Voilà quelques années que les robots sexuels se démocratisent peu à peu, au point qu’ils sont l’objet de plusieurs documentaires et études qui questionnent leurs pratiques. Dans plusieurs pays tels que les États-Unis ou l’Allemagne, quelques maisons closes de robots sexuels ont ouvert leurs portes aux adeptes de la pratique. Néanmoins, la pratique soulève plusieurs questions éthiques.
Des robots sexuels trop humains ?
Pour le futurologue spécialisé dans les nouvelles technologies, Ian Pearson, il faut que des lois régulent l’usage des robots sexuels dans les années à venir, mais surtout la plastique de ces derniers. Si l’on en croit l’expert, cette « régulation visuelle » permettrait d’éviter que, à plus long terme, ces poupées puissent semer la confusion avec de véritables êtres humains.
Mais il ne s’agit pas uniquement là d’une question visuelle. En effet, les robots sexuels ne sont pas simplement des poupées gonflables, mais parfois des systèmes bien plus élaborés qui s’appuient sur l’intelligence artificielle. L société américaine Realbotix a par exemple développé un robot comprenant de nombreux capteurs, mais aussi des fonctionnalités reliées à l’affectif. Baptisé Harmony, celui-ci est considéré comme l’un des robots sexuels les plus avancés à ce jour, justement parce qu’il est en mesure d’avoir une conversation avec un interlocuteur humain.
Pour l’instant, l’on peut bien sûr comprendre d’un coup d’œil qu’Harmony est un robot et non un être humain, mais cette frontière entre humanité et machine pourrait se flouter dans les années à venir, jusqu’à disparaître. En conséquence, Ian Pearson assure qu’il faut réguler ces fameux robots pour éviter que des confusions ne risquent de se produire dans les années à venir, en particulier avant que la 5G ne se démocratise.
Si l’on peut encore reconnaître un robot sexuel d’un humain, qu’en sera-t-il si cela ne devient plus possible ? C’est justement là que les questions éthiques se posent. D’une part, certains jugent que les poupées sexuelles et les robots dédiés à cet usage risquent d’avoir de réelles conséquences sur la notion de consentement. En effet, une poupée ou un robot a été conçu de ce type ou programmé pour cet objectif et n’est pas en mesure de dire non, contrairement à un humain.
Des fabricants se sont déjà posé cette question du consentement et ont donné naissance à des robots, dont le mode « Frigid Farah » de Roxxxy, qui sont en mesure de pouvoir dire non à la relation sexuelle ou d’exprimer clairement leur opinion sur leur interlocuteur humain est trop direct. Mais il n’est pas certain que la notion de consentement humain puisse être transposable aux robots sexuels, dont l’un des usages principaux est de répondre à cette attente.
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Je vous cite : ” En effet, une poupée ou un robot a été conçu de ce type ou programmé pour cet objectif et n’est pas en mesure de dire non”.
Encore heureux !
Une machine que ce soit un ordinateur avec écran ou un ordinateur avec un visage de plastique reste une machine. (Tout le phantasme émotionnel et érotique, ce n’est que dans la tête des humains que ça se passe.)
Vous imaginez votre PC ou votre Mac qui serait programmé pour dire de temps à autre “Ah ben non, pas aujourd’hui, je n’ai pas envie de te connecter à Internet ni de te laisser me tripoter le clavier…”
ça devient stupide.
Et on verra apparaître des Antispecistes qui affirmeront l’Homme et les ordinateurs, c’est exactement pareil. Ne faisons pas travailler les ordis. Ils surchauffent, c’est de la maltraitance de matière.
C’est une blague ?
Les robots sexuels ont justement été développés pour satisfaire le consommateur.
Quel est l’intérêt d’investir dans un tel robot si c’est pour que le client se fasse jeter ?
Je pense qu’il faudrait quand même penser à ce qu’est un robot et un humain. C’est facile de dire que la frontière humain-robot s’amoindrit avec le développement des nouvelles technologies, mais c’est aussi à nous de ne pas dériver dans un surplus de
développement.
Le robot sexuel peut jouer un rôle important pour la réduction de la frustration (que ce soit chez l’homme ou la femme), des viols et tout ce qui s’ensuit.
Développer les nouvelles technologies pour le bien de la société, pourquoi pas. Mais à quel prix ?
Je pense surtout qu’il ne faut pas oublier que l’on est humain avant tout, que ce soit avec des qualités ou des défauts.
Ce robot est conçu pour faire semblant de dire non, plutôt, comme un jeu de rôle avec un partenaire humain, pour satisfaire un fantasme de domination voire de viol.
(On programme bien des sites internet avec des labyrinthes de liens qui cherchent à empêcher l’utilisateur d’accéder au formulaire de réclamation ou autre …)
En passant on notera le sexisme du terme “frigide” comme si le refus de consentement signifiait l’absence de libido.
Je pense que dire que les robots devront avoir la peau bleue pour être facilement différenciable des humains, ou autre mesure à définir est peut-être quelque chose qui se fera, mais ce n’est pas ça qui empêchera les gouvernements ou quiconque le veut vraiment de faire un robot ayant réellement l’air humain.