Passer au contenu

La SACEM belge veut faire payer des droits sur les lectures publiques en librairies

En France nous avons la SACEM. En Belgique ils ont la SABAM. Et apparemment ce n’est pas mieux. C’est même peut-être pire, si cela est possible. Vous allez voir.

En France nous avons la SACEM. Vous savez, cet organisme privé et monopolistique qui taxe tous ceux qui diffusent du son en public. En Belgique ils ont la SABAM. Et apparemment ce n’est pas mieux. C’est même peut-être pire, si cela est possible. Vous allez voir.

Partant du principe qui a déjà fait sa fortune et sa gloire dans la musique, à savoir faire raquer au nom de la protection des ayant-droits tous ceux qui s’avisent de diffuser des chansons dont elle a la gestion (c’est à dire toutes, probablement), la SABAM vient d’avoir une idée géniale et absolument lumineuse, de celles dont on se demande comment on n’y a pas pensé plus tôt : faire payer les librairies dans lesquelles se font parfois des lectures publiques pour les enfants (en vue de leur faire aimer les livres).

Vous avez bien lu. C’est The Next Web qui rapporte l’anecdote. Or il se trouve que le rédacteur du site néerlandais qui a levé le lièvre est justement belge, et qu’une librairie de sa localité natale, Dilbeek, a été visée par la SABAM précisément pour ce motif : si vous faites des lectures publiques dans votre point de vente, vous devrez vous acquitter d’une taxe de 250 euros par an.

Réflexe de survie d’une organisation aux abois, ou cynisme total des dirigeants, doublé d’une résistance hors du commun à l’épreuve du ridicule ? Toujours est-il qu’ils ont osé, et que, apparemment, ils assument. Sans déconner, quand on vous dit que certains seraient prêts à faire payer l’air que nous respirons, avec ce genre de fulgurance nous n’en sommes plus très loin.

Cela étant, rendons hommage aux initiateurs de cette trouvaille historique : quand une poignée de bureaucrates cupides perd le contact avec la réalité, cela donne parfois des effets intéressants à observer, et nous en sommes quittes au passage pour un bon fou-rire (offert ?). Là on tient une pièce d’orfèvrerie. Vous avez compris le truc : si vous résidez en Belgique, évitez de siffler dans la rue un air connu, vous pourriez prendre cher. Évitez aussi les gestes inconsidérés, sait-on jamais : manquerait plus que Marcel Marceau ait été sociétaire à la SABAM…

(source)

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Par : Opera
39 commentaires
39 commentaires
  1. Incroyable….

    On a trouvé encore plus con que le gouvernement français pour inventer des taxes, faut le faire !!!

  2. Non mais sans déconner, une taxe sur les lectures publique ?!?! Pourquoi pas une taxe sur l’air respiré pendant l’écoute ou la lecture d’un contenu ?

  3. Et si on taxait tout simplement les lectures dans les lieux publiques ?
    C’est vrai quoi ! T’es dans le métro, tu lis une bonne BD, mais le gars derrière, il lit par dessus ton épaule ! C’est normal ça ?
    En fait non, c’est toi qui devrait être puni, c’est un peu du partage illégal non ??? 😀
    Une nouvelle voie à explorer pour Hadopi je pense …

  4. Si l’info est chopée sur TNW elle est traduite de l’anglais, où ils évoquent, je suppose, les lectures publiques dans les “libraries”.

    Or, “library” en anglais signifie “bibliothèque” et non “librairie” 😉

  5. Quel est le pire ?
    Que des idées aussi attentatoires à l’intelligence humaine germent dans quelques cerveaux névrosés ou que de telles idées trouvent des échos favorables parmi les politichiens prêts à les défendre ?

    Que l’homme soit un salaud fini pour ses congénères ce n’est pas nouveau même si ces derniers temps on assiste à des sursauts gravissimes dans ce domaine [1].
    Mais que des politiques se battent officiellement et sans scrupule l’oeil de leurs administrés ça c’est plutôt nouveau non ?

    db

    [1] Les autorités japonaises qui se foutent ouvertement du million de japonais qui subissent en permanence la radioactivité environnementale, aquifère et sanitaires.
    Les industriels de la bouffe qui ne pensent qu’à faire des coups commerciaux et se fichent comme d’une guigne des conséquences sanitaires de leurs gestes (morts de gamins, dialyse à vie pour ceux qui restent).
    db

  6. Ne rigolez pas ils ont même une taxe pour la musique passée dans les crèches pour les petits bouts. Mais je crois que leur plus belle c’est de faire payer la taxe à un artiste qui vient chanter ses propres compositions sur scène, c’était paru dans la presse quand ils l’avaient réclamée à Sting qui s’est demandé (à juste titre) dans quel pays de cinglé il était tombé.

  7. Ce genre d’organisme est vraiment prêt à faire n’importe quoi pour combler les déficits, et devrait au même titre que la SACEM se pencher sur l’évolution de la diffusion de musique en ligne et des modèles économiques liés …

  8. La SABAM a publié un communiqué « suite aux diverses informations erronées parues dans les médias ».
    http://www.sabam.be/sites/default/files/Francais/Main-menu/PRESS/2012/communiquedepresse_13mars2012_lectures.pdf
    Elle confirme bien que les lectures publiques des œuvres « qu’elle protège » sont payantes. C’est + ou – 15 € par lecture et pas 250 euros par an.

    J’avoue que le « plus ou moins 15 € » est pour moi un mystère. La SABAM dans sa grande générosité ferait elle des prix de gros? 4 lectures pour le prix de 3? Quand la lectrice ne met pas le ton, on fait payer plus cher sa bibliothèque? Le communiqué ne parle pas des librairies.

  9. Bonjour,

    library = bibliothèque… vive les faux amis 😉

    Ce n’est donc pas dans les librairies mais dans les bibliothèques que ce droit d’auteur est exigé… à la limite, c’est encore plus grave. Vu leur budget limité, beaucoup de petites bibliothèques devraient donc choisir entre l’organisation d’activités visant à promouvoir la lecture et l’achat de nouveaux livres !
    Un article dans la presse belge http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/725665/lectures-a-voix-haute-les-bibliotheques-doivent-payer.htm

    Amicalement,
    Monique

  10. “Sans déconner, quand on vous dit que certains seraient prêts à faire payer l’air que nous respirons”
    Celle-là, elle est de moi.
    Je t’envoie mes avocats.

  11. Encore une loi ridicule qu’il sera difficile de mettre en place, mais tous les moyens sont bons pour récolter de l’argent…

  12. @rencontre africaine : en l’occurrence ce n’est pas un gouvernement puisque SACEM et SABAM sont des organismes privés.

    Quoi qu’il en soit, à force de jouer au con, les gens vont finir par se réveiller d’un coup, et ils ne toucheront plus rien !

    Et puis le PDG de la SACEM ferait bien de reverser une partie de son extravagant salaire aux artistes, ça soutiendra la création…

  13. Avant de vous énerver pour une petite information belge… vous ignorez donc que la SACEM exige un paiement pour toute diffusion publique ?
    Si la lecture est publique (payante ou gratuite) et que les oeuvres figurent au catalogue de la SACEM (ou de la SABAM) des droits sont effectivement à payer… depuis bien longtemps… S’il s’agit de la lecture d’un roman pour le romancier, il n’y a naturellement pas de droits à payer à la sacem car la sacem ne gère pas les romans !… (sur la sacem, il existe bien d’autres critiques à apporter que celles de réclamer des droits quand il y a utilisation d’oeuvres)

  14. A cours terme, la SABAM compte demander 15€ à chaque lecture publique. Concernant les petites bibliothèques qui actuellement réalisent deux fois par semaine une lecture pour les enfants (peu importe le nombre) on arrive à environ 1600€ par an.

  15. Alors là, pas mal du tout! Je ne pensais pas que l’on pouvait tomber aussi bas et en plus ils assument, mais c’est grave…
    Bon dans ce cas, je pense que mon voisin devrait être taxé par la SACEM pour écouter sa musique aussi fort…

  16. D’une part, les informations données par Eric sont incorrectes, comme on pourra le lire sur le démenti de la SABAM.
    D’autre part, il est normal que l’auteur d’un texte soit rétribué pour la diffusion de son oeuvre, y compris lors de lectures publiques. Je ne vois même pas en quoi cela pourrait être sujet à discussion.

