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Ces deux usages qui n’ont pas été bouleversés par la transformation numérique

Les bouquins et les montres, deux secteurs qui font de la résistance à l’ère de la révolution numérique.

On a beaucoup parlé ces derniers jours de l’écrasant succès d’Apple sur le secteur des montres connectées. Mais n’est-ce pas un succès en trompe-l’œil ?

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Les chiffres sont assez convaincants. Il s’est vendu 47 millions de montres connectées dans le monde en 2019; dont 30,7 millions d’Apple Watch. Apple détient par conséquent 65% du marché mondial des montres connectées. Le succès de la Pomme dans ce domaine est tellement incontestable que “Apple Watch” est presque devenu un terme générique synonyme de “montre connectée”.

Cela étant, il convient de mettre les choses en perspective. Alors qu’il se vendait “seulement” 47 millions de montres connectées l’année dernière, il s’écoulait dans la même période 1,5 milliard de smartphones, dont 160 millions d’iPhone. De fait, la part de marché d’Apple sur le secteur du smartphone est bien plus modeste puisqu’elle représente un peu plus de 10%. Il se vend donc 32 fois plus de smartphones que de montres connectées, même si les ventes de smartphones se tassent depuis 2018, alors que celui des montres continue à doucement se développer.

Pourquoi le marché des montres connectées ne décolle-t-il pas vraiment ? Pour de nombreuses raisons : offre insuffisante, OS mal conçus, dépendance au téléphone, autonomie, etc. Dans cet article de 2016 nous analysions en détail les raisons de ce démarrage raté, et à deux ou trois détails près il est toujours d’actualité. Mais la raison principale est probablement ailleurs, et elle est de l’ordre de l’immatériel : la relation que l’on a à sa montre est très particulière. C’est un objet personnel et statutaire, et les vrais amateurs de montres n’ont souvent que faire d’une montre connectée mais totalement impersonnelle.

Des objets statutaires et non connectés

Le parallèle peut paraitre quelque peu osé, mais je crois que l’on retrouve un peu les mêmes raisons dans le fait que le livre numérique n’a jamais percé. Quand l’eBook est arrivé, avec notamment la Kindle en 2007, on s’attendait à un raz-de-marée tel que celui que l’on avait connu avec le mp3. Il n’en fut rien. Le livre numérique plafonne à 20% du marché total de l’édition, et aurait même un peu régressé en 2019. Pourquoi ? Parce-que, comme pour les montres, les consommateurs préfèrent le livre imprimé, la sensualité et l’odeur du papier, et le plaisir de compléter une bibliothèque ou de le prêter. Dans ce contexte, l’eBook est juste pratique, ce qui est une raison insuffisante en regard du plaisir du papier pour la plupart des lecteurs.

Je n’ai pas trouvé d’autres exemples d’usages qui ont résisté au numérique et à la connectivité. Ces deux cas isolés sont symptomatiques du fait que quand il y a un rapport sensuel et très personnel à un objet, on ne le remplace pas par son équivalent numérique. Si vous avez d’autres exemples, n’hésitez pas à les proposer en commentaires, je compléterai cet article.

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3 commentaires
3 commentaires
  1. Pourquoi le marché des montres connectées ne décolle-t-il pas vraiment ?
    En plus des raisons ci-dessus, il y a aussi le coût et… l’espionnage inhérent à cet appareil.
    A l’inverse d’une montre normale (et d’un livre papier) la montre connectée (et le ebook) transmet toute notre activité à des tiers qu’on ne connaît pas. E là, ça change tout.

    1. Pas toutes, les dernières gammes Galaxy Watch et la dernière Huawei sont assez réussies esthétiquement, avec cadran à affichage permanent (ce qui change tout)

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