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Intel reconnaît qu’il faudra battre les puces Apple pour ne pas menacer son avenir

Le PDG d’Intel Pat Gelsinger revient dans une interview sur le succès des nouvelles puces Apple Silicon. Intel admet des “erreurs” mais assure en même temps que le fondeur se “battra très dur” pour lancer de meilleures puces que celles d’Apple.

Le PDG d’Intel Pat Gelsinger s’est exprimé dans une interview pour l’émission Axios on HBO, dont nous reprenons un extrait en fin d’article. Ce dernier était interrogé sur des sujets divers par Ina Fried, journaliste chez Axios. Mais dans l’extrait que nous reprenons il est spécifiquement question d’Apple et des nouvelles puces Apple Silicium M1 dont les caractéristiques pour le moins impressionnantes ont profondément ébranlé l’industrie.

De facto, ce choix stratégique a été un coup très dur pour Intel, car non seulement le fondeur a perdu Apple, l’un de ses plus gros clients, mais en prime ce dernier a montré à la planète entière que les puces x86 du fondeur étaient trop chères, trop énergivores et dépassées. Les puces Apple M1 arrivent à un moment où une transition vaste du marché PC vers des puces ARM devient possible. Et Apple montre que cette transition est même désirable – alors même que les PC ARM n’ont pas réussi à convaincre pour le moment.

Intel pense qu’il peut encore battre les puces Apple

Les processeurs ARM (les puces M1 tournent elles aussi sur cette architecture) sont performants et très économes, ce qui autorise la commercialisation d’ordinateurs qui délivrent une autonomie record. Avec la transition Intel, on est passé de Mac qui tenaient moins d’une dizaine d’heures à des Mac qui peuvent faire tourner des applications habituellement très gourmandes pendant une bonne quinzaine d’heures.

Surtout, les puces Apple Silicon sont taillées pour les besoins d’Apple. Ce qui permet aux Mac M1 de pousser les performances dans leurs retranchements, notamment au niveau du montage vidéo. Intel avait un temps nié ces avantages, dans une série de publicités il faut le dire un peu bêtes et méchantes.

Mais dans l’entretien que nous reprenons en fin d’article, le PDG d’Intel reconnaît enfin que “Apple a plutôt fait du très bon travail” tout en admettant que son entreprise a au contraire connu quelques “difficultés”. Néanmoins, lorsque la journaliste lui demande si Intel a “abandonné l’idée de Mac qui tournent sur CPU Intel”, Pat Gelsinger répond :

“Je n’abandonnerai jamais l’idée que quelque chose puisse ne pas tourner sur une puce Intel. Vous n’êtes pas sans ignorer nos difficultés – Apple a décidé qu’ils pourraient faire une meilleure puce que les nôtres, eux-mêmes. Et comme vous le savez ils ont plutôt fait du très bon travail. Donc ce qu’il faut que je fasse c’est créer une meilleure puce qu’eux. J’espère regagner cette partie de leur business, en plus d’autres parts d’activité, avec le temps. Mais avant que cela n’arrive, il faut que je fasse en sorte que nos produits soient meilleurs que les leurs, que mon écosystème soit plus ouvert et dynamique que le leur, et que nous créons plus d’arguments-clés qui donnent envie aux développeurs et aux utilisateurs d’aller vers des produits contenant une puce Intel. Je me battrais dur pour regagner le business de Tim Cook dans ce domaine”.

Evidemment en se comparant ainsi à Apple, Intel se met dans une position quelque peu précaire. Le fondeur adoube de facto l’excellence du silicium produit par la firme de Cupertino, tout en choisissant de mesurer ses succès futurs à sa capacité à produire de meilleures puces que celles d’Apple. Une première depuis la fondation d’Intel qui a toujours été un leader de l’industrie jusqu’à ce qu’Apple en décide autrement. Reste que la tâche sera très difficile.

D’un côté, Intel conserve un important retard dans la finesse de gravure que peuvent atteindre ses lignes de production. Intel est toujours en train de développer ses procédés de gravure 10 nm+++ et 7 nm. Intel n’a pas vraiment d’alternatives. Sous traiter la production de puces chez TSMC, par exemple, est difficilement envisageable en raison des problèmes de production du fondeur en ce moment.

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D’autant que Apple est déjà l’un des plus gros clients de TSMC. Par ailleurs, au vu de la dynamique en faveur du passage à l’architecture ARM, on se demande si Intel n’a pas déjà deux ou trois guerres de retard et si les CPU x86 ont réellement de l’avenir. Car entre les retards et la transition du marché vers ARM, il est tout à fait possible que les innovations Intel arriveront trop tard pour réellement séduire utilisateurs et entreprises.

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1 commentaire
1 commentaire
  1. C’est assez drôle de voir que Intel ne considère déjà plus son concurrent habituel AMD. Comme ci c’était déjà fini avec eux, qu’ils les ont “battu”, alors qu’ils ont tout à prouver en sortant leur prochain produit.

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