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Suzume : notre coeur tremble pour le film d’animation de Makoto Shinkai

Suzume nous transporte au Japon, pour le plus grand plaisir de nos yeux, de nos oreilles et de notre corde sensible.

Ce printemps signe le retour de Makoto Shinkai dans les salles obscures. Après Your Name ou encore Les Enfants du Temps, le réalisateur s’est imposé comme un incontournable dans le cœur des amateurs d’animation japonaise. Dire que son prochain long métrage est attendu de pied ferme par les aficionados est un euphémisme. Au Japon, Suzume est le troisième film le plus rentable de 2022. Mieux encore ? Il bat tous les records et se positionne comme le 14ème film le plus fructueux de tous les temps au Japon.

Ainsi, après une sortie plébiscitée dans les salles obscures japonaises, il était temps que le road-trip survitaminé de Suzume et Sota débarque dans les cinémas français. Le rendez-vous est fixé aujourd’hui, mercredi 12 avril 2023. En attendant, vous pouvez découvrir notre avis sur cette nouvelle pépite signée Makoto Shinkai.

Des thèmes porte-bonheur pour Makoto Shinkai

Comme bien d’autres réalisateurs, Makoto Shinkai a ses thèmes de prédilection. Ainsi, Suzume ne va pas surprendre les amateurs du travail du cinéaste. On retrouve un soupçon de fantastique, beaucoup de spiritualité ou encore la menace de catastrophes naturelles qui vont éradiquer le Japon de la carte du monde.

Néanmoins, Makoto Shinkai apporte un léger vent de fraîcheur avec Suzume. Contrairement à ses dernières œuvres, le côté fantastique du long métrage est totalement assumé dès les premières minutes.

Sur sa petite île de l’archipel nippon, Suzume croise la route de Sota, qui est à la recherche de ruines. Lorsqu’elle se décide de le suivre dans les montagnes, le jeune fille tombe sur une étrange porte au milieu d’anciens thermes.

Curieuse, elle ouvre la porte et découvre un monde magique qu’elle a déjà vu dans ses rêves. Essayant de s’y rendre, en vain, elle finit par abandonner. Mais l’ouverture de cette étrange porte n’est pas sans conséquences. D’autres portes mystiques s’ouvrent de part et d’autre du Japon. Pour le bien de l’humanité, il va falloir toutes les fermer avec l’aide de Sota.

Pour réparer sa bêtise, Suzume embarque dans un drôle de roadtrip à la poursuite d’un chat aussi mignon que maléfique avec un Sota transformé en chaise sous le bras. Si vous vouliez du fantastique, vous allez être servi avec Suzume.

Outre le fantastique, les catastrophes naturelles (et leurs enjeux) sont au cœur de Suzume. Eh oui, les terrifiants vers géants qui s’échappent des portes magiques sont la cause des séismes que subit constamment le Japon. Ils sont retenus par deux pierres de voûte, jusqu’à ce qu’elles disparaissent. Les problèmes commencent…

Il est évident que Makoto Shinkai s’est largement basé sur une légende japonaise, comme il avait déjà pu le faire dans ses précédents métrages. Ainsi, dans la mythologie nippone, le namazu est un énorme poisson-chat (ou dragon) qui serait à l’origine des tremblements de terre. Il est habituellement contenu par le dieu Takemikazuchi, sauf quand ce dernier relâche son attention.

Le film est notamment marqué par les multiples séismes qui secouent régulièrement le Japon, notamment celui survenu en mars 2011 sur la côte Pacifique du Tōhoku au Japon. Plus d’une décennie depuis cet événement, l’archipel est loin d’avoir oublié cette catastrophe et Suzume en est une énième preuve.

Là encore, le poids du monde repose sur les épaules d’adolescents. En l’occurrence, Suzume et Sota. Toutefois, le scénario de Suzume est plus dense que Les Enfants du Temps. Loin d’être creux, le long métrage a (beaucoup) des choses à dire et on ne s’ennuie pas une seule seconde pendant les deux heures du film.

