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Par accident, ils découvrent une enzyme qui détruit le plastique en quelques jours

En faisant des tests en laboratoire, des chercheurs ont modifié la structure d’une enzyme par inadvertance. Celle-ci se révèle être surpuissante pour dégrader le PET, un type de plastique utilisé pour les bouteilles, en l’espace de quelques jours contre près de 500 ans en temps normal.

Comme cela arrive régulièrement dans le domaine la science, des chercheurs viennent de faire une découverte majeure… par pur hasard. Une découverte qui pourrait bien contribuer à sauver la planète : une substance capable d’accélérer la dégradation du plastique, et de le rendre (potentiellement) recyclable.

La substance est basée sur une enzyme – un “catalyseur biologique” – produite par des bactéries qui se trouvaient dans un centre de recyclage japonais qui, selon les chercheurs, l’avait fait évoluer pour manger du plastique. Cette enzyme est capable d’accélérer le processus de décomposition du plastique PET, utilisé dans la fabrication des bouteilles de boissons, et dont la dégradation totale dure plusieurs centaines d’années.

Après décomposition, des granules de matières plastiques subsistent, mais les scientifiques suggèrent que ces dernières pourraient permettre de recycler des millions de tonnes de bouteilles en plastique. C’est à l’heure actuelle le moyen de dégradation du plastique de loin le plus efficace jamais trouvé.

La découverte initiale remonte à 2016. Cette année-là, les chercheurs japonais avait fait la découverte dans une déchetterie d’une bactérie qui se nourrissait de plastique. John McGeehan, biologiste de l’Université de Portsmouth, et ses collègues ont alors testé l’efficacité de cette bactérie en laboratoire. Ils se sont intéressés tout particulièrement à la structure de l’enzyme, contenue dans la bactérie, qui est à l’origine de cette capacité à “manger” le plastique.

Une modification involontaire aux conséquences heureuses

Et c’est au cours de ces tests que les scientifiques ont, par inadvertance, modifié cette enzyme nommée PETase. Ils ont considérablement amélioré sa capacité à dégrader le PET, qui est décomposé en l’espace de quelques jours, alors qu’il faut près de 500 ans pour qu’il se dégrade naturellement. Et ce n’est pas tout, puisque l’enzyme est désormais aussi efficace pour dégrader le PEF, un autre type de plastique.

Bien que l’amélioration soit modeste, cette découverte inattendue suggère qu’il y a de la place pour améliorer davantage ces enzymes, ce qui nous rapproche d’une solution de recyclage pour la montagne sans cesse croissante de plastiques mis au rebut. Pouvoir voir le fonctionnement interne de ce catalyseur biologique nous a fourni les plans pour créer une enzyme plus rapide et plus efficace.”

Cette nouvelle enzyme, à défaut de totalement détruire le plastique, devrait en revanche permettre un recyclage beaucoup plus simple et efficace. Comme l’explique le professeur Nilay Shah, un ingénieur chimiste de l’Imperial College London, cette enzyme “devrait permettre la décomposition du PET en ses composants constitutifs. Il s’agit d’une avancée potentiellement très utile pour soutenir la récupération et le recyclage des plastiques.”

La communauté scientifique internationale accueille cette nouvelle avec grand enthousiasme. La découverte de cette enzyme donne de l’espoir dans la possibilité de pouvoir un jour recycler efficacement tous les types de plastiques, et donc, ne plus puiser massivement dans les réserves de pétrole pour en produire. Toutefois, le chemin à parcourir avant de parvenir à ce stade nécessitera encore plusieurs années de recherches.

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6 commentaires
6 commentaires
  1. Comme cela arrive régulièrement dans le domaine la science, des chercheurs viennent de faire une découverte majeure… par pur hasard.

    La langue française a un joli mot pour définir ce genre de découverte : Sérendipité

    1. ce n’est pas un mot français mais anglais… Il a été francisé mais n’existe toujours pas dans le dictionnaire apparemment.

  2. Comme quoi, il y a toujours une solution à un problème.
    On peut ajouter à contrario, que
    si un problème persiste, c’est que l’on a pas cherché dans la bonne direction, ou pas étudié toutes les possibilités.

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