Passer au contenu

Test du realme 8 Pro : à un détail près…

Positionné en milieu de gamme, le realme 8 Pro surprend agréablement mais déçoit sur un point. Pour tout savoir, lisez notre test complet !

Chez realme, les smartphones se succèdent à très grande vitesse. L’an dernier, le 6 Pro a été remplacé à peine quatre mois après son lancement par le 7 Pro. En ce début de printemps, celui-ci cède la place au tout nouveau 8 Pro.

Positionné en milieu de gamme, il bénéficie de caractéristiques techniques pour le moins intéressantes compte tenu de son positionnement tarifaire. Il embarque ainsi une dalle Super AMOLED ainsi qu’une caméra quadri-modules aux fonctions pour le moins intriguantes.

C’est avec curiosité que nous l’avons testé pendant près de trois semaines afin de voir s’il tenait vraiment ses promesses. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il nous a souvent étonnés !

Prix et disponibilité

Le 8 Pro est disponible en précommande dès aujourd’hui pour une disponibilité à partir du 31/03. En France, il ne sera disponible qu’en version 8 Go RAM/128 Go Flash au prix de 299 €. Le constructeur le décline en deux couleurs (bleu infini et noir infini).

Design et ergonomie : ha oui, quand même !

Une chose est sûre : le design du 8 Pro ne laissera personne indifférent. À en croire les documents marketing, le constructeur semble être très fier de son boulot sur la face arrière. Nous savons parfaitement qu’en matière de design, les goûts de chacun sont très différents et l’esthétique du 8 Pro plaira sûrement à certains utilisateurs. Mais pas à nous.

Mais avant d’aborder ce qui fâche, attardons-nous quelques instants sur ce qui plait. Avec ses 176 grammes, le 8 Pro ne lestera pas outre mesure la poche de l’utilisateur. Il pourra même le loger dans la poche d’un vêtement ajusté, son épaisseur de 8,1 mm lui conférant une discrétion agréable.

La face avant est quasiment entièrement occupée par un écran OLED de 6,4 ’’, un discret poinçon logé dans le coin supérieur gauche laissant la place nécessaire à la caméra frontale. Les bordures noires latérales s’avèrent assez fines pour n’être quasiment pas remarquables. Même chose pour le front dont on apprécie la discrétion malgré la présence d’une fine grille protégeant l’écouteur. Le menton, enfin, est nettement plus proéminent sans toutefois être trop épais.

realme 8 Pro
© Presse-Citron

Les choses se gâtent dès que l’on se penche sur la face arrière. Celle-ci est réalisée en un plastique au toucher granuleux faisant un peu cheap. Il a au moins pour lui d’être complètement insensible aux empreintes de doigts. Le constructeur a cru pertinent d’étaler sur toute la longueur de ce malheureux 8 Pro son slogan « Dare to Leap » (que l’on peut traduire par « osez franchir le pas » ou « osez faire le saut »).

Loin de nous l’idée d’être méchants (quoique), mais cette façon de faire nous rappelle les tee-shirts vendus pour quelques euros dans les supermarchés où sont imprimés des expressions en langue anglaise péremptoire (quand elles veulent dire quelque chose, ce qui n’est pas toujours la cas). Dans un sursaut de clairvoyance, le constructeur fournit tout de même une coque en plastique qui protégera la face arrière et surtout atténuera sa visibilité.

realme 8 Pro
© Presse-Citron

Heureusement, certains éléments positifs permettent de relativiser ce design que nous qualifierons de « clivant ». En premier lieu, la présence d’un jack audio 3,5 mm qui ravira les amateurs de casques filaires, souvent désespérés de devoir passer par un adaptateur USB-C. On apprécie le positionnement des touches mécaniques sur un seul flanc — en l’occurrence le droit — au lieu de les répartir sur les deux. Cela peut sembler anecdotique, mais ça ne l’est pas si l’on souhaite caler le smartphone à l’horizontale afin de shooter avec un long temps de pose. Bon point enfin pour le triple emplacement du tiroir à cartes pouvant héberger deux nano-SIM ainsi qu’une micro-SD.

