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Test du Vanmoof S3 2021 : conçu pour le bitume

Peut-on vraiment produire un vélo électrique ressemblant à un vélo traditionnel ? Vanmoof répond par l’affirmative avec le S3. Vraiment ?

Généralement, un vélo électrique ressemble à… un vélo électrique. Ce n’est pas vraiment le cas du S3 de Vanmoof, conçu afin de ressembler à un vélo de ville. À en croire ses concepteurs, ce n’est pas son seul atout. Ils mettent aussi en avant son ergonomie, une motorisation efficace ainsi qu’une autonomie plus que confortable.

Afin d’y parvenir, Vanmoof a-t-il dû pratiquer de coupables concessions techniques ? Pour le savoir, nous en avons fait notre principale monture pendant quelques mois.

Un vélo électrique qui cache bien son jeu

Les concepteurs du S3 sont manifestement des adeptes du minimalisme forcené. Ce VAE (pour vélo à assistance électrique) ne s’encombre pas vraiment par d’inutiles fioritures. Peint d’un beau noir mat, notre exemplaire de test laisse juste apparaître un anneau bleu ciel au niveau de la barre supérieure.

Pour le reste, pas grand-chose ne dépasse : les câbles électriques circulent dans le châssis, le moteur prend discrètement place dans le moyeu avant tandis que les feux avant et arrière s’intègrent parfaitement aux extrémités de la barre supérieure.

Celle-ci supporte aussi une matrice de LED affichant en permanence l’autonomie restante. Elle indique aussi l’état du vélo lorsqu’il est à l’arrêt et sa vitesse lorsqu’il roule. L’affichage s’avère assez lumineux pour rester visible en plein soleil et correctement placé afin de pouvoir le consulter sans perdre la route de vue.

Vanmoof S3
© Presse-Citron

Un discret bouton-poussoir se trouve sous la barre. Il autorise la mise sous tension et éventuellement la réinitialisation. Un connecteur électrique le jouxte afin de recharger la batterie intégrée. Celle-ci n’est pas amovible, ce qui pourra poser problème à certains utilisateurs. Nous y reviendrons un peu plus loin.

Le S3 est équipé de roues de 28’’ et d’un cadre qui convient aux cyclistes mesurant entre 1,70 m et 2,10 m. Il est décliné en une version X3 plus compacte bénéficiant d’une géométrie abaissée et de roues de 24’’. Il pourra alors servir aux utilisateurs mesurant entre 1,55 m et 2 m.

Vanmoof S3
© Presse-Citron

Le guidon dispose de deux poignées confortables, chacune étant accompagnée d’un bouton-poussoir. Celui de gauche est dévolu à la sonnette tandis que l’autre active le booster électrique. Bien que minimaliste, le S3 dispose de deux garde-boue efficaces, la taille des bavettes protégeant efficacement des éclaboussures.

Vanmoof S3
© Presse-Citron

Finissons ce rapide tour du propriétaire avec la selle. Toute en longueur et assez étroite, elle procure une assise semblable à celle d’un vélo de course. Selon votre morphologie, elle vous apparaîtra plus ou moins confortable. Dans notre cas, il nous a fallu lui adjoindre une housse en gel afin de ne pas trop malmener notre postérieur de citadin.

Agréable à conduire

Vanmoof a logé le moteur du S3 sur le moyeu avant. A priori, cette position peut paraître surprenante puisqu’elle est souvent adoptée pour des produits d’entrée de gamme. Le constructeur la justifie en expliquant qu’un moteur avant a l’avantage d’être nettement plus discret (ce qui est difficilement niable).

Ce choix pouvait aussi laisser craindre un manque de souplesse dans les accélérations/décélérations. Il n’en est rien grâce au remarquable boulot d’équilibrage réalisé ici. Le vélo dispose de quatre vitesses pilotées par un mécanisme électronique. Il est possible de définir le passage de l’une à l’aide de l’application compagnon. Celle-ci se décline en versions iOS et Android et n’est pour l’instant disponible qu’en anglais. Vanmoof affirme « réfléchir » à sa traduction en différentes langues, dont le français. À ce jour, aucune annonce précise n’a été faite à ce sujet.

Profils

On pourra adapter le changement de vitesse à la topographie des lieux en activant le profil « plat », « vallonné » ou en le personnalisant. Mieux vaut ne pas se tromper, car il est impossible de le changer lorsque le vélo est en mouvement. Il faut ainsi s’arrêter et passer par l’application, aucune modification à la volée n’étant possible.

C’est sûrement pour cela que le S3 dispose d’un booster que l’on active en pressant le bouton situé au niveau de la poignée droite du guidon. On obtient alors une accélération supplémentaire afin de ne pas avoir à trop forcer lors de la montée d’une côte. Ce Turbo Boost, puisque c’est son nom, n’est activable que si l’on exerce une poussée sur le pédalier.

