L’enquête est une bien mauvaise nouvelle pour Telegram. Le Financial Times, en collaboration avec la société Cyberint, montre que le service de messagerie est utilisé de manière croissante par des acteurs malveillants.
Cité par le média britannique, Tal Samra, analyste des cybermenaces chez Cyberint, précise ainsi :
Nous avons récemment assisté à une augmentation de plus de 100 % de l’utilisation de Telegram par les cybercriminels. Son service de messagerie cryptée est de plus en plus populaire parmi les acteurs de la menace menant des activités frauduleuses et vendant des données volées… car il est plus pratique à utiliser que le dark web.
Telegram affirme renforcer ses équipes de modération
Ce constat est d’autant plus problématique pour l’entreprise de Pavel Durov que Telegram est en pleine croissance et il est devenu en moins d’un an un vrai rival de Messenger et WhatsApp. La plateforme fourmille de projets pour assurer sa monétisation, à commencer par l’introduction prochaine de publicités et une potentielle cotation en bourse.
Dans le détail, on a notamment appris l’existence d’un groupe comprenant 47 000 abonnés où s’échangeaient des centaines de milliers de données telles que des noms d’utilisateurs ou des mots de passe volés. Contacté pour les besoins de l’enquête, Telegram l’a immédiatement fermé.
De même, les enquêteurs ont pu constater que des informations financières étaient échangées sur certains groupes, des copies de passeport, et des données d’identification sur des plateformes populaires telles que Netflix. Enfin, les participants revendent ou partagent des logiciels malveillants, des failles et certains guides de piratages.
Mis en cause par ces révélations, Telegram a réagi en expliquant avoir mis en place « une politique de suppression des données personnelles partagées sans consentement ». Elle ajoute que sa « force toujours croissante de modérateurs professionnels » a déjà supprimé plus de 10 000 groupes populaires pour violation des conditions de service suite à des signalements.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que Telegram est mis en cause pour des faits de ce type. Nous vous parlions par exemple en 2020 de ces pirates nord-coréens qui utilisaient la plateforme pour dérober des bitcoins.
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