Dans le monde des écouteurs sans fil, l’arbre généalogique de Google ne contient pas beaucoup de branches. Comme affiliation, il n’est possible de dater que trois aïeux au carbone 14. En 2018, le moteur de recherche proposait aux mélomanes d’atypiques Pixel Buds premiers du nom. D’étranges écouteurs à la fois Bluetooth et tour de cou, comprenez par là qu’ils étaient reliés entre eux par un fil. Un format qui, dieu merci, est depuis passé de vie à trépas.

En 2020, Google gardait le même patronyme pour sortir, cette fois, ses premiers véritables écouteur true wireless au prix de 179 €. Un positionnement presque haut de gamme puisque presque même moment, les AirPods 2 étaient disponibles pour 229 euros €…une réduction de bruit active.

En 2021, Google tempère ses ardeurs avec d’honorables Buds A, des écouteurs entrée de gamme facturés à 99 euros, toujours, cette fois plus logiquement, sans ANC. Du coup, lorsque le géant a commercialisé fin juillet ses premiers true wireless avec réduction de bruit, une envie nous a tout de suite parcouru les oreilles. Comment Google se débrouille en la matière face à Sony, Apple ou encore Samsung ? La réponse dans ce test.

Sommaire

Prix et disponibilité

Disponible depuis le 28 juillet dernier au prix de 219 €, les écouteurs Bluetooth Google Pixel Buds Pro se déclinent en quatre coloris : charbon, brume, vert citron et corail. Ce positionnement tarifaire les place dans la catégorie haut de gamme des écouteurs Bluetooth.

Google Pixel Buds Pro au meilleur prix Prix de base : 219 €

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Un air de famille

Pendant longtemps, nous avons cru que les ingénieurs de Google étaient en froid avec l’isolation acoustique. En effet, les précédents produits true wireless de la marque avaient la particularité d’avoir un système d’ailette et un long embout, ce qui empêchait de les enfoncer au fond de l’oreille. Avantage : pas de risque d’effet bouchon ou d’inconfort pour les personnes les plus sensibles. Inconvénient : l’isolation passive était pratiquement aux abonnés absents.

Design des Pixel Buds Pro

Pour les Buds Pro, la firme de Mountain View revoit complètement sa copie. Adieu l’ailette, désormais le maintien de l’écouteur repose sur un ingénieux design ovale. Après avoir inséré les écouteurs, il suffit de les tourner légèrement pour qu’ils viennent s’enfoncer et épouser à merveille le canal auditif.

Aucun inconfort, une isolation passive efficace et surtout un maintien à toutes épreuves. À ce petit jeu, les écouteurs de Google nous font penser aux Galaxy Buds Pro de Samsung. Ce qui est, sous notre plume, un joli compliment, tant les écouteurs du sud-coréen sont agréables à utiliser au quotidien.

Côté design, les Pixels Buds Pro ont un air de famille avec les générations précédentes. Tout en longueur (50 x 63,2 x 25 mm), le boîtier propose un revêtement en plastique mat du plus bel effet. Résultat, pas de trace de doigts, ni de mauvaises surprises en le mettant dans sa poche. Il reste aussi propre comme un sou neuf. L’ouverture et la fermeture s’effectuent sans problème et les écouteurs s’attrapent avec facilité. Autrefois placée à l’intérieur, la LED de statut se situe cette fois-ci à l’extérieur, ce qui est pour nous une bonne initiative.

Pour les écouteurs, la conception est des plus sérieuses. Sur l’extrémité extérieure, plus arrondie que le reste, s’affiche un élégant et discret, G, tandis que la finition bicolore est soignée et vraiment agréable à l’œil. Merci à Google d’apporter un peu de gaité dans un univers où le look, tout noir ou tout blanc, est trop souvent considéré comme une vérité générale.

Audio : plaire à tout le monde

Première surprise, les Pixels Buds Pro sont dotés de transducteurs de 11 mm de diamètre, ce qui est assez rare sur un format aussi contenu. Comme nous l’expliquons dans un précédent guide d’achat, plus la taille du transducteur est élevée, plus les écouteurs auront de chance de respecter la totalité du spectre sonore. Deuxième surprise, mauvaise cette fois, Google est un peu chiche en matière de codecs, il faudra se dépatouiller avec de l’AAC et du SBC.

Dès les premières musiques, on remarque que la signature globale est portée sur les fréquences graves. Nous basculons alors tout de suite sur une playlist de rap. Sur Kayna de Booba, l’impression est agréable, presque étonnante. Les basses sont rondes sans jamais dégouliner sur les médiums. Là où de nombreux constructeurs privilégient, à tort, des basses omniprésentes, Google réussit lui à leur donner une assise confortable. Que ce soit avec un volume bas ou élevé, elles sonnent justes et viennent envelopper l’ensemble.

En enchaînant sur l’écoute de Hard Knock Life de Jay-Z, nos impressions se confirment, les Pixels Buds Pro s’orientent vers une signature sonore en forme de V. Autrement dit, en plus des graves, les aigus reçoivent également un bon coup de pouce comme on peut l’entendre sur le refrain chanté par les enfants. Le chœur est aérien et l’ensemble est pétillant de clarté.

Une telle signature saura mettre en avant de nombreux styles musicaux comme la pop, le rock, le hip-hop ou encore l’électro. Par contre, les parties basses médium et medium étant moins proéminentes, les musiques plus vocales comme le blues ou le jazz seront moins précises, presque par moment aplaties. La chanson Hurt de Johnny Cash illustre parfaitement notre ressenti, la voix gutturale du chanteur peine à se hisser avec énergie sur le devant de la scène lors du crescendo final.

Au final, Google ne prend pas trop de risques en proposant une signature colorée et énergique. Sans jamais tomber dans l’excès, elle plaira assurément au plus grand nombre, sauf peut-être aux puristes qui lui reprocheront son manque d’équilibre et parfois de brillance.

L’appli la plus complète sur Android, mais indisponible sur iOS…

Pour l’appli Pixel Buds, il existe trois cas de figures. Si vous possédez un smartphone Google, comme ce fut notre cas, l’ensemble des options seront disponibles directement sur le menu Bluetooth du mobile. Pour un autre téléphone Android, il faudra passer par l’appli compagnon. Pour les possesseurs d’iPhone, il n’existe tout simplement d’applis. À l’heure où la plupart des constructeurs tentent de proposer une expérience complète aussi bien sur iOS que sur Android, cette querelle de clocher est fort regrettable.

Sans surprise, l’appli s’avère des plus complètes. Affichage du niveau de batterie, gestion des modes d’écoute, fonction de recherche, possibilité de faire sonner un écouteur, gestion de l’assistant vocal, mise à jour du firmware…

Bien évidemment, il est également possible de configurer les commandes tactiles à notre guise avec une liberté déconcertante. Que ce soit sur l’écouteur droit ou gauche, appui long, triple appuis, glissade vers l’avant ou l’arrière, on met ce qu’on veut où on veut. Soyeuses, les surfaces tactiles réagissent parfaitement et un bref bruit sonore nous confirme que notre commande a été réalisée avec succès. Bravo à Google, l’interaction avec les écouteurs est d’une fluidité totale.

Pour parachever cette expérience utilisateur optimale, Google propose une connexion multipoint, afin de relier deux appareils simultanément, et une étonnante fonction de basculement audio. Avec cette dernière, il est possible de basculer la connexion entre deux appareils Android, par exemple un smartphone et une tablette. Appréciable, mais l’utilisation s’en trouve quelque peu restreinte. Dommage que ce mode ne soit pas compatible avec les PC Windows.

Franchement, il ne manque presque rien. Et les petites absences seront vites corrigées puisque Google a prévu d’intégrer de nouvelles fonctionnalités à l’automne avec l’arrivée d’Android 13. À savoir, un égaliseur 5 bandes et une option audio 3D avec un suivi des mouvements de notre tête.

Une réduction de bruit active bipolaire

Il était temps ! Alors que cette fonction est parfois disponible sur des produits avoisinant les 100 euros, avec une qualité à géométrie variable, Google a attendu l’été 2022 pour intégrer l’ANC à ses produits audio. Est-ce que cela valait le coup d’attendre ?

Dans la rue et dans les transports, nous sommes tout de suite bluffés par la qualité de la réduction de bruit. Comme pour sa signature sonore, les Buds Pro sont extrêmement à l’aise avec les sons graves et qui ronronnent. À l’aise pour les annihiler. Que ce soit le bruit des moteurs ou les rails du métro, la sensation de bulle est efficace sans assourdir.

En arrivant au bureau, nous nous lançons alors dans un test saugrenu. Nous nous tenons face à un ventilateur d’appoint à plein régime à environ 50 cm. Le son rond et redondant du ventilateur est à peine audible. Les écouteurs réussissent également à ne pas se laisser perturber par la masse d’air déployée. Ils seront du coup assurément à l’aise dans un environnement extérieur avec du vent.

Durant la journée, nous allons quelque peu déchanter. Dans un open-space, c’est plutôt une sensation de bulle percée. Peu à l’aise sur les médiums, les écouteurs ont beaucoup de mal à étouffer les voix de nos collaborateurs. Même dans une pièce voisine, avec la porte ouverte, on entend parfois au loin des rires. Dans l’ensemble, les sons paraissent lointains, mais ils restent tout de même perceptibles.

La fonction « Transparence » réalise un bon travail, il est possible d’avoir une conversation normale avec un collègue à quelques mètres de soi. Par contre, en extérieur, la spatialisation des sons est plus approximative. De nombreux cyclistes ont dû nous klaxonner pour nous sortir de notre torpeur. Un mode à utiliser avec précaution dans un environnement urbain.

Autonomie : Google joint la parole aux actes

Sur le papier, Google promet une autonomie généreuse de 7h avec ANC et jusqu’à 11h sans. Pendant plus d’une semaine, nous avons pu nous rendre compte que le géant américain n’était en aucun cas sur ce point un fieffé menteur. Avec une réduction de bruit constamment activée et un volume sonore à 70%, que ce soit pour de la musique ou du streaming vidéo, les écouteurs ont réussi à tenir environ 7h et une vingtaine de minutes. Sans la réduction bruit active, et en utilisant partiellement le mode « Transparence », ils ont tenu 11h et quinze minutes.

En la matière, Google fait mieux que Sennheiser ou encore que Samsung et presque aussi bien que Sony, ce qui est en soit un excellent résultat.

Avec un boîtier plein, nous avons quasiment pu recharger les écouteurs deux fois. Avec un boîtier vide, une charge de 10 minutes de ce dernier nous a permis de redonner ensuite des couleurs aux écouteurs pour approximativement 1h30 de musique. Sur ce point également, rien à redire, vos écouteurs ne risquent pas de vous planter en milieu de journée.

Pour finir, notons que les Pixel Buds Pro supportent la recharge sans-fil Qi et en USB-C. Sachez cependant que rien ne vous sera livré dans la boite hormis des traditionnels embouts. Ni prise, ni câble, nada !

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Notre avis après le test des Google Pixel Buds Pro

Il était temps qu’une entreprise comme Google prenne un peu plus soin de son catalogue audio. Avec les Pixel Buds Pro, la firme de Mountain View a enfin mis du cœur à l’ouvrage. Que ce soit au niveau du design, du confort et des fonctionnalités, ces écouteurs sont clairement dans le haut du panier. L’autonomie est bonne et le spectre sonore saura satisfaire le plus grand nombre.

En matière de réduction de bruit, nous les attendions forcément au tournant et notre avis est plus mitigé. Bien qu’à l’aise dans les situations extérieures, ces écouteurs ne seront pas les meilleurs compagnons du quotidien au bureau. En tout cas pas si vous êtes à la recherche d’une bulle sonore dans laquelle vous souhaitez vous réfugier. Pour ne rien arranger à l’affaire, le kit main libre est perfectible, notamment dans les environnements bruyants.

Du coup, à qui s’adressent ces Buds Pro ? Aux possesseurs de Pixel, assurément. Aux personnes à la recherche d’écouteurs intuitifs et agréables à utiliser pour du loisir, aucun doute là-dessus. Par contre, pour les possesseurs d’iPhone, les mélomanes exigeants et les chasseurs de produit au rapport qualité-prix imbattable, ils ne seront pas le choix le plus pertinent.