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La flamme des JO 2024 apporte la surveillance biométrique en France

Le recours à la vidéosurveillance algorithmique dans le cadre des JO 2024 a été adopté par les parlementaires français.

  • Le parlement français a validé l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique à titre expérimental pour les JO 2024
  • Le gouvernement défend un dispositif nécessaire pour assurer la sécurité
  • L’opposition pointe les risques de dérives de cette technologie

La polémique n’est pas prête de prendre fin. En fin de semaine dernière, les députés ont approuvé, à titre expérimental, le recours à la vidéosurveillance algorithmique (VSA) afin de sécuriser les Jeux Olympiques de Paris 2024.

Ce dispositif, qui fait partie d’une loi dédiée à cet événement, a été adopté par les rares élus présents dans l’hémicycle. 59 parlementaires ont voté pour (issus de la majorité présidentielle, du Rassemblement national, et des Républicains), et 14 contre (Nouvelle Union populaire écologique et sociale).

Qu’est-ce la VSA ?

Reste une question de taille à quoi va servir ce dispositif ? Ces caméras de surveillance vidéo algorithmiques permettent d’analyser en temps réel des images. En s’appuyant sur l’apprentissage automatique, l’IA progresse au fil du temps. L’idée est donc de repérer des comportements suspects, ou encore des mouvements de foule pour réagir le plus vite possible.

Les soutiens d’Emmanuel Macron ont notamment affirmé lors des débats que ce type de dispositif aurait pu déjouer l’attentat de Nice en 2016 en repérant un camion au milieu de la foule. Ils estiment également que cela aurait pu aider la police à maintenir l’ordre lors de la dernière finale de Ligue des champions au Stade de France. La VSA serait donc un atout supplémentaire pour gérer les millions de touristes qui vont visiter Paris lors de l’été 2024.

Des risques de dérive

Des arguments qui ne convainquent pas du tout les opposants au texte. Dans un communiqué, l’ONG, Amnesty International, a ainsi plaidé : « Alors que la France se présente en championne des droits humains partout dans le monde, sa décision d’autoriser la surveillance de masse assistée par intelligence artificielle pendant les Jeux olympiques entraînera une offensive généralisée contre le droit à la vie privée, le droit de manifester et les droits aux libertés de réunion et d’expression ».

Citée par France 24, une de ses représentantes, Katia Roux, précise notamment : « Ces algorithmes vont être entraînés à travers un jeu de données décidées et conçues par l’être humain. Elles pourront donc intégrer tout simplement les biais discriminatoires des personnes qui les ont conçues et pensées ».

Enfin le texte voté risque de se trouver en opposition avec la future législation européenne relative à l’IA. Cette dernière prévoit en effet une interdiction de l’utilisation de systèmes d’identification biométrique à distance en temps réel dans les espaces accessibles au public à des fins d’application de la loi. Elle intègre certaines exceptions notamment face « à une menace spécifique » ou dans le cas d’un risque imminent d’attaque terroriste.

Le cheminement législatif suit toujours son cours et l’adoption définitive est prévue pour ce mardi 28 mars. Un recours devant le Conseil constitutionnel sera ensuite déposé, et ce dernier décidera de valider ou non ce dispositif controversé.

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1 commentaire
1 commentaire
  1. ” La flamme des JO 2024 apporte la surveillance biométrique en France ” avant un déploiement généralisé en France puis dans toute l’europe.
    Thales qui à introduit ce système en Chine, associé à un permis de bonne conduite à point, discute avec la commission Européenne depuis des années pour implémenter le même système en Europe.
    La France n’est que le début et le JO une bonne excuse pour le faire au nom de la sacro-sainte sécurité.
    Un peu comme les CRS dans une manif, ils sont là pour protéger les manifestants d’eux-mêmes, quelques fois qu’ils auraient envie de s’auto-mutuler… 🙂
    Pauvre monde, où allons-nous, et qu’acceptons-nous au non de la sécurité ?

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