On ne pourra donc pas l’utiliser à la manière d’un coup d’accélérateur sur un scooter. D’après nos observations, il se déclenche toutefois assez rapidement (à peine un quart de tour du pédalier) et évite d’avoir à trop forcer lors d’un démarrage en côte, par exemple.

L’application, qui communique en Bluetooth avec le vélo, donne aussi accès à divers paramètres. Citons pour l’exemple le réglage du type de sonnerie parmi les trois proposées ou la sensibilité de l’allumage automatique des feux. Elle fournit aussi une analyse des trajets (enregistrement du rythme, de la vitesse, de la longueur et de la durée). Pour des raisons de confidentialité, Vanmoof a choisi de ne pas activer l’enregistrement GPS du trajet. Pour l’effectuer, il faudra passer par une application cycliste traditionnelle.

Utilisation citadine

Le S3 ne dispose pas d’amortisseur, ce qui permet de bien prendre conscience des défauts de la route. En ville ou sur une piste cyclable, cela reste tout à fait acceptable à condition de ne pas passer par trop de nids-de-poule ou de longues rues pavées. Il n’est donc pas vraiment adapté à une conduite en forêt ou sur des chemin chaotiques, ce qui n’est guère étonnant vu sa vocation citadine.

Le système de freinage à disques hydrauliques est quant à lui logé sur le moyeu arrière. Il s’avère fiable et autorise en cas d’urgence un passage de 25 km/h à l’arrêt total en moins de quatre mètres. Nous avons tenté l’expérience et nous avons pu vérifier ces affirmations. Faut-il le préciser, un tel arrêt secoue un peu le conducteur, mais ne le désarçonne pas. En dehors de cette situation extrême, la progressivité du mécanisme de freinage s’avère suffisamment convaincante pour ne jamais procurer de sensation désagréable ou de problème d’insécurité.

Batterie à rallonge

On l’a brièvement évoqué, la batterie du S3 n’est pas amovible. Afin de préserver un design épuré, Vanmoof a préféré la loger dans le cadre sans laisser la possibilité de l’extraire. Ce choix n’est pas vraiment gênant si vous disposez d’une prise électrique à proximité du lieu de stationnement. Si ce n’est plus le cas (comme de nombreux citadins vivant en appartement), il faudra régulièrement se trimbaler ses 19 kg sur quelques étages d’escalier.

Entre 60 et 150 km maxi

Selon l’intensité de l’assistance électrique, les 504 Wh de la batterie assurent entre 60 et 150 km d’autonomie. D’après notre expérience, lorsqu’elle est réglée au niveau 2 et une très faible utilisation du booster, on arrive à parcourir une centaine de kilomètres. En ville, où nous avons effectué l’essentiel de nos tests, nous avons consommé 80 % de l’énergie de la batterie en mode fainéant (niveau d’assistance calé sur 4 et forte sollicitation du boost). Cela semble donc confirmer les chiffres avancés par Vanmoof.

Lorsque la batterie est complètement déchargée, le vélo reste tout de même utilisable. Il se comporte alors comme vélo dépourvu de vitesses. Bon courage pour affronter une montée !

PowerBank optionnelle

Conscient que certains acheteurs potentiels pouvaient être rebutés par la batterie inamovible, Vanmoof s’est résolu à proposer une batterie externe optionnelle. Vendue 349 €, la PowerBank fonctionne exactement comme celle que vous utilisez peut-être avec votre smartphone.

Vanmoof S3
© Presse-Citron

Pour cela, elle se fixe au cadre à l’aide d’un mécanisme sécurisé par une clé et se connecte directement sur la prise du vélo. Ses 378 Wh autorisent une charge partielle tant à l’arrêt qu’en déplacement. Une fois le S3 à l’arrêt, PowerBank se désolidarise d’un simple tour de clé. On la charge complètement en 180 minutes à l’aide du bloc électrique fourni avec le vélo.

S’il est difficile de nier l’intérêt de PowerBank, elle n’est pas exempte de défauts. Une fois installée sur le cadre elle casse l’esthétique et le côté minimaliste, pourtant dogmatiques chez le constructeur hollandais. De plus, son poids de 2,8 kg vient s’ajouter aux 21 kg du S3.

Un vélo bien gardé

Le S3 intègre des dispositifs antivol que nous jugeons pertinents. Tout d’abord, des boulons et vis antivol sécurisent les roues et la selle afin d’amoindrir les risques de disparition. A l’arrêt, il est possible de bloquer la roue arrière en donnant un petit coup de pied sur le kick lock logé dans son moyeu. Dès lors, tenter de bouger le vélo déclenche une alarme sonore progressive, fait clignoter les feux et affiche un avertissement sans équivoque (une tête de mort) sur la matrice LED. Lorsqu’il en a besoin, le propriétaire déverrouille le S3 à l’aide de son smartphone.

Vanmoof S3
© Presse-Citron

Si l’on insiste, l’alarme devient plus forte et les feux clignotent façon sapin de Noël. Le propriétaire reçoit une alerte sur son smartphone grâce au module GSM intégré, une carte SIM étant installée et activée par Vanmoof (pas d’abonnement à payer). Il aura alors la possibilité d’activer le mode « vol » afin de mettre hors service l’assistance électrique et l’ordinateur de bord, rendant le vélo inutilisable. Ce dernier commencera à transmettre sa localisation en continu afin d’être détectable par triangulation par les Bike Hunters de la marque.

Nos lecteurs les plus perspicaces se sont sûrement demandé ce qu’il se passait si la batterie du smartphone est à plat, ou si on oublie de le prendre (cela arrive) ? Les p’tits gars de Vanmoof on prévu le coup et ont implémenté un déverrouillage manuel à l’aide d’un code. Formé d’une séquence de trois chiffres, il doit être composé en pressant plusieurs fois d’affilée le bouton de la sonnette.

Précisons pour finir que le S3 commercialisé depuis quelques semaines est compatible avec la technologie Find My d’Apple. Celle-ci autorise à un produit compatible d’indiquer sa position en établissant une connexion Bluetooth avec les iMachins (iPhone, iPad, iPod ou Macbook) situés à proximité. Et comme il y en a plusieurs milliards actuellement en service, la fonction semble prometteuse. Dans les faits, elle peut rendre service dans une zone urbaine, mais ne sera pas très utile en rase campagne, où les iTrucs ne fleurissent pas dans les champs.

Les services font la différence

On le sait depuis un bout de temps : les services constituent une part non négligeable des revenus d’un constructeur ou d’un revendeur. En la matière, Vanmoof a mis les petits plats dans les grands en proposant trois packs optionnels baptisés Peace of Mind (esprit en paix).

* Peace of Mind Theft garantit l’utilisateur contre la disparition de son vélo pendant 36 mois suivant l’achat. S’il est dérobé alors qu’il était verrouillé, les Bike Hunters du constructeur s’engagent à le retrouver dans les deux semaines. S’ils échouent, il est alors remplacé par un modèle équivalent sans frais pour le client. Cette option plutôt intéressante est facturée 348 € et n’est pas renouvelable.

* Peace of Mind Maintenance étend la garantie standard sur 36 mois. Elle propose des vérifications et révisions régulières selon le kilométrage du vélo et le remplacement de pièces à l’usure normale sans frais supplémentaires. La maintenance est automatiquement proposée lorsque les 1000 premiers km ont été atteints, puis ensuite tous les 2500 km. La crevaison, les dommages causés lors d’un accident et le vandalisme ne sont pas couverts. En France, Peace of Mind Maintenance n’est disponible qu’à Paris et coûte 298 €.

* Enfin, Peace of Mind Theft + Maintenance regroupe les deux packs précédents pour 590 €.

Ce qu’on pense du Vanmoof S3 2021

Élégant, épuré et atypique, le S3 de Vanmoof nous a conquis. Les puristes peuvent bien lui reprocher sa motorisation avant et d’autres détails. Pour notre part, nous n’entrerons pas dans ces guerres de chapelles puisque le travail d’équilibrage et de tuning effectué par le constructeur gomme les critiques potentielles qu’on pourrait lui adresser. On apprécie le silence du moteur, l’efficacité des freins à disque hydrauliques ainsi que l’autonomie électrique fournie par la batterie.

Non amovible, celle-ci cristallise malgré tout les principaux griefs que l’on peut faire au S3. Afin de le recharger, il faudra le garer dans un local disposant d’une prise électrique ou ajouter à l’addition le prix de la PowerBank optionnelle. Si elle est efficace, elle alourdit tout de même le vélo et brise sa ligne épurée.

Enfin, le S3 s’avère très agréable en utilisation quotidienne. L’app compagnon (non traduite en français), le GPS intégré et le module de communication GSM lui confèrent une protection bienvenue contre le vol.

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Vanmoof S3

2199 €
9

Design

9.0/10

Prise en main

9.0/10

Fonctionnalités

9.0/10

Autonomie

9.0/10

Rapport qualité/prix

9.0/10

On aime

  • Design & qualité de construction
  • Autonomie
  • Mecanisme antivol
  • Booster efficace

On aime moins

  • Batterie non amovible
  • changement du niveau d'assistance uniquement à l'arrêt
  • Application non traduite
1 commentaire
1 commentaire
  1. Si vous n’habitez pas une ville ou il y a un atelier certifié la note pas a zéro.
    Il vous faudra debourser 200€ pour leur renvoyer le vélo pour réparation (dans mon cas le vélo, s2, ne charge plus après 2 ans).
    Le pire est leur sav, a chacune de vos réponses a leurs mails ils renvoient un email d’alerte de délai (nous allons mettre du temps pour vous répondre) + une enquête de satisfaction !!!
    C’est kafkaïen…

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