Il y a quelques jours, nous vous proposions le test de l’impressionnante ROG Ally signée Asus, une console de jeux vidéo portable taillée comme un PC gamer. C’est maintenant au tour d’une autre console portable de débarquer sur le devant de la scène, à savoir cette Logitech G Cloud.

Déjà disponible en Amérique du Nord, la petite console signée Logitech prépare son arrivée en France. Après plusieurs jours de test, on vous dit tout concernant cette petite console taillée exclusivement pour le cloud gaming, et qui nécessite donc (comme certains jeux d’ailleurs) une “connexion Internet obligatoire.”

Acheter la Logitech G Cloud au meilleur prix

Logitech G Cloud : la tête (un peu trop) dans les nuages

Officialisée l’an dernier, la petite Logitech G Cloud est arrivée entre nos mains il y a déjà quelques jours. Comme son nom le laisse supposer, contrairement à une Nintendo Switch, un Steam Deck ou encore la récente ROG Ally, la petite console portable signée Logitech fait le pari du “100% streaming”. Pas de port cartouche, impossible d’installer le moindre jeu (applications Android mises à part) dans la mémoire de la console, puisque tout s’effectuera ici depuis les applications Xbox Cloud Gaming, Nvidia GeForce Now, Steam Link et consorts.

La G Cloud est livrée dans un packaging relativement sobre, lequel permet rapidement de mettre les mains sur la petite machine, dont le look fait rapidement penser à… un jouet.

En effet, la finition plastique est plutôt agréable, tout comme la prise en main générale, avec des petites “poignées” à chaque extrémité, mais les touches de jaune et le design général laissent transparaitre un côté un peu trop “enfantin”. Dans la boite, on retrouve également une notice explicative, et un chargeur (USB-C).

Malgré une première impression un brin déroutante, on apprécie retrouver ici une “vraie” croix directionnelle, mais aussi des sticks analogiques très agréables (placés de manière asymétrique), sans oublier des gâchettes R2 et L2 elles aussi très confortables.

À noter : la G Cloud adopte la configuration “Xboxienne” pour ce qui est de l’emplacement des boutons et des sticks, avec des boutons X, Y, B et A… mais des boutons supérieurs dont la dénomination fait référence à PlayStation.

Un petit switch sur le dessus de la console permet d’allumer la machine. Au bas de la G Cloud, on retrouve un port USB-C et une prise casque. Sobre et efficace donc.

Une tablette Android maquillée… comme une console portable

Autant le dire d’emblée, tout comme la ROG Ally d’Asus n’est autre qu’un PC sous Windows 11 enfermé dans une coque de console portable, cette Logitech G Cloud n’est autre qu’une tablette Android (en version 11), maquillée en console nomade.

Certes, le constructeur a eu la bonne idée d’appliquer une surcouche plutôt réussie, qui permet d’oublier totalement (ou presque) l’écosystème Android, mais tout fonctionne depuis le Play Store de Google, avec la possibilité d’utiliser toutes les applications du géant américain (comme sur une tablette “classique”, puisque la G Cloud en est une en réalité).

L’écran 7″ est tactile, et il est tout à fait possible de basculer en mode “Tablette” (même si la manipulation n’est pas très naturelle), pour profiter dès lors d’une mini tablette Android (voir photos ci-dessus). On peut y installer l’intégralité des applications que l’on utilise quotidiennement (Gmail, YouTube, Messenger, Netflix…) et le tout sera animé par un processeur Snapdragon 720G, soutenu par 4 Go de RAM.

Pas une machine de guerre donc, loin de là même, mais on l’a dit, l’objectif ici est de proposer du cloud gaming, aussi cette configuration s’avère non seulement suffisante, mais elle permet également de profiter d’un excellent confort de jeu, côté chauffe et autonomie.

Ainsi, avant de pouvoir lancer le moindre jeu avec cette Logitech G Cloud, il conviendra de lier l’intégralité de ses abonnements, à commencer par le Xbox Game Pass bien sûr, mais aussi Steam Link ou encore GeForce Now. Rappelons que ce dernier ne propose pas de jeux à proprement parler, mais plutôt de profiter des “jeux que vous possédez“, et acquis sur d’autres plateformes (Steam, Epic Games, EA Play…), dans les meilleures conditions (selon votre abonnement).

On peut également utiliser l’application PS App de PlayStation, pour profiter du Remote Play avec sa PS5/PS4… mais les contrôles intégrés ne sont pas pris en charge, et il faut alors se contenter d’un gameplay 100% tactile sur l’écran, ou relier une manette via Bluetooth. Quel dommage…

Et dans les faits, ça marche ?

Une fois les différents comptes reliés à cette petite Logitech G Cloud, le fonctionnement est on ne peut plus simple, puisqu’il suffit alors de lancer l’application voulue, via un carrousel semblable à celui de la Nintendo Switch. C’est très (très) intuitif, c’est rapide, ça fonctionne… la surcouche est une réussite, incontestablement.

Star Wars Fallen Order, en cloud gaming sur la G Cloud © Presse-citron

Evidemment, streaming oblige, la G Cloud nécessite d’être connectée à une borne WiFi digne de ce nom pour fonctionner. Comprenez avec un débit suffisamment élevé, et si possible à quelques mètres tout au plus de cette dernière.

En effet, si la connexion n’est pas suffisamment puissante, impossible de streamer les jeux dans les meilleures conditions. Cela se traduit à l’écran par des lags, des artefacts, une latence abominable dans les contrôles… bref, cela peut vite devenir injouable.

Dans les conditions optimales, la G Cloud délivre une expérience de jeu somme toute très correcte, même si (malgré un écran Full HD 1080p) le rendu visuel nous a paru un chouia flou, notamment sur des AAA tels que Gears 5, Forza Horizon 5 ou encore Batman Arkham Knight.

Malgré son côté “jouet en plastique” trop prononcé, la prise en main reste excellente, mais on regrette quand même des bordures d’écran très épaisses, façon Nintendo Switch classique. Difficile également de ne pas noter une certaine latence dans les contrôles de manière générale en cours de jeu.

Jouer à Gears 5 dans son lit (ou ailleurs), c’est possible (mais c’est un chouia flou) © Presse-citron

Mention spéciale en revanche à la croix directionnelle, impeccable, ainsi qu’aux sticks analogiques, un brin courts certes, mais dont on peut très facilement modifier la sensibilité. Reste toutefois ce côté “jouet” qui se dégage de l’ensemble, avec parfois cette impression de manipuler une tablette Android pour enfants, tout en jouant à un jeu interdit aux moins de 18 ans.

Evidemment, il va sans dire qu’en plus du prix d’achat de la G Cloud (359€), il faut également ajouter les tarifs des différents services (Game Pass Ultimate, Nvidia GeForce Now…).

Interface et autonomie

On l’a dit, avec sa G Cloud, Logitech propose deux interfaces, à savoir un mode Console et un mode Tablette. Le premier se focalise sur le gaming, avec une surcouche à la fois simple pour les yeux et pour les mains. Le tout est fluide et intuitif, et (évidemment) parfaitement pensé pour être utilisé avec les boutons de la machine (en plus de l’écran tactile).

Côté applications, la G Cloud est livrée avec Steam ou encore Xbox Cloud Gaming, mais un petit saut sur le Play Store permet d’ajouter les applications de son choix.

En mode Tablette, pas de bonne ni de mauvaise surprise, on se retrouve avec une tablette Android tout ce qu’il y a de plus standard, avec un écran d’accueil personnalisable (comme sur un smartphone), un volet de notifications… On peut ainsi l’utiliser pour visionner des vidéos sur YouTube, checker ses mails, profiter de Netflix, de Google Chrome…

Pour ce qui est de l’autonomie, contrairement à la ROG Ally, dont la surpuissance peut rapidement faire fondre la batterie comme neige au soleil, la G Cloud repose non seulement sur une architecture mobile (on le répète, c’est une tablette Android déguisée en console), mais elle se limite également à du jeu en streaming.

En d’autres termes, la machine n’est que très peu mise à contribution, et peut ainsi se targuer d’offrir entre 8 et 12 heures d’autonomie, en fonction bien sûr de divers paramètres (luminosité de l’écran, bluetooth…). A cela s’ajoute une console qui ne chauffe absolument jamais.

Pour fonctionner toutefois, la G Cloud nécessite d’être à proximité d’un point réseau suffisamment puissant. C’est donc une console nomade destinée à être utilisée uniquement… à la maison.

En définitive, cette petite Logitech G Cloud est une machine plutôt bien pensée dans l’ensemble, avec une surcouche joliment travaillée qui permet de passer à côté du syndrome “tablette sous Android“, mais on peine quand même un peu à justifier son positionnement. La promesse est tenue, mais force est d’admettre que l’expérience de jeu n’est pas toujours optimale (flou quasi-constant, latence dans les contrôles…), et totalement dépendante (entre autres) de la connexion réseau.

Acheter la Logitech G Cloud au meilleur prix

Notre avis concernant la Logitech G Cloud

S'abonner à Presse-citron

Avec sa G Cloud, Logitech promet aux joueurs “la liberté de jouer aux jeux que vous voulez, où vous voulez.” Alors oui… mais à condition de rester à la maison, et si possible, au plus près de la box Internet. Outre un côté jouet un peu discutable, la Logitech G Cloud offre certes une prise en main efficace et une excellente autonomie, mais l’ensemble reste 100% dépendant du Wi-Fi. Dès lors, peut-on encore parler de console portable ?

Alors oui, on peut poursuivre sa partie aux toilettes, dans le lit ou ailleurs (à condition de ne pas être trop loin de la box Internet attention), mais difficile toutefois de comprendre réellement à qui s’adresse cette G Cloud vendue à 359€. Certes, on peut aussi s’en servir comme tablette Android, mais pour cela, il existe déjà… votre smartphone (ou la tablette familiale).

La Logitech G Cloud pourra éventuellement faire office de complément pour certains joueurs, ravis de pouvoir emporter leurs AAA favoris dans la salle de bains, la chambre ou le garage… sans avoir à venir greffer une manette sur leur smartphone/tablette. Moui…

Néanmoins, en l’état, la proposition signée Logitech nous parait trop onéreuse (c’est plus cher qu’une Nintendo Switch OLED), mais aussi bien trop dépendante de divers facteurs (abonnements aux services tiers, connexion WiFi stable et puissante…) pour s’avérer pratique et indispensable. Et bien sûr, si vous n’avez pas de connexion internet digne de ce nom, la G Cloud est parfaitement inutile.