Passer au contenu

La ligue de foot espagnole veut détecter les diffusions pirates de matchs via le micro des smartphones

La Liga espagnole veut espionner l’environnement sonore des utilisateurs de son application afin de déterminer s’ils sont dans un lieu qui diffuse un match sans payer de licence.

Les grippe-sous des instances footballistiques ne sont jamais à court d’imagination quand il s’agit de faire valoir leurs droits et gratter encore un peu plus de pognon.

Dernier exemple en date, l’application officielle de la ligue espagnole de football La Liga a récemment été mise à jour pour permettre aux utilisateurs d’accéder aux paramètres du microphone et du GPS. Lorsque l’autorisation est accordée, l’application traite les extraits audio pour tenter d’identifier les lieux publics qui diffusent des matchs de foot sans s’être acquittés d’une licence.

Selon une déclaration émise par les responsables de La Liga, la fonctionnalité a été ajoutée vendredi dernier et n’est activée qu’après que les utilisateurs cliquent “oui” à une une boite de dialogue Android demandant si l’application peut accéder au micro et à la géolocalisation de l’appareil. Selon la déclaration officielle de La Liga, “la fonction audio serait utilisée uniquement pour identifier les établissements qui diffusent des jeux sans licence, et l’application prendrait des précautions spéciales pour éviter qu’elle n’espionne les utilisateurs finaux.”

Comme l’indiquent nos confrères d’Ars Technica, sans plus de détails ni une analyse technique de l’application, il est difficile d’évaluer les affirmations concernant la conversion de l’audio collecté en un format binaire qui ne peut pas être converti en son. Ce seul doute devrait être une raison suffisante pour que les utilisateurs rejettent cette permission.

Transformer les fans de sport en agents de contrôle des droits de diffusion

Mais même si l’application utilise un chiffrement spécifique ou d’autres moyens pour s’assurer que les extraits audio stockés ou transmis ne peuvent pas être utilisés de façon malveillante par l’entreprise ou des hackers, cette drôle d’initiative pose quand même question. D’une part, permettre à une application de collecter l’adresse IP, l’ID unique de l’application, la représentation binaire de l’audio et le temps de conversion de l’audio pourrait fournir une bonne quantité d’informations sur un utilisateur au fil du temps.

D’autre part, et c’est peut-être le côté le plus scandaleux de cette fonctionnalité bien crade : elle met les utilisateurs finaux fréquentant les bars et restaurants dans la position de contrôler les droits d’auteur des ligues sportives. Il est étonnant d’ailleurs que d’autres n’y aient pas déjà pensé (suivez mon regard… ). A moins que cette fonctionnalité soit déjà en place dans certaines applications sans recueillir l’approbation des utilisateurs. Mais non, voyons !

Cela étant, si l’application La Liga fait ce que les officiels de la ligue disent, c’est qu’elle respecte probablement les conditions générales imposées par Google dans son Play Store.

Allez, que cela ne nous empêche pas de profiter de la Coupe du Monde, et de dire m… à tous les Big Brothers qui veulent nous transformer en agents de surveillance de la vertu sportive.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Newsletter 🍋

Abonnez-vous, et recevez chaque matin un résumé de l’actu tech

1 commentaire
1 commentaire
  1. respecte peut etre les conditions google…mais la rgpd j’ai des doutes !
    et la majorité des gens sont assez betes pour accepter les demandes d’autorisations sans reflechir…il suffit de voir le nombre de malware dans des apps de fond d’ecrans…ca choque pas tant que ca que des fonds d’ecrans demandent l’acces a l’internet/contacts/stockage and co !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *