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NFT : pourquoi les choix d’Ubisoft sont critiqués par des employés ?

Sur le réseau social de l’entreprise, une opposition à cette initiative s’est faite entendre.

C’est une annonce tonitruante et qui a beaucoup fait réagir. La semaine dernière, Ubisoft a officialisé le lancement en béta de Quartz, sa plateforme où les joueurs peuvent acheter des items de jeux (vêtements, véhicules, armes etc) sous forme de NFT (jetons non fongibles). Et l’éditeur français n’a pas perdu de temps puisque les gameurs peuvent d’ores et déjà s’offrir des « Digits », des véhicules, des armes, mais aussi des pièces d’équipements disponibles sur le jeu Ghost Recon Breakpoint.

En clair, ces NFT sont visibles des autres joueurs mais il s’agit d’objets de collection uniques. Il est donc possible de les revendre sur la plateforme et comme on pouvait s’y attendre les choses s’emballent très vite et certains propriétaires de jetons non fongibles réclament déjà la somme folle de 450 000 dollars pour les céder.

De vives critiques exprimées en interne

Ce lancement ne plaît clairement pas à tout le monde, à commencer par une partie du public qui a massivement disliké la vidéo d’annonce de lancement. De nombreux commentaires très critiques ont aussi été recensés sur les réseaux sociaux. À l’image de cette internaute qui a exprimé sa colère : « Ubisoft, une fois de plus, nous offre quelque chose que nous n’avons pas demandé, que nous ne voulons pas et que nous n’apprécierons pas. »

Plus inquiétant encore, ce choix stratégique est aussi dénoncé par certains salariés de l’entreprise. Kotaku a en effet pu consulter les messages publiés sur MANA, le réseau de discussions interne de la société tricolore, suite à l’annonce du lancement de la plateforme Quartz. Ainsi, l’un d’eux se montre très sceptique : « Je ne comprends toujours pas vraiment le besoin auquel nous répondons. Cela vaut-il vraiment la peine de faire de la publicité (extrêmement) négative ? », pour ce projet.

Un autre salarié s’en prend directement au principe des NFT : « Comment pouvez-vous regarder la marchandisation, la spéculation, la rareté artificielle et l’égoïsme, puis vous dire ‘’oui c’est bien, c’est ce que je veux, mettons-le dans l’art ?’’ »

Certains développeurs ont également exprimé leurs préoccupations environnementales, tandis que plusieurs d’entre eux se demandent si la décision d’entrer sur le marché des NFT n’est pas simplement un moyen de coller à un concept à la mode. Enfin, d’autres s’inquiètent de devoir implémenter des fonctionnalités de NFT sur leurs prochains titres à l’avenir.

« La blockchain est une révolution »

Du côté de la direction en revanche, les avis semblent bien différent. D’ailleurs, Yves Guillemot, PDG et co-fondateur d’Ubisoft, expliquait en novembre dernier :

Le marché avance toujours et connaît des révolutions. La blockchain est une révolution. Elle implique plus de play-to-earn permettant aux joueurs d’avoir du contenu, d’en posséder, nous pensons que cela va considérablement développer l’industrie.

Il n’est d’ailleurs pas le seul à se montrer enthousiaste sur le sujet. Cette tendance ressort en effet dans un sondage commandé par la plateforme blockchain Stratis à l’institut Insight Opinion qui a permis d’interroger 197 développeurs de jeux vidéo aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Selon cette enquête, 58 % des entreprises commencent à utiliser la technologie blockchain dans leurs productions, tandis que 47 % ont incorporé des jetons non fongibles. Les sondés se montrent particulièrement confiants sur l’avenir des NFT et 72 % des sociétés pensent utiliser la blockchain et les NFT dans leurs propres jeux, tandis que 56% souhaitent le faire au cours des 12 prochains mois.

À noter que certains gros acteurs de l’industrie vidéoludique ne sont pas ravis de cette évolution à l’image de Steam qui a décidé d’interdire « les applications construites sur la technologie de la blockchain qui résulte ou qui autorise les échanges de cryptomonnaies et de NFT ».

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1 commentaire
1 commentaire
  1. “(…)à l’image de Steam qui a décidé d’interdire « les applications construites sur la technologie de la blockchain qui résulte(sic) ou qui autorise(sic) les échanges de cryptomonnaies et de NFT ».”

    C’est bien la preuve que cette évolution va dans le bon sens. Ubi a toujours cette réputation horrible qui fait que tout ce qui en sort se fait basher à loisir (c’est parfois très drôle), mais là ils ont flairé qqch qui va les porter malgré des jeux à la réussite mitigée, particulièrement si les autres acteurs ne prennent pas le train en marche. Vu le prix de leur action, je dirais que c’est le moment d’investir. Les atermoiements de certains sur la blockchain sont quant à eux affligeants, on est bouclés par des institutions étatiques depuis la nuit des temps et le monde prend peur dès qu’un brin d’autonomie commence à apparaitre. Il faut sortir de la caverne, on n’a pas le choix, même si ça pique les yeux. On appelle ça grandir.

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