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ChatGPT va-t-il simplifier votre travail ou le rendre plus compliqué ?

La question mérite d’être posée tant les avis divergent à ce sujet.

  • Les avis sont mitigés concernant ChatGPT et le travail
  • Certaines professions sont enthousiastes suite à l’arrivée de ChatGPT qui leur simplifie la vie
  • D’autres se montrent beaucoup plus critiques

C’est peu dire que ChatGPT est en train de changer la donne dans le monde du travail. Selon un sondage Morning Consult datant de février dernier, 52% des Américains affirment d’ailleurs que ce modèle de langage génératif est tout sauf un phénomène de mode.

Cette enquête a aussi permis d’interroger des travailleurs issus des secteurs de la santé, de l’ingénierie, de la finance, et la plupart s’accordent pour dire qu’ils ont plus à gagner qu’à perdre avec ce type d’IA. De notre côté, nous souhaitons tenter de répondre à la question : ChatGPT va-t-il simplifier notre vie au travail ou la rendre plus compliquée ?

Les codeurs libérés, délivrés ?

C’est en effet une des promesses de ses concepteurs. Loin de menacer l’emploi, ChatGPT est au contraire censé venir en aide aux travailleurs, les libérer des tâches ennuyeuses pour les laisser se concentrer sur des missions plus intéressantes et valorisantes où ils pourront s’épanouir.

S’il est un domaine où les attentes sont grandes, c’est celui de la programmation. Comme le rapporte Business Insider, certains développeurs sont enthousiastes devant ces progrès enregistrés dans le domaine de l’automatisation. Des spécialistes du secteur envisagent donc que des outils comme ChatGPT ou GitHub Copilot soient en mesure de supprimer les difficultés de l’apprentissage du code, de quoi démocratiser cette pratique.

Cité par nos confrères, Adam Frank, vice-président senior du produit pour la startup de déploiement de logiciels Armory, développe ainsi : « Les développeurs, les ingénieurs DevOps, les ingénieurs de plate-forme cherchent à automatiser autant de tâches banales que possible et à les libérer pour qu’ils puissent réfléchir à des missions plus complexes. L’IA peut aider à automatiser un grand nombre de ces missions ennuyeuses ».

En clair, et alors que les programmeurs passent aujourd’hui beaucoup de temps sur des plateformes comme Stack Overflow à la recherche de solutions à leurs problèmes, ChatGPT ne viendrait que compléter ce processus en générant le code nécessaire pour avancer dans un projet.

Quand l’IA augmente la charge de travail

Voilà pour la vision optimiste de l’IA. Un autre point de vue nous est fourni par Barbara Ribeiro, chercheuse à l’Université de Manchester, qui remet en cause cette vision dans un article publié sur le site The Conversation.

Elle et ses collègues ont suivi de près le travail de scientifiques dans un laboratoire de biologie synthétique. Ces derniers, qui travaillent sur de la culture de viande en laboratoire ou de la production d’engrais, utilisent des modèles d’IA d’apprentissage automatique et des robots depuis plusieurs années.

Mais, alors que ces technologies étaient censées les libérer des tâches répétitives manuelles ou ennuyeuses, il s’est produit exactement l’inverse. Comment expliquer ce phénomène ? Il est apparu que ces outils ont permis d’évaluer un plus grand nombre d’hypothèses, de quoi augmenter le nombre de données à vérifier et donc d’amplifier la charge de travail.

De même, il est nécessaire de préparer les robots, de les former et de les guider dans leur mission. Les scientifiques ont donc dû développer de nouvelles compétences dans ce domaine. Or, ce temps consacré à l’accompagnement de l’IA s’est rajouté à leurs missions traditionnelles. Pire, leurs supérieurs n’avaient pas toujours conscience de ces difficultés car ils ne restaient pas longtemps dans le laboratoire.

Et l’auteure d’ajouter : « Les scientifiques assumant ces responsabilités n’étaient pas mieux payés ou plus autonomes que leurs managers. Ils ont également estimé que leur propre charge de travail était supérieure à celle de leurs supérieurs dans la hiérarchie. »

Le paradoxe de la numérisation

Pour aller plus loin, Barbara Ribeiro élargit son étude à l’arrivée de ChatGPT. En effet, l’IA ne fonctionne pas de manière miraculeuse, mais elle doit son efficacité à des travailleurs kényans qui modèrent les contenus toxiques et offensants que ce dernier pourrait produire.

La chercheuse conclut en définissant ce qu’elle appelle le paradoxe de la numérisation : « Il remet en question l’hypothèse selon laquelle toute personne impliquée ou affectée par la numérisation devient plus productive ou dispose de plus de temps libre lorsque certaines parties de son flux de travail sont automatisées. »

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