figure d’outsider sur le marché de la photo. Tout a cependant changé avec le lancement de la gamme NEX. La marque a été parmi les premières à miser sur les boîtiers hybrides, avec le succès que nous lui connaissons. Et aujourd’hui, les Alpha 7, Alpha 9 et Alpha 1 font partie des gammes les plus populaires du marché.

A un point tel que l’on oublie souvent que l’offre de Sony est bien plus conséquente que ces trois chiffres. Parmi les autres produits à connaître se trouve le ZV-1F, un petit compact entièrement tourné vers le vlog et la création vidéo. Mais rempli-t-il réellement ses objectifs ?

Un boîtier à glisser dans sa poche

L'écran orientable est vraiment un plus
© Presse-citron

Le Sony ZV-1F surprend à la fois par sa compacité et sa légèreté. Il est assez proche d’un smartphone en terme d’encombrement, avec un embonpoint un peu plus prononcé. Le poids atteint les 229 grammes sans la batterie et sans la carte mémoire, et 256 grammes avec. Soit le poids d’un iPhone 14 Pro Max à une quinzaine de grammes près.

L’ergonomie est plutôt intuitive est bien pensée. L’épaule droite abrite cinq boutons. Le premier pour la mise sous tension, le second pour le basculement entre le mode photo, vidéo et S&Q, le troisième pour déclencher, le quatrième pour lancer l’enregistrement d’une vidéo et le dernier pour activer un bokeh artificiel autour du sujet. Le déclencheur a pour particularité d’être entouré d’une bague. Elle servira à zoomer dans l’image, avec un facteur de grossissement en 1,5x maximum.

L’épaule gauche est occupée par une griffe porte accessoire. Il sera parfaitement possible de monter une lumière ou un microphone. Dans le second cas, attention cependant, car vous devrez avoir un câble assez long pour atteindre… les ports de l’appareil. Sony les a en effet placé de l’autre côté, sur la tranche droite.

Néanmoins, cette griffe revêt un autre intérêt. Elle vous permettra en effet de fixer une bonnette au-dessus du microphone du compact. Et nous reviendrons bien entendu sur ce chapitre un peu plus loin dans ce test.

Un écran tactile monté sur rotule

Les commandes sont intuitives et bien pensées
© Presse-citron

De nombreux éléments nous attendent au dos du Sony ZV-1F. A commencer par un bouton Fn personnalisable, un bouton d’accès au menu et deux boutons pour lire les contenus stockés sur la carte ou les supprimer. Avec une molette en prime. Cette dernière servira à naviguer au sein du menu du compact, mais pas seulement. Elle intègre quatre boutons en plus du bouton central de sélection. Ici, tout dépendra bien entendu du paramétrage du boitier. Par défaut, vous pourrez accéder au retardateur, aux ISO, à la correction d’exposition et au changement d’affichage.

L’écran LCD TFT de 7,5 centimètre de diagonale est tactile, et il a surtout la bonne idée d’être monté sur une rotule. Cette dernière vous facilitera la vie pour les captations en plongée ou en contreplongée, mais pas seulement. Après l’avoir ouvert totalement, vous pourrez vous filmer en gardant un oeil sur votre cadrage. Cerise sur le gâteau, il suffira de l’ouvrir pour mettre le boîtier sous tension, et le refermer pour couper son alimentation.

Le bouton Fn affichera par défaut le bandeau propre aux appareils photo Sony. Un bandeau bien connu des utilisateurs des A7, A9 et A1. Il se compose en effet de douze cases, chacune renvoyant vers son propre réglage. Il permettra de régler des choses comme le niveau d’enregistrement audio, la mise au point, la compensation de l’exposition, la balance des blancs, la stabilisation ou encore le profil d’image. Et bien sûr, chaque case peut être modifiée en fonction de vos préférences.

Le menu est relativement clair. Il reprend la structure des autres boîtiers de la marque et il permet de trouver assez facilement ce que l’on cherche. Rappelons que la structuration des informations n’a pas toujours été le point fort de la marque nippone. Et certains d’entre vous se souviendront sans doute de ce système d’onglets si peu pratique.