    1. @Justice : lorsque j’ai écrit mon article, je suis évidemment allé vérifier ce que disait la SABAM sur son site officiel et je n’ai rien trouvé. Si vous avez ajouté depuis des explications est une bonne chose, je le préciserai dans l’article des que j’en aurai la possibilité (je suis en voyage). Cela êtant, pour moi le principe même de faire payer des lectures publiques est pour moi choquant. On parle de lieux restreints, là, quelques dizaines de personnes, pas d’une salle de concert ou d’un stade de 40000 spectateurs

  17. C’est pas nouveau : il y a quelques années, la même SABAM avait cherché des poux à une école pour avoir chanté “Petit Papa Noël” (ou “Bon anniversaire”, je ne me souviens plus…) en chœur, lors d’une fête scolaire.
    Pour cette histoire de lectures publiques, il suffirait simplement de ne pas lire textuellement le bouquin, mais de raconter l’histoire en montrant les images, et ciao la redevance…

  18. Le ton de l’auteur de l’article me fait réagir. Cette personne capable de jurer et de dénigrer sans explication ne mérite pas de publier sur ce site qui me semblait avoir un ton correct et non pas partial & véhément.
    Ce ton nuit à la crédibilité de l’article et de l’auteur.

    L’amalgame avec “payer l’air que nous respirons” est facile mais hors sujet et décrédibilise le reste aussi.
    En effet aucun auteur n’est à l’origine de l’air que nous respirons. Par contre les livres, si.
    Est-ce que l’auteur de ces propos sait ce que c’est que de créer et de vivre de ses créations ?
    Ses mots laissent penser que non, et aussi qu’il n’a pas envisagé que le droit de l’auteur sur ses créations est normal. Mais à une époque où presque tous les internautes essayent de forcer pour légaliser le pillage des créateurs, cela n’est pas étonnant.
    Peut-être un jour créerez-vous qlq chose que vous déciderez de ne pas distribuer gratuitement. Ce jour vous comprendrez que ceux qui distribueront ou s’approprieront gratuitement votre oeuvre commettront un vol.
    Les créateurs ont besoin d’être protégés. La SACEM joue son rôle en essayant de le faire. Peut-être y a-t-il des exagérations ou des façons de faire pas adaptées certaines fois.
    Mais vous-mêmes quand vous faites qlq chose d’une mauvaise façon, voulez)-vous qu’on vous rejette en entier ? sans examiner ce que vous avez fait de bien ?

  19. Ridicule, déjà que la lecture c’est chiant mais en plus maintenant il faut payer pour lire un livre ! Bon ok c’est une lecture publique mais quand même. Ont-ils dit pourquoi ils voulaient faire ça ? Il y a des millions à récupérer ? Je doute que ce typer de manifestation soit très courante, du moins assez pour générer de gros revenus pour l’état.

  20. Cela êtant, pour moi le principe même de faire payer des lectures publiques est pour moi choquant. On parle de lieux restreints, là, quelques dizaines de personnes, pas d’une salle de concert ou d’un stade de 40000 spectateurs

    Eh bien Eric figure toi que pour certains auteurs ces “petites lectures publiques” sont leur revenu en droits d’auteur… tu voudrais leur en priver? Je crois qu’ils ne sont pas de ton avis!

  21. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est qu’en Belgique tous les supports de données sont taxés. Une taxe de droit d’auteurs est prélevée sur les clés USB,les CD vierges, les DVD vierges et les disques durs sous prétexte qu’on peut y stocker des œuvres soumises à droits d’auteurs qu’on aurait éventuellement téléchargé illégalement.Le pire, c’est que le fait de s’acquitter de cette taxe, incluse dans le prix de vente des supports vierges, ne donne pas le droit de télécharger gratuitement des œuvres protégées par les droits d’auteur.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *