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Make the blog great again : pourquoi la plateforme de Trump a fait un flop ?

Vendu comme « une formule gagnante qui devait redéfinir le jeu », ce réseau social n’en est finalement pas un.

On allait voir ce qu’on allait voir. Jason Miller, un proche conseiller de Donald Trump, l’avait confirmé à Fox News en mars dernier, l’ancien président allait faire un come-back remarqué en ligne en lançant sa propre plateforme. Banni par la plupart des géants du web, le républicain souhaitait créer son réseau social pour se mettre à l’abri d’une modération trop pointilleuse.

« Je pense que nous allons le voir revenir sur les réseaux sociaux dans probablement deux ou trois mois avec sa propre plateforme. Et cela devrait être une formule gagnante, et complètement redéfinir le jeu. Tout le monde va attendre et regarder pour voir ce que fait exactement Donald Trump », affirmait alors le spin doctor.

On se demandait depuis ce qui allait être proposé. Beaucoup tablaient sur un savant mélange entre Twitter, Facebook, YouTube, et pourquoi pas Twitch. Une expérience d’un nouveau genre qui allait peut-être marquer les esprits.

Quelques semaines plus tard, le résultat est désormais connu et il a de quoi surprendre. Le milliardaire a créé un site internet qui n’a rien de très innovant et rappelle à bien des égards les blogs qui ont connu un beau succès au début des années 2000. Baptisée « From the desk of Donald J. Trump », la plateforme est décrite comme « un endroit pour parler librement et sereinement ».

Créer un réseau social majeur en 2021 : mission impossible ?

Pas question toutefois de laisser des partisans un peu trop enflammés prendre la parole : seul leur leader a le droit de s’exprimer. Les soutiens du conservateur sont néanmoins invités à liker ses déclarations et à les partager sur Facebook et Twitter.

Comment dès lors expliquer que la montagne ait à ce point accouché d’une souris ? Il semble justement que l’ancien président ait bien compris que lancer un nouveau réseau social en 2021 n’a rien d’une sinécure. De nombreux écueils se présentaient en effet face à ce projet et tout laissait à penser qu’il allait échouer.

Dès l’annonce de cette initiative, les fins connaisseurs du sujet estimaient qu’elle pourrait ne jamais voir le jour. Cité par Business Insider, Peter Loge, professeur associé à la School of Media and Public Affairs de l’Université George Washington, expliquait ainsi : « Donald Trump dit beaucoup de choses. Avant d’être élu, il a dit qu’il quitterait rarement la Maison Blanche et qu’il n’aurait pas le temps de jouer au golf et qu’il abandonnerait Twitter s’il était élu. Tant que la plateforme dont on parle ne sera pas opérationnelle et utilisée, je ne crois pas en son existence. »

La modération, un défi majeur

La question du modèle économique d’un tel site se posait en effet. Allait-il attirer suffisamment de monde pour fonctionner ? Rien n’est moins sûr. Les partisans de Donald Trump débouleraient en masse, mais ses adversaires ne le rejoindraient pas. Or, sans cette masse critique nécessaire, il aurait été impossible de revendre des annonces publicitaires ou de récolter suffisamment de données pour assurer l’équilibre financier. Même en cas de succès d’audience, l’image du républicain est tellement chargée politiquement que de nombreux annonceurs auraient sans doute hésité à associer leur image à ce dernier.

Le problème de la modération est aussi un autre enjeu qui a probablement refroidi le républicain. Même lorsque l’on se revendique comme étant le champion de la liberté d’expression, tout n’est en effet pas permis sur internet et une armée de modérateurs et d’algorithmes aurait été nécessaire.

Il restait toutefois une solution à l’ancien dirigeant : associer son image à un acteur déjà existant. Dans une récente interview accordée à Sean Hannity sur Fox News, il expliquait d’ailleurs : « Nous examinons différents dossiers. (…) Ils doivent être forts. Ils ne peuvent pas être dominés par Amazon et Google et par des personnes qui peuvent les supprimer tout de suite. » Visiblement, aucun n’a répondu à ces exigences et Donald Trump s’est finalement résolu à lancer un projet bien moins ambitieux.

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