- Des chercheurs ont imaginé un nouveau système pour les fenêtres avec des couches de liquide à l’intérieur
- En jouant sur les propriétés des liquides, on peut optimiser les rayons du soleil
- Et cela permettrait de faire des économies en été et en hiver
Et si, pour économiser plus d’énergie, nous utilisions des fenêtres contenant des liquides à l’intérieur ? C’est la nouvelle piste explorée par des chercheurs de l’Université de Toronto, au Canada. Le prototype développé est une fenêtre avec jusqu’à trois couches vides, très fines. À l’intérieur de ces couches, on met des liquides. Et c’est sur les propriétés optiques de ces liquides qu’on peut jouer, par le biais de pompes, pour contrôler la lumière du soleil qui passe à travers. Les chercheurs affirment que ce système sera plus efficace qu’un vitrage électrochromique.
Selon les explications de Fast Compagny, pour avoir moins de rayons de soleil, on peut par exemple mélanger un liquide avec des pigments. Et pour contrôler spécifiquement la chaleur, sans bloquer la lumière, il est aussi possible d’injecter des pigments qui bloquent les infrarouges. Il serait même possible de détourner les rayons du soleil, afin d’optimiser la lumière naturelle, en injectant de petites particules. Chaque couche à l’intérieur de la vitre est indépendante. On peut avoir des commandes indépendantes pour l’opacité, le contrôle des infrarouges, et la direction des rayons.
Contrôler avec du liquide
Le prototype créé par les chercheurs de l’Université de Toronto est encore assez rudimentaire. Et l’injection des liquides se fait avec une pompe manuelle. Cependant, les propriétés de cette fenêtre assez spéciale sont prometteuses. Sur une version plus avancée, on pourrait avoir un système automatisé qui contrôle des pompes électriques afin de réguler la température ainsi que la luminosité d’une pièce, en fonction des conditions météo. En tout cas, les simulations réalisées par les chercheurs suggèrent que cette fenêtre pourrait permettre de réaliser des économies d’énergie conséquentes.
Par rapport aux vitrages électrochromiques, la technologie permettrait par exemple de faire des économies de 20 % sur l’éclairage. “Si nous pouvons contrôler stratégiquement la quantité, le type et la direction de l’énergie solaire qui pénètre dans nos bâtiments, nous pouvons réduire considérablement la quantité de travail que nous demandons aux appareils de chauffage, de refroidissement et d’éclairage.”, explique Raphael Kay, l’un des auteurs, selon l’Université de Toronto.
Des économies d’énergie
Et d’après la publication scientifique, la technologie permet “une optimisation configurable de la quantité, de la longueur d’onde et de la position du rayonnement solaire transmit dans les bâtiments au fil du temps, ce qui entraîne des réductions d’énergie modélisées annuelles de plus de 43 % par rapport aux technologies existantes”. Les chercheurs font référence aux autres technologies déjà utilisées pour contrôler l’opacité d’une vitre, comme les vitrages électrochromiques.
En substance, l’avantage de cette technologie est la grande flexibilité qu’elle offre, grâce aux changements de propriétés qu’on peut appliquer aux liquides à l’intérieur de la fenêtre. En été, elle peut bloquer les infrarouges générateurs de chaleur tandis qu’en hiver, elle peut, au contraire, optimiser ce gain de chaleur. Mais pour le moment, c’est encore à l’état de recherche. Et on ne sait pas si le prototype deviendra un jour un produit commercial.
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