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Tablette Nokia N1 : ce qu’il faut en retenir

Nokia dévoile la Nokia N1 : une tablette sous Android qui se présente comme le parfait compagnon du Z Launcher.

Ne demandez pas à un finlandais ce qu’il pense du rachat de Nokia par Microsoft. Sauf si vous voulez entrer dans un long débat sur cette fierté finlandaise, devenue la déception d’une nation bien évidemment.

Il ne faut ainsi pas rester longtemps à Helsinki pour entendre de nombreuses anecdotes et récits autour de la grandeur et décadence de cet ancien leader de la téléphonie mobile.

On apprend ainsi que le Nokia Store en plein centre de Helsinki reçoit régulièrement la visite de personnes qui viennent montrer leur mécontentement, sur le ton de « Pourquoi ont-ils vendu à Microsoft ? »

Pour comprendre l’ampleur des répercussions, il est bon de rappeler que le téléphone portable a été le premier produit d’export finlandais pendant les 20 dernières années, surpassant l’export historique de bois (et des produits associés au bois).

What’s next, Nokia?

Le programme de la conférence finlandaise Slush (dont nous vous parlerons plus en détails bientôt), annonçait la présence de Sebastian Nyström, Head of Product Business pour Nokia Technologies.

L’intervention, titrée « What’s next, Nokia? », n’avait certainement pas éveillé l’attention de beaucoup de monde. Jusqu’à la veille au soir, lorsque le compte Twitter de Nokia dévoila un teaser photographique, annonçant la présentation de leur nouveau produit le lendemain lors de Slush.

Nous étions présents au premier rang lorsque Sebastian Nyström monta sur scène l’air grave, de l’électricité parcourant la salle.

« They say Nokia is dead », furent ces premiers mots.
Derrière lui, des gros titres de la presse apparaissent sur l’écran géant, tous plus pessimistes les uns que les autres.
« They couldn’t be more wrong » lâcha-t-il avec force, un tonnerre d’applaudissements accueillant cette déclaration dans la salle, juste pour prouver combien les finlandais espèrent le grand retour de l’enfant prodigue.

Pour lui, c’est un nouveau commencement pour Nokia.
L’audience est alors pendue à ses lèvres, véritablement curieuse de voir ce qu’il va annoncer.

A ce moment là, Sebastian Nyström se met à parler de Z Launcher, le lanceur d’applications Android disponible depuis quelques temps déjà… annonçant sa disponibilité pour tous, gratuitement.

Pendant quelques instants, l’audience suspend sa respiration. Est-ce qu’il s’agit de cela ? Est-ce que c’est « ça » l’annonce ?

Le Head of Product de Nokia passe en revue les fonctionnalités du Z Launcher, la possibilité de chercher une application, un contact, ou un site favori en traçant la première lettre de celui-ci. Une interface qui va s’adapter d’après les habitudes de l’utilisateur au travers de machine-learning. Il se targue du chiffre de 100.000 téléchargements le jour de son lancement. Pour lui, il s’agit d’une évidence : Nokia avait mis le doigt sur quelque chose, il y avait un marché pour cela. La minute suivante sera véritablement celle qui déchaînera les foules.

Nokia N1 : l’iPad mini sous Android

Sebastian Nyström ouvrit alors la boîte noire qui éveilla tant de curiosité lors du teaser de la veille. A l’intérieur, une tablette. La Nokia N1.

Présenté comme le parfait compagnon du Z Launcher, l’appareil ressemble comme deux gouttes d’eau aux derniers iPad Mini, reprenant la taille et les bords ronds si caractéristiques (les spécificités sont présentes ici).

La Nokia N1 sera sous Lollipop (la dernière version d’Android), et sera proposée au petit prix de 249$ hors taxes. Nous avons eu l’opportunité de passer quelques minutes avec la N1 entre les mains. Son design très Apple-like est évidemment frappant et plaisant. Nous avons le sentiment d’avoir en main un produit Premium, très fin et léger. Pour ne rien gâcher, Android s’est montré réactif lors de nos premiers tests.

En ce qui concerne le Z Launcher, c’est une autre affaire. On aime ou on ne l”aime pas.
Avec le Z Launcher, vous n’avez jamais accès à l’interface classique d’Android, pas l’écran des applications, pas de widgets, uniquement une sélection des 12 applications sensées être les plus importantes pour vous, et une recherche tactile toujours disponible.

La bonne nouvelle, c’est que si vous n’aimez pas celle-ci, vous pouvez installer n’importe quel autre lanceur d’application Android pour le remplacer.

Nokia N1 : une bonne stratégie ?

Mais le discours que je tenais à l’instant est très « orienté geek ». Je parle de mon cas particulier, mais j’ai conscience des 3 forces du produit.

1. Son prix : la Nokia N1 est une tablette d’apparence Premium, à un prix accessible (par soucis de comparaison : Apple continue de vendre l’iPad mini premier du nom à ce même prix)
2. Son design : la N1 pourra attirer le grand public qui souhaite une jolie tablette, sans briser sa tirelire.
3. Sa simplicité d’utilisation : parce qu’Android peut encore être trop compliqué pour Mr et Mme Toutlemonde, le Z Launcher peut être un bon moyen de simplifier Android.

Est-ce que la Nokia N1 sera un grand succès commercial ? Difficile à dire. Le produit a beau avoir de nombreux côtés séduisants (et il faut bien dire que l’on a envie de voir Nokia renaître de ses cendres), il reste encore trop d’incertitudes pour donner une réponse définitive.

Au final, la concurrence est déjà bien présente sur ce secteur, avec des prix également ultra-compétitifs. L’autre point, c’est l’absence d’annonce de commercialisation en Europe. En effet, Nokia cible pour le moment le marché chinois avec un lancement avant le nouvel-an chinois. Pour l’Europe, rien n’est annoncé.

Ce qu’il faut donc retenir de cette présentation ? Nokia, même amputé de sa division mobile, a encore l’ambition et les moyens de nous surprendre et d’amener sur le marché un produit séduisant.

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6 commentaires
6 commentaires
  1. Il aurait été intéressant de signaler que ce produit est un produit chinois sous licence Nokia. Le seul apport de la marque finlandaise est le lanceur Z Launcher ainsi que l’aura de son nom.

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