Une poignée indispensable

Le Sony ZV-1F échappé dans la nature
© Presse-citron

Elle est vendue en option, mais elle est indispensable : la poignée GP-VPT2BT. proposée autour des 170€, elle rend le Sony ZV-1F plus facile à utiliser en mode vlog. Une fois les deux appareils connectés, vous pourrez en effet piloter le zoom ou encore déclencher l’enregistrement d’une vidéo directement grâce aux contrôles déportés.

Mieux encore, la poignée peut se déployer et se transformer en trépied pour vous permettre de poser le ZV-1F sur une table ou tout autre surface plane. Et en pressant les boutons situés au niveau de sa fixation, il sera aussi possible de changer l’inclinaison ou le sens de l’appareil. Il sera même possible de placer le compact à la verticale. Les TikTokeurs apprécieront.

Une solution pratique, mais pas parfaite non plus. J’aurais aimé, par exemple, avec une vis de fixation à la base de la poignée pour pouvoir la fixer sur un trépied et gagner un peu en hauteur lorsque le ZV-1F était posé sur mon bureau. Il est aussi regrettable que la poignée soit alimentée par une pile CR2032 au lieu d’une batterie rechargeable par USB-C. Encore que, sur ce point, l’usage d’une pile a aussi un avantage notable : il permet à la poignée de gagner en légèreté.

La connexion est relativement aisée, mais attention : ne vous limiter pas à l’appairage. Une fois le processus terminé, il faudra retourner dans les menus pour activer le contrôle par périphériques Bluetooth. Si vous ne le faites pas, vous ne serez pas en mesure d’utiliser la poignée.

Une connectivité assez complète

La connectique est plutôt généreuse, mais pas forcément très bien placée
© Presse-citron

Sony a fait le choix curieux de regrouper tous les connecteurs physiques du ZV-1F sur le côté droit. Un choix sans doute motivé par la présence de la rotule de l’écran sur le côté gauche.

Malheureusement, si cette décision est compréhensible, elle reste assez agaçante dès lors que l’on cherche à monter un accessoire sur le boîtier. C’est d’autant plus regrettable que la connectique est assez généreuse. En plus de la prise micro, le constructeur a intégré un connecteur USB Type-C (2.0) et une sortie micro HDMI. Il sera donc techniquement possible de charger le boîtier en fonctionnement, mais aussi de récupérer son affichage sur un moniteur externe.

En plus de cela, le Sony ZV-1F fait également la part belle au sans-fil avec du WiFi 802.11 b/g/n et le Bluetooth 4.1. Vous pourrez le connecter à un smartphone et le piloter à distance. Très pratique pour les plans larges. Malheureusement, le processus de connexion est toujours aussi fastidieux. Il faudra en effet installer une nouvelle application, Imaging Edge Plus. La version normale se destine uniquement aux boîtiers Alpha. Une fois l’outil téléchargé et installé, il vous restera encore à connecter le boîtier au smartphone. Avec une demie dizaine d’étapes à suivre à la lettre.

Le choc de simplification, ce n’est donc pas pour tout de suite. Espérons que Sony finisse par corriger le tir et par proposer une application plus stable et surtout plus simple d’utilisation.

Autre précision importante, le ZV-1F peut aussi être utilisé comme une webcam. Dans ce cas, la captation reste limitée au 720p.

Un beau capteur, avec quelques oublis très regrettables

La petite bonnette vous sortira de bien des impasses
© Presse-citron

Le Sony ZV-1F est plutôt convaincant sur le papier. Il embarque à son bord un capteur 1 pouce CMOS Exmor RS de 20,1 millions de pixels. L’optique est soudée au boîtier. Ici, le constructeur a opté pour un objectif ZEISS Tessar T* équivalent à un 20 mm et ouvrant à f/2. Et sans surprise, le moteur de traitement est un BIONZ X.

L’angle de vue est suffisant pour intégrer le sujet, à savoir vous, et une partie de son environnement. Les vlogueurs pourront donc contextualiser leurs créations. La déformation, comme nous le verrons plus loin, est bien gérée et on pourra en plus compter sur une mise au point allant de 5 centimètres à l’infini. La stabilisation est électronique, et elle reste malheureusement perfectible. Le ZV-1F fait l’impasse sur la stabilisation optique.