Une vie faite de rencontres

Outre la dimension surnaturelle de Suzume, le film nous propose un roadtrip énergique à travers le Japon. Depuis l’île où vit Suzume avec sa tante jusqu’à Tōhoku en passant par Tokyo, l’adolescente et sa chaise qui parle vont vivre un voyage inoubliable et mouvementé. Sur la route, ils vont rencontrer de multiples personnes. Comme des porte-bonheurs au milieu de chaos. Et finalement, c’est peut-être l’intérêt majeur du long métrage.

Makoto Shinkai peuple Suzume de personnages plus attachants les uns que les autres. Parmi eux, nous rencontrons Chika, une jeune fille qui se lie d’amitié avec Suzume, Rumi et ses enfants qui prennent la jeune fille sous leurs ailes ou encore Serizawa, un ami de Sotu qui s’inquiète pour lui sous son air de cool kid. Ces alliés d’un temps permettront de renforcer notre attachement aux personnages principaux. Tout en apportant une dose de légèreté bien agréable.

Extrait de Suzume de Makoto Shinkai
© Crunchyroll

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, c’est (encore une fois) Masayoshi Tanaka qui travaille sur le design des personnages de Suzume et on ne va pas s’en plaindre

Mais Suzume ne rencontre pas que des personnes vivantes au cours de son périple. En effet, le deuil est au coeur du long métrage. Les portes qu’elle doit refermer sont toujours situées dans des endroits abandonnés. Ainsi, pour pouvoir réussir son devoir, il faut entendre les voix de ceux qui sont passés par là. Ce roadtrip étrange est l’occasion pour l’adolescente de faire le deuil de ces personnes qu’elle n’a jamais connues, mais aussi de sa mère et, finalement, de la petite fille qu’elle était autrefois. De quoi nous émouvoir plus que de raison.

Claque visuelle et musicale

Comme à son habitude, Makoto Shinkai nous en met plein la vue et plein les oreilles. Difficile de ne pas admirer la qualité de l’animation de Suzume. Selon certains plans du long métrage, on en vient presque à douter : est-ce réellement un film d’animation ? Ainsi, visuellement, le réalisateur ne nous déçoit pas. En même temps, on en attendait pas moins de lui.

Le cinéaste a, par ailleurs, appris de ses erreurs. Si la bande-son des Enfants du Temps était très (trop) similaire à celle de Your Name, Suzume s’offre une partition plus personnelle. Bien que le groupe Radwimps soit toujours au rendez-vous, la bande-son, le compositeur Kazuma Jinnouchi est également de la partie. Voilà une bonne idée.

Verdict sur Suzume

Si vous êtes amateur d’animation, Suzume devrait vous combler. Entre un scénario prenant, une animation fluide et réaliste et une bande-son entêtante, le dernier long métrage de Makoto Shinkai a décidément tous les ingrédients pour séduire le public. D’une douceur et d’une émotion sans pareilles, on ne voit pas les deux heures passées en compagnie de Suzume et Suto.

Avec ce nouveau film, Makoto Shinkai rappelle qu’il règne en maître incontesté dans le milieu de l’animation actuelle. Par ailleurs, il profite de sa position pour parler de sujets importants. Suzume débarque dans les salles obscures françaises dès demain, le 12 avril 2023. Il a, par ailleurs, été présenté à Biennale de Berlin le mois dernier. Il s’agit du seul film d’animation projeté lors de cet événement majeur depuis Le Voyage de Chihiro. Quand même !

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Suzume

8

Note Globale

8.0/10

On aime

  • Un bonheur pour les yeux...
  • ...et pour les oreilles
  • Une intrigue touchante et entraînante
  • Des personnages plutôt attachants

On aime moins

  • Peu de véritables surprises pour les amateurs
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