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SoT – Symbiotic of Things, nouvelle tendance du CES 2020

De nombreuses innovations du CES visent la symbiotique : une association technologique, durable et réciproquement profitable, entre plusieurs entités.

Au fil des années nous avons vu évoluer l’électronique présentée au Consumer Electronic Show : initialement téléviseurs, puis électronique, les objets sont devenus progressivement connectés (IoT), centrés sur l’homme (IOM), présents à tous les niveaux (IOE) et sont enfin devenus intelligents (lOT). Cette dernière évolution s’est réalisée sur les objets de manière unitaire : par exemple le sèche-cheveux qui reconnaît les cheveux abîmés (L’Oréal 2019) ou le software qui détecte des maladies via l’analyse de la voix (Beyond Verbal 2018).

De l'IOT au SOT

La Symbiotique des objets vise une association technologique, durable et réciproquement profitable, entre plusieurs entités “vivantes”. La symbiose trouve son inspiration dans la nature à l’instar du lichen qui est une association parfaite entre un champignon et une algue et qui se nourrissent mutuellement de notre tube digestif où les bactéries présentes nous permettent de digérer nos aliments.

On retrouve ainsi la symbiotique des objets à différents niveaux : en coexistence, mais aussi en hôte le tout pouvant former un écosystème plus ou moins complexe.

Ecosysteme

Au CES 2020 nous avons ainsi observé l’apparition de ces écosystèmes symbiotiques à tous les niveaux.

Au niveau des wearables

NextMind
© NextMind

Nextmind, un brain sensor de nouvelle génération, permet ainsi de contrôler son ordinateur par la pensée. À l’inverse des interfaces dites parasitaires (qui vont nous faire dévier de nos mouvements naturels) comme le clavier ou la souris, ce brain sensor n’obstrue en rien notre vision ou nos mains. Cette technologie n’en est qu’à ces débuts (le fonctionnement reste exploratoire), mais le principe est là.

Glutrac
© Glutrac

Add Care Glutrac est une montre qui capte en permanence le taux de glycémie dans le sang (et sans prélèvement) pouvant améliorer la vie de millions de diabétiques. Le bracelet n’est ainsi pas invasif ni parasitaire, mais permet à son hôte de survivre.

Au niveau du logement

Tous les objets de la maison sont déjà interconnectés et fonctionnent pour la plupart en intelligence entre eux et pour le confort de l’hôte de la maison.

Enki, système connecté de l’enseigne de distribution Leroy Merlin, propose ainsi d’intégrer entre eux les objets de sa maison. Des scénarios de vie autonomes sont ainsi programmables : ouvrir ses rideaux à son réveil tout en augmentant le chauffage dans la salle de bain avant sa douche tout en pilotant par la voix son enceinte connectée Echo d’Alexa pour écouter sa radio apporte à l’hôte un plus grand confort de vie.

Au niveau du véhicule

Mercedes
© Presse-citron.net

Mercedes s’est ainsi inspiré du film Avatar pour concevoir son véhicule autonome et connecté qui prône la symbiose entre le conducteur et le véhicule. Fini les boutons et autres molettes peu intuitives, il est désormais possible de contrôler son véhicule et son intérieur avec les mouvements de sa main. Plus de clé de contact, le véhicule reconnaît le conducteur par son pouls et son rythme respiratoire. L’habitacle est synchronisé avec les signaux vitaux de son occupant : le rythme cardiaque ou les émotions vont ainsi modifier l’intérieur du véhicule.

Le constructeur allemand affiche aussi une écoresponsabilité au niveau des matériaux du véhicule (composites et bois) ainsi qu’une autonomie de 700 km reposant sur des batteries sans terre rare (tel que le lithium, assez polluant), mais à base de graphène. À noter que cela n’est encore aujourd’hui qu’un concept car.

Au niveau de la ville

Toyota Woven City
© Toyota

Toyota présentait cette année un concept de ville symbiotique : une intégration parfaite entre les logements (robotisés), ses habitants, les transports et la ville dans son ensemble.

Ce projet qui verra le jour à horizon dès 2021, est un laboratoire vivant d’expérimentation pour Toyota et ses futurs 2000 habitants.
Le véhicule (le concept car e-palette présenté d’ailleurs au CES 2019) a de multiples usages : tantôt système de livraison, il se transforme en moyen de déplacement en espace de santé ou restaurant mobile (comme sur la photo ci-dessus) avec des routes aménagées sur plusieurs niveaux, intriquées avec les espaces piétons et jusque dans les appartements.

Woven City
© Toyota

La ville, alimentée par pile à combustible à hydrogène, est entièrement automatisée et optimisée pour ses habitants : tantôt espace de vie personnelle, espace de travail ou lieux d’interactions sociales, la ville se mue au gré des moments de vie.

Une des grandes tendances de fond derrière la symbiotique est le développement durable. En effet l’hôte le plus englobant pour nous est la Terre dans son ensemble et si nous visons la symbiose, il est ainsi indispensable de ne pas nuire à cette dernière. Dans la mythologie grecque, Gaïa était d’ailleurs la personnification de la Terre, un macro organisme hôte de la vie qu’on se devait de respecter.

On espère donc que la symbiotique des objets n’est pas qu’un effet d’annonce, mais qu’elle s’insufflera dans la future conception de notre société.

Cette année encore, PwC France a couvert le Consumer Electronic Show (CES), événement majeur de la tech et du digital rassemblant grands groupes et startups à Las Vegas du 7 au 10 janvier 2020.

David-Henri Bismuth est en charge du Tech Lab au sein de l’Experience Center, agence de design de service et d’expérience de PwC France.

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