Finissons ce rapide tour du propriétaire en signalant la présence d’un lecteur d’empreintes logé sous l’écran, à une hauteur que nous jugeons tout à fait convenable pour une utilisation à une main.

Affichage : agréablement surprenant

L’écran du 8 Pro est constitué d’une dalle Super AMOLED de 6,4 ’’ affichant 2400×1080 pixels et couvrant 90,8 % de la face avant. On l’a mentionné précédemment, une petite perforation logée en son coin supérieur gauche héberge la caméra frontale. Celle-ci s’avère discrète et peu pénalisante en utilisation quotidienne.

L’image affichée par l’écran est d’excellente qualité compte tenu du positionnement tarifaire du smartphone. L’emploi d’une dalle Super AMOLED sur un produit valant ce prix n’est guère courant, les constructeurs préférant souvent intégrer un écran LCD IPS traditionnel. Lors de nos tests, nous n’avons pas remarqué de déviation gênante de la colorimétrie, si ce n’est un léger boost des couleurs afin de rendre l’image plus flatteuse à l’œil. Les paramètres de gestion de l’affichage permettent d’adapter le rendu au goût de chacun.

realme 8 Pro
© Presse-Citron

Realme annonce une luminosité de pic pouvant atteindre 600 nits, ce qui autorise une consultation correcte de l’écran en plein soleil. Un autre avantage de l’emploi d’une dalle Super AMOLED est de pouvoir activer l’affichage permanent, y compris en veille (always on display) afin de garder un œil sur ses notifications ou prochains rendez-vous.

Nous n’avons pas de reproche à formuler à l’encontre de l’écran, que nous trouvons globalement agréable. AMOLED oblige, les noirs sont vraiment noirs et il n’y a aucune rémanence visible lors de la visualisation d’images (très) animées. Certains regretteront l’absence d’une cadence de rafraîchissement supérieure à 60 Hz… mais il faut bien que les modèles haut de gamme conservent quelques avantages !

RealmeUI 2.0 : un pas de plus vers la perfection ?

Annoncé l’année dernière, la surcouche maison realmeUI 1.0 avait pour vocation de remplacer ColorOS, utilisé jusque-là conjointement avec Oppo. Si l’on excepte le changement de nom, les deux environnements étaient à l’époque strictement identiques, realme expliquant qu’il faudrait un peu de temps pour que sa surcouche acquière sa propre identité. Manifestement, une année n’a pas suffi pour cela puisque realmeUI 2,0 est identique à ColorOS 11, dernière version en date de l’interface Oppo.

Pour tout dire, on ne s’en plaindra pas vraiment tant realmeUI-ColorOS est agréable à utiliser. On apprécie les petites attentions liées à la personnalisation des icônes et du thème, la préservation de la philosophie « stock » de l’interface Android 11 ainsi que l’esthétique générale. Les réglages et paramètres disponibles sont nombreux tout en restant relativement simples à trouver grâce à une arborescence dont la logique reste compréhensible.

RealmeUI 2.0 fait siennes les bonnes idées vues dans ColorOS 11. En plus de sa grande intuitivité et des possibilités de personnalisation, on apprécie les fonctions liées à la confidentialité. Parmi elles, le clonage système autorise la création d’un environnement secondaire entièrement séparé du principal. Cela s’avérera très utile si l’on souhaite séparer ses données professionnelles des infos personnelles. L’accès à l’un ou l’autre des environnements s’effectue par un mot de passe différent ou le choix d’une empreinte digitale pas encore affectée à l’activation de l’environnement principal. On pourra bien entendu transférer des données de l’un à l’autre des environnements afin de faciliter leur gestion.

Nettement moins radicale, mais tout aussi sécurisée, la fonction coffre-fort permet de stocker dans un seul environnement des fichiers sensibles à l’abri des regards indiscrets. On pourra aussi définir un mode enfant afin de ne laisser accès à ses rejetons qu’à une partie très réduite des applications.

RealmeUI 2.0 n’est pas encombré de bloatwares, loin de là. Le constructeur met un point d’honneur à n’installer que des applications officielles Google, complétées il est vrai par quelques outils aussi utiles que simples. Citons pour l’exemple Phone Clone qui importe les données d’un ancien smartphone, une boussole, une application météo, des gestionnaires multimédias ainsi qu’un espace de jeux. S’il n’est pas nouveau, il a pour mérite de regrouper les jeux installés dans un dossier et d’optimiser les paramètres du smartphone.

On l’a compris, nous sommes fans de RealmeUI 2.0, tout comme nous le sommes de ColorOS 11 ! À ce jour, la surcouche est à notre avis l’une des plus agréables à utiliser. On ira même jusqu’à affirmer qu’elle est en mesure de faire de l’ombre au OneUI 3 de Samsung ou OxygenOS de OnePlus, le top du moment.

Performances : sans surprise

Le 8 Pro embarque un SoC SnapDragon 720G accompagné de 8 Go de mémoire de travail et de 128 Go de stockage interne (extensible par micro-SD). Annoncé il y a plus d’un an, il se positionnait chez Qualcomm en point d’entrée du segment milieu de gamme. En clair, il ne fallait pas s’attendre à des performances extraordinaires et c’est ce que l’on constate avec le 8 Pro. Le choix d’un tel processeur était inévitable afin de contenir le prix sous la barre des 300 euros. À ce niveau de prix, certaines contraintes deviennent acceptables, surtout compte tenu des efforts faits sur l’écran et la partie photographique.

Dans l’absolu, le smartphone reste agréable à utiliser pour toutes les tâches traditionnelles. Il montre toutefois ses limites dès qu’il s’agit de faire tourner les jeux dernier cri et il faudra réduire le niveau de détail de l’affichage afin de conserver une fluidité acceptable. Android 11 et realmeUI s’en sortent correctement tant qu’on n’active pas des fonctions très consommatrices de ressources (le clonage système, notamment) ou que l’on ne lance pas simultanément plusieurs applications gourmandes en ressources. Pas de surprise en matière de connexions réseau puisque l’on trouve les traditionnelles puces Bluetooth 5.0, Wifi ac ainsi que le support de la 4G.

Autonomie : charge rapide, autonomie confortable

Le 8 Pro dispose deux batteries rechargeables de 2250 mAh, soit une capacité totale de 4500 mAh. Cette dichotomie s’explique par l’emploi de la technologie SuperDart qui charge les deux accumulateurs en parallèle. Il faut ainsi moins de 20 minutes pour atteindre 50 % de la capacité maxi et 47 minutes pour passer de 0 à 100 %. Seule condition, utiliser le câble et le bloc secteur fournis, ceux-ci embarquant l’électronique de surveillance indispensable au bon déroulement de l’opération.

Lors de nos tests, nous avons apprécié la bonne tenue de la consommation électrique. On frise les deux journées d’autonomie en utilisation normale. En mode intensif (jeux, visionnage de vidéos, captation vidéo intensive, etc), l’autonomie pourra dans le meilleur des cas atteindre une journée complète. Ces scores sont à notre avis très honorables pour un smartphone à ce prix. Sur cet aspect, le 8 Pro sera un compagnon agréable et efficace pour un utilisation normale.

Photo : le plein de technologies

La caméra dorsale du 8 pro se compose de quatre modules photo-vidéo aux rôles complémentaires.

realme 8 Pro
© Presse-Citron
realme 8 Pro
© Presse-citron

Le module principal est construit autour d’un capteur 108 Mpxl de nouvelle génération. Par défaut, il enregistre des images 16 Mpxl en mettant en œuvre la technique du pixel binning : un pixel de l’image finale est composé à partir des infos recueillies par 9 photosites du capteur regroupés en matrice de 3×3. Chaque matrice récolte une plus grande quantité de lumière afin de produire des images plus précises en faible luminosité. L’autre avantage théorique de ce capteur est de pouvoir simuler un zoom nettement plus précis. Realme annonce ainsi qu’il est possible de produire un grossissement numérique 3x aussi précis qu’avec un zoom optique conventionnel.

realme 8 Pro
L’objectif macro nécessite un recul de 40 mm © Presse-Citron

Le module ultra grand-angle est quant à lui équipé d’un capteur 8 Mpxl et d’un objectif disposant d’un angle de vue de 119°. Un module macro équipé d’un capteur 2 Mpxl permet de shooter des images à 40 mm de distance afin de capturer les détails microscopiques du sujet. Enfin, le quatrième module embarque un capteur monochrome 2 Mpxl. Il n’est pas là pour capturer des images, mais plutôt pour fournir des informations de profondeur de champ lors de réalisation de portraits.

realme 8 Pro
Mode Nuit © Presse-Citron

Realme accompagne toute cette (bonne) quincaillerie d’un ensemble de fonctions assez surprenantes pour un produit de ce prix. Le 8 Pro propose une version améliorée du mode « nuit étoilée », apparu l’année dernière sur le X3 SuperZoom. Grâce à un traitement numérique sophistiqué et un temps de pose très long, il permet de photographier la voûte céleste en faisant ressortir les étoiles et constellations pas toujours visibles à l’œil nu. Couvre-feu oblige, nous n’avons pas eu la possibilité de tester cette fonction prometteuse, ni sa déclinaison vidéo permettant de produire un timelapse céleste.

realme 8 Pro
© Presse-Citron

En revanche, nous avons pu explorer tous les autres modes : force est de constater que realme a fait ici un excellent boulot. La prise de vue nocturne produit des résultats plus que satisfaisants en pleine nuit. Bien sûr, les détails les plus fins ont tendance à disparaître lorsqu’on examine une image nocturne à 100 %. Mais le résultat s’avère très convaincant pour un partage entre amis ou l’impression en taille moyenne (jusqu’au A4).

La technologie de zoom numérique s’avère effectivement convaincante jusqu’en 3x, voire en grossissement 5x. Au-delà, l’algorithme marque le pas et transforme consciencieusement la scène en tableau pointilliste. À éviter si l’on souhaite conserver une image un tant soit peu détaillée.

realme 8 Pro
© Presse-Citron

Les différentes déclinaisons du mode portrait sont réussies, même si l’IA commet parfois quelques erreurs sur les scènes complexes. On apprécie le mode couleur qui passe en temps réel l’arrière-plan en monochrome, le bokeh dynamique qui met en avant le sujet sur un arrière-plan en mouvement. Dommage toutefois qu’il soit impossible de modifier le bokeh après la prise de vue et que les modes portraits évolués soient réservés à la caméra dorsale. Le mode ultra-macro pourra rendre à l’occasion des services, mais il fait à notre avis figure de sympathique gadget que l’on oubliera très rapidement après avoir joué avec pendant quelques minutes.

La captation vidéo, disponible en 4K 30 im/s maxi, s’avère très satisfaisante. On apprécie les petits gadgets comme la captation dual (l’image de la caméra avant peut être incrustée en temps réel dans la scène filmée) ou encore l’étonnant mode « portrait semi-IA » qui permet l’incrustation d’un sujet ou de sa silhouette dans une scène préalablement filmée.

Un mot pour finir sur la caméra frontale, dont le capteur 16 Mpxl permet la réalisation de selfies tout à fait convenables, y compris en basse luminosité.

L’avis de Presse-Citron

Avec le 8 Pro, realme propose un smartphone fort sympathique pour peu que l’on arrive à se faire à sa hideuse face arrière. Les performances globales sont suffisantes pour une utilisation traditionnelle, mais les gamers invétérés risquent de vite être frustrés. On apprécie la charge très rapide, l’autonomie plus que correcte et surtout l’effort fait par realme sur la partie photographique, le nouveau capteur 108 Mpxl réservant d’agréables surprises en matière de qualité d’image.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

realme 8 Pro

299
7.9

Design et ergonomie

6.0/10

Ecran

8.5/10

Performances

7.5/10

Autonomie et recharge

9.0/10

Appareil photo

8.5/10

On aime

  • Qualité de l'écran
  • Qualité photo / vidéo
  • realmeUI 2.0
  • Autonomie et temps de charge
  • Prix plancher

On aime moins

  • design raté (à l'arrière)
  • puissance moyenne
1 commentaire
1 commentaire
  1. Bonjour,

    Merci pour tous vos tests. Avez-vous un avis sur le meilleur choix entre le Realme 8 pro, le Xiaomi Remi Note 10 pro et le Samsung A51 ?
    Utilisation “basique”, avec volonté de fluidité et bonne qualité photo.

    Merci à vous !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *