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Pourquoi ChatGPT menace de mettre les profs au chômage

Bill Gates semble penser qu’aucun talent ou emploi humain ne sera épargné par l’IA.

  • En marge d’un événement, Bill Gates a de nouveau mis en avant les avantages de l’IA dans certaines professions
  • Il a notamment souligné l’intérêt de la technologie dans l’éducation
  • Et d’évoquer le projet de tuteur virtuel Khanmigo

Si l’IA commence à vous créer des crises d’angoisse, vous n’êtes sans doute pas au bout de vos peines. Il est encore facile de se dire que certaines tâches ou talents resteront le précarré des humains. Et pourtant, les progrès sont tels que cette assertion est vraisemblablement erronée.

La révolution ChatGPT frappe de plein fouet, en premier lieu, les emplois qualifiés. Et à en croire Bill Gates, dont l’entreprise, Microsoft, a misé gros dans OpenAI, un des prochains métiers complètement transformés par l’IA sera celui d’enseignant.

Rendre l’éducation plus accessible

En marge d’un événement baptisé ASU+GSV, organisé à San Diego par plusieurs universités, le co-fondateur de Microsoft en effet expliqué en quoi l’IA pouvait aider à apprendre mieux, plus vite et surtout à moindre coût – ce qui permettrait d’élargir l’accès à l’éducation dans le monde.

« Avoir accès à un tuteur est trop cher pour la plupart des étudiants – en particulier le fait que ce tuteur s’adapte et se souvienne de tout ce que vous avez fait et regarde l’ensemble de votre travail », lance Bill Gates lors de son intervention.

Et d’ajouter que les IA seront bientôt d’aussi bons pédagogues que les meilleurs enseignants. Il pense que l’une des premières révolutions marquantes sera autour de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Puis les IA aideront les étudiants à comprendre et combler leurs lacunes.

Même s’il y a de quoi se demander quel sera l’intérêt même d’un enseignant humain à terme, le milliardaire imagine les IA “aider les enseignants” dans l’élaboration de leurs cours. Il évoque au passage le projet Khanmigo développé par la Khan Academy.

Khanmigo est un assistant virtuel dédié à l’enseignement – il fonctionne sous GPT4 et est décrit comme étant “à la fois comme un tuteur virtuel pour les étudiants et comme un assistant de classe pour les enseignants”.

D’énormes transformations sociétales approchent

Bien sûr, nous n’en sommes qu’au début des transformations sociétales liées à l’IA. Celles-ci devraient créer des quantités phénoménales de richesse tout en détruisant de nombreux emplois (et en en créant aussi quelques-uns au passage). Goldman Sachs estime ainsi, par exemple, que le PIB mondial sera prochainement 7 points plus haut grâce à ces technologies.

Évidemment, ces grandes transformations risquent de totalement changer la façon même dont nos sociétés sont organisées autour du travail. Invitant sans doute à déjà penser, entre autres grandes questions, comment nos sociétés pourraient s’organiser différemment dans un avenir proche.

Un livre à lire sur le sujet est l’ouvrage du futurologue respecté Ray Kurtzweil The Singularity Is Near (2005) qui anticipe les progrès exponentiels de l’IA et tente d’imaginer à quoi ressemblera la société de demain.

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4 commentaires
4 commentaires
  1. “Puis les IA aideront les étudiants à comprendre et comber leurs lacunes.”
    Un simple correcteur permet déjà de comber certaines :-D. vous devriez essayer.
    ;-D

  2. Avec des auto-formations capables de s’adapter et de répondre à vos questions, c’est certain que cela va faire mal dans le domaine de l’enseignement.

    Cependant …..
    “le fait que ce tuteur s’adapte et se souvienne de tout ce que vous avez fait”.

    C’est marrant, mais avant de lire l’article, c’est justement cet argument qui me faisait plutôt pencher vers l’humain que l’IA.

    Un prof sait si vous pouvez mieux faire ou si au contraire vous êtes à votre limite ; si vous êtes stupide ou seulement faignant. En d’autres termes, un prof humain sait qui vous êtes et peu s’adapter.
    Pas certain qu’une IA qui n’a que vos réponses au sujet enseigné, puisse intégrer cette dimension, à court terme.

    Par ailleurs, même pour une formation professionnel d’adulte, on est plus concentré dans une salle de classe avec un formateur, que tout seul devant son écran.

  3. Pour rebondir sur le texte de Garbriel :
    justement toute la science de l’IA est basée sur le “souvenir” donc pas de souci, l’IA se rappellera du niveau de l’élève et n’aura pas de retour de vacances ppendant lesquelles tout a été oublié, ni d’a priori du genre “il a un nom pas du coin”, “je l’aime pas”, “quelle jolie nana (ou pas) !”.
    Ne me dites pas que ça n’existe pas, je le vis tout les jours
    Ensuite les profs vous vous êtes tirés une balle dans le pied tout seul,j’explique :
    le coût pour notre société de l’éducation pour le résultat pourri qui nous place derrière des pays du tiers monde, va pousser les décideurs a passer à l’IA qui sera moins chère, jamais en vacances, ni grève, ni demande d’augmentation et que la France arrête de passer pour des nuls aux yeux du monde

  4. Pour ma part, je pense qu’aucun assistant IA au monde ne pourra réellement transmettre l’envie de lire, d’apprendre, parce qu’une part non-négligeable de l’apprentissage passe par l’exemple : voir ses parents se servir de la lecture, de l’écriture, des maths au quotidien, c’est cela qui motive le plus petit à entrer dans la lecture. Et à l’école, il n’y a pas que des matières, il y a du lien social,dans le fait de se confronter aux autres, à leur vision des choses, à leurs arguments, en classe et hors de la classe. D’autre part, l’apprentissage sur écran n’a rien de magique : la plupart des gens engagés dans un MOOC ne vont pas au bout (et ce sont des adultes, généralement intéressés par le sujet des MOOC auxquels ils s’inscrivent). Les élèves, durant les confinements, ne se sont pas précipités très longtemps vers les ressources en ligne déjà très nombreuses qui leur étaient proposées, et ils avaient souvent besoin d’un adulte (leurs parents en l’occurrence) pour soutenir leur motivation, leur expliquer, les guider. Ceux qui n’avaient pas cet adulte à leur côté ont souvent décroché plus vite. La fierté est plus grande aussi de réussir un exposé, une rédaction validée par un professeur humain et par les autres élèves qui manifestent leur intérêt, plutôt qu’un feed-back automatique du type “quel champion vous êtes” ! Si l’élève “feinte” l’IA (et je pense que c’est assez facile), elle ne s’en apercevra pas, s’il n’a pas réellement compris, elle ne s’en apercevra pas, de même que la source de certaines erreurs. Pour utiliser une IA d’apprentissage, il faut en général d’ailleurs déjà être assez autonome en lecture, écriture et compréhension. Pour ma part, je n’ai pas du tout l’impression qu’une IA puisse faire mon travail, j’ai déjà entendu ce type de discours avec internet, avec Wikipedia, avec le développement des MOOC, etc. Non, ce sont des outils, des compléments, mais l’éducation et l’enseignement, c’est d’abord une transmission d’humain à humain, ou sinon, Matrix n’est plus très loin.

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