“C’est beaucoup plus qu’un coup de projecteur”, assurait Kat Borlongan, directrice de la mission French Tech, hier matin sur le plateau de BFM TV. Venue présenter “French Tech 120”, la consultante en innovation et entrepreneuse se veut précise sur le sujet : “l’enjeu de ce French Tech 120, c’est de faire en sorte que la French Tech soit incarnée” explique-t-elle, en abordant le constat malheureux que nos meilleures startups françaises sont aujourd’hui méconnues.
Mais le nouveau programme d’accompagnement, tout comme Next40 le faisait, ira plus loin qu’un simple tremplin pour la communication de chaque boîtes. Le gouvernement, par la voix et la représentation du secrétaire d’état chargé du Numérique Cédric O, ont présenté “French Tech 120” à Rennes avec de multiples avantages pour les jeunes pousses qui auront la chance de pouvoir être intégrées. Suffisant pour conserver nos entrepreneurs au sein de l’hexagone ?
Les compétences de l’Etat, au profit de 120 startups
Deux critères figureront comme déterminant pour espérer pouvoir rejoindre le cercle élargi du programme FT120 : la levée de fonds, ou l’hyper-croissance de la boîte. Mais contrairement à Next40, qui avait été lancé très récemment (à la mi-septembre), le nouveau programme se veut plus élargi et surtout plus décentralisé, laissant de côté la prépondérance parisienne représentée par les jeunes pouces du programme Next40.
Le projet visera toujours à réaliser l’objectif des 25 licornes d’ici 2025, autrement dit, parmi ces multiples startups, le gouvernement souhaite que 25 d’entre-elles soient valorisées à plus d’un milliard de dollars. Cela ne devrait pas être compliqué, alors que les 40 entreprises du programmes Next40 figureront d’office dans la liste des 120 noms du nouveau programme.
Pour la réussite de notre écosystème numérique, j’ai fixé un objectif clair : pic.twitter.com/r6KCVy5Q83
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 17 septembre 2019
Pour mener à bien ce projet d’accompagnement élargi, l’Etat souhaite proposer ses compétences, ses ministères et ses services publics, pour pouvoir permettre aux jeunes entreprises de mieux se faire connaître, participer à des voyages d’état, mais également se montrer plus accessibles et visibles auprès des acheteurs publics.
De multiples interlocuteurs
Penchons nous désormais plus en détail sur les avantages du programme FT120. Tout d’abord, le gouvernement donnera un accès privilégié aux quelques 45 ministères de l’Etat, ainsi que toutes autres agences gouvernementales et service public. Cela permettra notamment aux sociétés de pouvoir renouer du lien avec les administrations, et ne pas se faire freiner. Ces interlocuteurs seront aussi les mieux placés parfois pour pouvoir aider dans l’élaboration d’un développement à l’international, ou encore la préparation d’un financement.
Trois voeux par an, et par startup
L’avantage plutôt original proposé par French Tech 120 se traduit par l’accès à trois voeux, que chaque startup pourra demander auprès de la mission French Tech et ses partenaires. Tous les ans, les 120 entreprises auront droit à effectuer trois requêtes, “dans la limite de la légalité, évidemment”, qui pourront par exemple prendre la forme d’une accélération de demande de visa pour un étranger souhaitant travailler dans l’entreprise française, ou encore une demande pour faire partie d’une délégation présidentielle sur un voyage.
La France veut encourager la recherche dans l’intelligence artificielle
FT120 ne possédera pas spécialement de critère lié au domaine d’activité de chaque startup. La sélection des entreprises classera bel et bien les différentes activités, mais ne se spécialisera pas dans un domaine d’activité précis.
Par ailleurs, le gouvernement souhaite proposer davantage de ressources économiques pour les jeunes pousses travaillant de près ou de loin dans l’intelligence artificielle. La France le sait bien : la technologie révolutionnera le travail et l’ensemble des secteurs de l’économie, et le pays se devra de se montrer compétitif face à la dualité entre les États-Unis et la Chine, tout en essayant également de tenir tête au Royaume-Uni.
Cette préférence se mesure par des chiffres : récemment, le président Emmanuel Macron a annoncé la création d’un fonds d’investissement de 5,5 milliards d’euros. Ce capital s’aligne avec une étude intitulée « IA pour l’humanité », pour qui la publication avait permis de mettre en avant les enjeux et les ambitions françaises. Pour le moment, l’émergence de ces startups tricolores est sur la bonne voie. En 2019, la hausse de création d’entreprise a été mesurée à 38 %, pour 432 jeunes pousses recensées sur le territoire.
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