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La violence dans Venom

Quel niveau de violence attendre du film Venom et pourquoi cette question est-elle si attachée à ce personnage ?

Cet article sera consacré au personnage de Venom et notamment au film prévu pour le 10 octobre prochain avec un accent particulier sur la question de la violence.

Si Venom est un personnage aussi populaire, c’est principalement pour son apparence très réussie, son statut ambigu entre terrifiant méchant et anti-héros et aussi pour la violence qui lui est associée.
Cette popularité qui semble soudain exploser au grand jour avec l’intérêt massif porté au film Venom est assez ironique étant donné le décalage par rapport au destin qui a été celui du personnage dans les comics.

Certes le personnage a beaucoup marqué les fans, notamment les lecteurs de Spider-Man, lors de ses premières apparitions, mais ensuite, quand il a fallu sortir du statut de simple négatif de Peter Parker et lancer des aventures solos, Venom a souvent souffert de scénarios assez peu inspirés.

Eddie Brock est-il cannibale ?

Dans le film Venom, c’est le journaliste douteux et chasseur de scandales Eddie Brock qui a été choisi comme porteur du symbiote et de mon point de vue, c’est un excellent choix. Néanmoins, sans chercher à retracer l’historique du personnage sur papier, il est intéressant de se souvenir que l’identité de Venom a été associée à plusieurs personnages.

Si j’évoque ce point, c’est parce qu’il y a un rapport avec la violence et plus précisément le type de violence. Presque partout on peut lire que Venom est un cannibale, qu’il mange des cerveaux, etc. Effectivement, c’est un niveau de violence et d’horreur jamais vu jusqu’à maintenant dans un film estampillé super-héros.

Toutefois, je dis attention aux raccourcis. Même si Venom menace Peter Parker très rapidement de vouloir manger son cerveau, ce sont des tendances qu’Eddie Brock a toujours combattues. Ce n’est que dans la série Venom The Hunger, de 1996, que le symbiote finit par prendre le dessus et à manger le cerveau d’un criminel.

Ce comportement dégoûte et révolte profondément Eddie Brock qui parviendra à reprendre le dessus.
Parmi les incarnations de Venom, c’est celle de Mac Gargan qui, à partir de 2004 laisse totalement libre cours à la violence la plus totale et aux envies cannibales du symbiote qui apprécie particulièrement certaines substances contenues dans le cerveau.

Le niveau de violence du film

Si le nom Mac Gargan vous est familier, c’est parce qu’il est connu comme le Scorpion. On le voit un peu dans Spider-Man Homecoming, notamment dans la scène en prison face à Adrian Toomes, le Vautour.

Maintenant que j’ai rappelé ces éléments, j’en reviens au film Venom et à certains choix qui ont été faits. La deuxième bande-annonce a poussé la violence suggérée nettement plus loin en évoquant clairement les tendances cannibales du Symbiote.

On a d’abord la scène dans laquelle Venom se révèle dans toute sa splendeur et semble promettre à l’homme de main qui était à la poursuite d’Eddie de lui manger les yeux, les poumons et le pancréas. Chacun ses goûts, certes, mais je me demande quand même si c’est très vegan tout ça.

Ensuite, on a une seconde scène, mais qui n’est visible que dans la version internationale et initiale du trailer et qui a été volontairement coupée de sa version française. Dans cette scène, Venom menace un braqueur de lui bouffer les membres et la tête pour ne laisser que son torse rouler dans la rue comme une crotte portée par le vent.

Il faut bien reconnaître le ridicule de cette réplique. Si j’avais été en charge de la version française de la bande-annonce, j’aurais soit supprimé la scène, soit modifié le dialogue.

Outre ces questions de cacas qui roulent, revenons à la question de la violence. D’après des témoignages du Comic Con de San Diego, dans les images montrées alors, Venom arrachait vraiment des membres et bouffait même une tête ou deux.

Voilà qui me pose problème puisqu’on parle d’Eddie Brock ici et pas de Mac Gargan. Ceci étant dit, j’ai pleinement conscience que toute adaptation implique une réinvention du matériau de base et je n’ai pas vraiment de problème avec la décision de mêler à l’écran les comportements de différentes incarnations du personnage sur papier.

Venom rated R ou PG 13 ?

Ce qui m’interpelle, surtout c’est la cohérence interne de ce film et surtout entre les intentions de ses scénaristes et réalisateurs d’un côté et de ceux qui en assurent la promotion de l’autre.

D’un côté on met l’accent sur la violence, sur l’humour noir, sans doute pour exciter la curiosité d’un public assez jeune et plutôt masculin et de l’autre, on apprend que Sony cherche à obtenir une classification PG 13 pour un film qui est annoncé depuis des mois comme R-rated.

Pour rappel, ces classifications américaines correspondent pour le R-rated à une limite d’âge fixée à 17 ans pour avoir le droit d’entrer dans la salle sans adulte accompagnant et pour le PG-13 à un accord parental recommandé pour un film déconseillé aux moins de 13 ans.

Si j’ai choisi le thème de la violence, ce n’est pas uniquement du fait de la personnalité de Venom, mais bien parce que cet aspect avait été mis très en avant dans les interviews, aussi bien par le réalisateur, Ruben Fleischer, que par l’acteur principal, Tom Hardy.

Ceci étant dit, est-ce que cette volonté soudaine de passer du R-Rated au PG-13 est étonnante ou inquiétante ? Personnellement, j’ai envie de répondre pas vraiment.

Venom dans le MCU ?

D’abord, ce n’est pas étonnant puisque dans l’idéal, Sony aimerait convaincre Marvel Studios de lancer un crossover entre Venom et Spider-Man. Sur le papier ça semble évident, mais en termes de business et de droits, ça l’est beaucoup moins. Pour résumer, Spider-Man et des tas de personnages qui lui sont associés appartiennent toujours à Sony pour les droits d’adaptation au Cinéma.

Toutefois, depuis Civil-War et l’apparition de Spider-Man dans le MCU, un accord a été passé entre Marvel Studio et Sony. Marvel Studio assure un contrôle créatif sur Spider-Man, mais ses films restent des propriétés de Sony qui engrange donc les recettes du box-office en échange d’une sorte de somme forfaitaire à Marvel.

Ce qui différencie énormément les approches de Marvel Studio et celle de Sony, c’est que côté Marvel on trouve une tête pensante chargé de la qualité et de la coordination artistique en la personne de Kevin Feige qui, depuis Iron Man, a bâti un univers ciné comme jamais il n’en avait existé auparavant.

Du côté de Sony, les choix artistiques et promotionnels sont totalement explosés entre les différents personnages. Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus efficace à mon avis, mais c’est comme ça.

Revenons à cette idée d’une rencontre entre Venom et Peter Parker. C’est ce que veulent tous les fans et Sony, mais reste à convaincre Marvel et Kevin Feige avec la qualité et les résultats du film Venom.

Il s’agirait d’un retour aux sources du personnage, puisque dans les comics, le premier porteur du symbiote c’est évidemment Peter Parker, et la décision d’aller vers un classement PG 13 cherche tout simplement à éviter un décalage trop flagrant de tonalité avec ce qu’on voit actuellement chez Marvel.

La violence est-elle si cruciale ?

Ceci dit, est-ce vraiment inquiétant ? Je le redis, je ne pense pas. En réalité, le niveau de violence admis dans un film PG 13 est déjà assez élevé et pour les comités de validation américains, c’est plutôt la nudité, le sexe ou les grossièretés qui vont pousser un film vers le R-rated, plus que l’hémoglobine.

Le seul élément qui m’amène à me poser plus de questions, ce sont les quelques reshoots qui auraient marqué le film, comme c’est très souvent le cas dorénavant. Espérons qu’ils n’aient pas eu comme principal objectif d‘édulcorer certaines séquences.

D’ailleurs, pour rassurer les fans, Sony a bien insister sur le fait que Venom viserait un hard PG 13, c’est-à-dire de pousser la violence à l’extrême limite de ce qui est admis dans ce type de classification.

Enfin, j’en viens au plus important. Ce n’est pas son niveau de violence graphique qui va déterminer la qualité d’un film. Une telle affirmation ne serait vraie que dans le cadre d’un film ouvertement gore, mais ce n’est pas le propos de Venom.

La violence implicite suffit souvent et franchement, si on a vraiment envie de voir les détails d’une mastication de pancréas, je pense qu’il vaut mieux chercher ailleurs.

De façon assez amusante, la violence a été poussée comme un argument pour différencier Venom de la production Marvel. C’est évident quand la bande-annonce clame haut et fort que le monde compte suffisamment de super-héros.

Mais en réalité, en coulisses, le rêve marketing c’est évidemment de s’intégrer au MCU avec tout le potentiel de box-office qu’on trouverait derrière des affiches balançant Venom au beau milieu des Avengers.
Attention, il est totalement impossible de voir Venom dans Avengers 4, tout comme Deadpool ou encore les X-Men. S’il y a intégration de ces personnages, ce sera bien plus tard, c’est évident.

L’avenir de Venom, Carnage, Morbius et compagnie

Dans les faits, ce qui décidera de tout, c’est la réaction du public et donc en partie la qualité finale du film en termes de scénario, de rythme, d’effets et bien sûr d’interprétation. Si j’écris”en partie”, c’est que, malheureusement, on sait bien que de mauvais films peuvent aussi cartonner au box-office. Qui a dit Transformers ? Pas moi, si ? Ah, peut-être.

Personnellement je reste impatient de découvrir ça en salle et je ne manquerai pas évidemment de vous donner mon avis quand il sortira, voire plus encore, mais on en reparlera.

Quoi qu’il en soit, ce thème de Venom et de la violence n’est pas près de disparaître et il continuer à se poser à Sony dans les années à venir. D’abord au travers de Carnage, dont on suppose le teasing à la toute fin de Venom avec Woody Harrelson dans le rôle puis ensuite dans une autre adaptation en cours, celle de Morbius le vampire vivant qui sera interprété par Jared Leto et pour lequel la question du sang à l’écran se posera nécessairement.

Si le sujet vous intéresse, je consacrerai un article aux adaptations en cours de préparation chez Sony et se situant dans l’univers étendu de Spider-Man, un univers étendu dans lequel la grande question reste justement la présence de Peter Parker lui-même. Ce monde est fou.

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