De même pour la mise au point. Sony a opté pour un système basé sur une détection de contraste. Avec les limites que l’on connaît. C’est sans doute utopique, mais j’aurais aimé retrouver un système hybride équivalent à celui que l’on trouve sur les boîtiers A7. Bon point en revanche, la détection du visage et le suivi du sujet répondent présents.

L’obturateur est électronique, avec des vitesses comprises entre 1/4″ et 1/32 000. La sensibilité ISO est comprise entre 125 et 12 800 ISO, que ce soit en photo ou en vidéo. Si vous optez pour le mode auto, alors elle restera située dans une fourchette allant de 125 ISO à 6400 ISO.

Très convaincant en photo

Le déclencheur et le bouton d'enregistrement ne sont pas placés au même endroit
© Presse-citron

Le Sony ZV-1F a beau se destiner, principalement, au vlog et à la vidéo, il reste très efficace en photo. La dynamique est convaincante. Même en situation de contrejour. Le piqué est omniprésent, du moment que la lumière répond à l’appel. Quant aux couleurs, elles sont assez neutres pour faciliter le processus de retouche en post production.

Mais c’est surtout le format qui convainc. Le Sony ZV-1F est très agréable à manipuler en raison de son poids contenu et son écran monté sur rotule facilite clairement les prises de vue en plongée et en contre-plongée. Plus besoin de se casser le dos pour shooter des sujets au ras du sol.

Quel dommage en revanche que ce petit compact ne soit pas en mesure de gérer le RAW. Certes, on peut comprendre son positionnement grand public, mais les amateurs éclairés se sentiront très vite limités.

Du S-LOG3… mais du 4:2:0 8bit

La focale fixe a ses avantages, mais aussi ses défauts
© Presse-citron

Les modes d’enregistrement vidéo vont droit à l’essentiel. Vous aurez le choix entre le XAVC S 4K et le XAVC S HD. Dans le premier cas, il faudra vous en tenir à 25 images par seconde. Dans le second, vous pourrez monter à 50 ou 100 images par seconde. La définition tombera en revanche au 1080p. Mais ce qui déçoit, finalement, ce sont les réglages d’enregistrement. Le Sony ZV-1F s’en tient en effet au 4:2:0 8bit (100 ou 60 Mbits) et il fait donc l’impasse sur le 10bit. En conséquence, l’image perdra en détails. Bon point en revanche, le ZV-1F permet de filmer en S-LOG3.

Note : Le S-LOG3 est une courbe gamma spécialement optimisée pour le processus d’étalonnage. Ce format permet donc d’optimiser les performances du capteur et de conserver davantage d’informations dans les hautes lumières et les ombres. Grâce à lui, les caméras de Sony peuvent donc capturer une plus grande gamme de tons et restituer plus fidèlement les scènes filmées. Pour en apprendre plus sur ce format, vous pouvez vous rendre sur cette page du site de Sony.

Côté batterie, Sony est parti sur une NP-BX1. Comptez environ une heure de tournage. C’est peu et il sera donc préférable d’investir dans des batteries supplémentaires sous peine de se retrouver très vite à sec.

Un véritable couteau suisse de la création

L'ergonomie est plutôt intuitive, on trouve vite ce que l'on cherche
© Presse-citron

En main, le Sony ZV-1F est redoutable. Certes, il est plus encombrant qu’une GoPro ou même qu’un DJO Osmo Pocket, mais il reste agile et cela participe pour beaucoup au confort des prises de vue. On peut en effet le tenir à bout de bras pendant plusieurs heures sans le moindre souci. D’ailleurs, la marque a eu le bon sens de recouvrir sa poignée d’un plastique texturé pour éviter de problématiques glissades.

La qualité vidéo reste correcte, mais elle aurait pu être meilleure avec le 10bit. Pour moi, Sony a clairement fait une erreur. Les vlogueurs confirmés se sentiront très vite limités. Le ZV-1F paye d’une certaine manière son positionnement grand public. Un positionnement d’ailleurs discutable compte tenu de la présence du S-LOG3.

Reste que ce format ouvre tout de même le champ des possibles. Du moins à condition de maîtriser un minimum les arcanes de l’étalonnage. Lorsque c’est le cas, on prend plaisir à modifier l’image et à la façonner à notre goût.

La mise au point fonctionne assez bien, du moment que la lumière est là. En basse luminosité, c’est plus compliqué. Le suivi du sujet, comme souvent avec Sony, se montre redoutable. Une fois que la mise au point est faite sur notre oeil, elle ne bouge pas. Le ZV-1F arrive d’ailleurs à nous retrouver assez rapidement lorsque nous sortons du cadre et que nous revenons par la suite.

La marque a également eu la bonne idée d’intégrer un mode “présentation de produit”. Activable d’une seule pression, il permet de ne plus faire la mise au point sur le visage, mais sur l’élément placé au milieu du cadre. Comme un smartphone tendu à bout de bras, une montre, un bijou quelconque ou n’importe quel objet. La mise au point est assez rapide et je n’ai pas noté d’effet de pompage particulier. Attention en revanche, car il sera impératif de filmer en pleine journée ou avec une belle lumière.

La stabilisation, son talon d’Achille

Le ZV-1F est assez petit pour tenir dans la main
© Presse-citron

La stabilisation est très perfectible. Sans le SteadyShot, les a-coups seront nombreux. Trop nombreux. Si le vlog doit bien entendu conserver un petit côté roots, les séquences seront trop hachées pour être exploitables. Il faudra donc activer la stabilisation et la basculer en mode “active”. Toutefois, lorsque ce sera fait, le ZV-1F opérera un crop dans l’image. On perdra donc du même coup en champ de vision. Pire encore, si le centre de l’image sera – relativement – stable, ce ne sera pas le cas des coins. Des palpitations seront clairement visibles.

Et c’est un problème. C’est un problème parce que les plans seront beaucoup moins fluides. La seule solution sera donc de monter le compact dans un stabilisateur. Avec une inévitable perte de compacité à la clé.

Cela ne veut évidemment pas dire qu’il ne sera pas possible de créer de belles images. Simplement que vous aurez plus intérêt à poser le ZV-1F sur une surface plane – et immobile – que de le garder en main. Et forcément, pour un appareil tourné vers les vlogs, c’est un peu dommage.

Le son est de bonne qualité, sans pour autant égaler les micros dédiés comme le DJI Mic – que nous avons pu tester cette année. La bonnette remplit bien son office. Le système de fixation est d’ailleurs assez original… à défaut d’être pratique. La bonnette viendra en effet se fixer à la griffe porte accessoires. Une fois en place, elle ne vous permettra donc plus d’accrocher un autre accessoire au compact.

En photo, il n’est pas mauvais et il est capable d’afficher des images assez détaillées. La dynamique est perfectible, bien sûr, mais elle suffira à la plupart des utilisateurs. En revanche, quel dommage que la prise en charge des RAW ne soit pas de la partie ! Un oubli difficilement justifiable et qui pénalisera tous les photographes éclairés.

Pour conclure

Même à contrejour, le Sony ZV-1F a son charme
© Presse-citron

Le Sony ZV-1F n’est pas dénué de charme. Compact, facile à manipuler, il ne nécessite pas de bien s’y connaître en vidéo, mais cela ne l’empêche pas de proposer des fonctions intelligentes et bien pensées. La présence du S-LOG3 est bien entendu une bonne surprise.

Néanmoins, il souffre aussi de plusieurs défauts notables, comme l’absence de la prise en charge du 10bit ou encore sa stabilisation, malheureusement très perfectible. Sur ces points spécifiques, certains smartphones font mieux.

Cela étant, et en dépit de ces quelques lacunes, le ZV-1F reste une bonne surprise. Et si vous avez peur qu’il n’aille pas assez loin, vous pouvez toujours vous tourner vers le ZV-1. Il est un peu plus cher, c’est vrai, mais il coche pas mal de cases, comme celle de la stabilisation optique ou encore du RAW.

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Sony ZV-1F

650€
7.8

Format

8.5/10

Qualité vidéo

7.5/10

Stabilisation

7.0/10

Autonomie

8.0/10

Prix

8.0/10

On aime

  • Le format, tout mini
  • L'ergonomie, intuitive
  • Le S-LOG3, toujours un régal
  • L'écran orientable, très pratique

On aime moins

  • Pas de 10bit
  • Pas de 4K 60 ips
  • Une autonomie perfectible
  • Une dynamique perfectible
  • Une stabilisation imparfaite
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